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La ZLE de Shanghai réussit son examen haut la main !

French.china.org.cn | Mis à jour le 29. 11. 2014 | Mots clés : ZLE, Shanghai

Un père et sa fille s'amusent au bord de la rivière Huangpu, le 30 août 2014. (CFP)

La zone de libre-échange de Shanghai vient de souffler sa première bougie. L'occasion de dresser le bilan de ses activités et novations…

Le 29 septembre 2013 a été inaugurée la zone pilote de libre-échange (ZLE) de Shanghai. Dès sa fondation, ce nouveau « champ d'expérimentation » des réformes économiques chinoises a suscité un large intérêt, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Un article paru dans The Economist a même qualifiée cette zone de « prochain Shenzhen ». Toutefois, dans le même temps, des établissements et experts économiques ont manifesté des doutes quant à l'avenir de celle-ci.

Mais les faits parlent d'eux-mêmes. Au bout d'un an de développement, on constate que la ZLE de Shanghai a résisté aux diverses pressions, réussissant ainsi son « examen » haut la main.

Une innovation institutionnelle

La ZLE de Shanghai s'est focalisée dans un premier temps sur la mise à l'essai de la réforme financière. Elle a donc innové les institutions financières de manière remarquable. La banque centrale chinoise a été la première à se porter en faveur de cette nouveau-née, publiant en décembre 2013 l'Avis de la Banque populaire de Chine sur le soutien financier au développement de la zone pilote de libre-échange de Shanghai. Ce soutien financier couvrait quatre domaines : faciliter la conversion des capitaux d'investissement et de financement, étendre l'utilisation transfrontalière du renminbi, promouvoir progressivement la marchéisation du taux de change du renminbi et approfondir la réforme concernant le contrôle des devises étrangères. Ce sont également des tâches nouvelles qui revenaient à la ZLE de Shanghai. Pour l'aider à accomplir sa mission, les départements concernés ont émis 51 avis de soutien, et récemment, ceux-ci ont établi 13 dispositions d'application détaillées. La publication de ces mesures annonçait pour ainsi dire la formation d'un cadre institutionnel nouveau au sein de la ZLE de Shanghai, ce qui permettrait des percées sur le plan financier.

En plus d'innover le secteur financier, la ZLE de Shanghai a tenté avec audace de révolutionner d'autres mécanismes. Elle a introduit le principe de traitement national des sociétés étrangères installées dans la zone et a révisé sa liste dite « négative » des secteurs réglementés. Elle a également établi 6 systèmes visant à une meilleure gestion des entreprises avant et après accès à la zone, a parfait la transparence administrative, a instauré une concurrence loyale et a mis en place un système pour la protection des droits et intérêts des entreprises. Dans le domaine du contrôle des activités commerciales, le Bureau d'inspection et de quarantaine d'entrée et de sortie de Shanghai a renouvelé 23 mesures, dont la vérification immédiate et rapide.

De très bons résultats économiques

Grâce à toutes ces innovations, la construction économique de la ZLE de Shanghai a progressé admirablement. Au début, peu d'entreprises y étaient installées, et la plupart d'entre elles étaient des sociétés à capitaux exclusivement chinois. Mais l'excellence des systèmes et services établis dans la zone a finalement gagné la confiance d'un grand nombre de firmes transnationales. Actuellement, environ 190 entreprises à capitaux étrangers s'y enregistrent chaque mois, dont majoritairement des institutions financières.

L'internationalisation du yuan, importante tâche de réforme, est aujourd'hui en phase d'essai dans la ZLE de Shanghai. Actuellement, les entreprises étrangères qui y sont implantées se sont vues autoriser l'emprunt en yuan à l'étranger. Depuis le lancement de cette opération en avril dernier, le volume des prêts dans la devise chinoise est chaque mois à la hausse.

La ZLE de Shanghai envisageait également de construire un système de comptes bancaires spéciaux permettant de changer librement ses yuans. Ce mécanisme servira à la fois de vecteur et de plate-forme à l'ensemble de la réforme financière chinoise. Actuellement, les institutions financières shanghaïennes peuvent toutes, en procédant à l'ouverture d'un compte distinct, fournir aux entreprises enregistrées au sein de la zone et à leurs employés des services d'ordinaire réservés aux sociétés nationales, à moins que ceux-ci possèdent déjà un « compte de libre-échange ».

Détenir le pouvoir de fixer les prix des marchandises en vrac est en outre l'une des avancées qui permettra à la Chine d'élever son rang dans la chaîne de valeur industrielle mondiale. À présent, la ZLE de Shanghai s'applique à préparer 3 à 5 marchés au comptant pour les marchandises en vrac. Le 18 septembre dernier, par exemple, la Bourse de l'or de Shanghai a ouvert le négoce direct de l'or aux étrangers. Des règlements émis par la ZLE de Shanghai concernant la gestion des marchés au comptant pour les marchandises en vrac viennent en outre d'entrer en vigueur ; d'autres encore devraient être ratifiés très prochainement.

Perfectionnement légal

Pour développer toujours plus cette ZLE de Shanghai, un environnement légal approprié est nécessaire. Seules des améliorations constantes de la législation permettront d'attirer des investissements toujours plus élevés et de meilleure qualité. Les Règlements sur la zone pilote de libre-échange de Shanghai, première réglementation locale d'une zone de libre-échange chinoise, sont entrés en application au mois d'août dernier. Considérée comme un document juridique général qui revêt à lui seul plusieurs fonctions, cette réglementation est si complète qu'elle pourrait être qualifiée de « loi fondamentale » de la ZLE de Shanghai.

En réalité, la valeur de la ZLE de Shanghai ne réside pas seulement dans sa rentabilité économique, mais aussi dans son rôle de « testeur » des réformes. Elle est chargée d'ouvrir la voie à la mise à niveau du système économique et politique du pays, vers laquelle la Chine s'oriente. Concrètement, cette ZLE est un laboratoire destiné à expérimenter par tâtonnements la marche vers la réforme, pour permettre au pays de franchir le « piège du revenu intermédiaire ». Après un an de développement, la ZLE de Shanghai a récolté des succès économiques réjouissants, preuve de la validité de ses innovations. À la vue de ce bilan, son expérience méritoire va être progressivement diffusée aux autres régions du pays. Une même démarche avait été suivie pour de précédentes réformes : d'abord la mise à l'essai, puis, si réussite, la propagation à l'ensemble du territoire.

 

ZHAO YAYUN, directeur du département d'analyse sectorielle à l'Institut de recherches financières Chongyang relevant de l'université Renmin.

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Source: La Chine au Présent

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