Les Européens sont toujours nerveux concernant la conclusion d'ententes avec la Chine

Par : Yann |  Mots clés : Européens,ententes, Chine, Dongfeng
French.china.org.cn | Mis à jour le 24-02-2014

Les Européens restent encore nerveux à propos du rachat de leurs entreprises par la Chine, selon une personnalité importante du milieu des affaires européennes en Chine.

Davide Cucino, président de la Chambre de commerce européenne en Chine, a déclaré que de nombreuses entreprises européennes choisiraient d'être rachetées par une autre entreprise européenne ou américaine plutôt que par une société chinoise.

« Je dois vous dire franchement que lorsqu'il y a des transactions impliquant des offres concurrentes, il est probable qu'une entreprise va préférer vendre à une autre entreprise européenne plutôt qu'à une entreprise chinoise », a-t-il affirmé.

Selon M. Cucino, qui dirige les opérations en Chine di Finmecccanica Group, le principal conglomérat italien d'ingénierie, il était faux de croire qu'il y avait seulement les États-Unis qui se méfiaient des investissements chinois.

« Il reste encore un sentiment d'incertitude lorsqu'on envisage un investissement qui provient de la Chine. Il y a les syndicats, les chefs de gouvernement et le consensus de l'opinion publique qui sont tous réticents à voir au-delà des aspects négatifs, de voir le côté positif de ces investissements. »

M. Cucino, qui s'exprimait dans les bureaux de la Chambre au Centre Lufthansa à Beijing, a déclaré que le gouvernement chinois a eu raison de cibler de plus en plus les investissements directs à l'étranger (IDÉ), car il était important que la Chine ait plus de sociétés mondiales.

Il souligne que la majorité des 89 entreprises chinoises figurant actuellement dans la dernière liste Fortune 500 effectuent la plupart de leurs activités seulement en Chine.

« La Chine veut créer un plus grand nombre de champions nationaux. Si vous regardez certaines des entreprises figurant parmi les 500 plus importantes, certaines d'entre elles comportent peu d'éléments internationaux. Elles sont là en raison de leur taille, mais elles ont le potentiel de devenir plus internationales », assure-t-il.

Le président de la Chambre a ajouté que, pour les entreprises chinoises, les IDÉ sont un moyen d'édifier les compétences nécessaires pour devenir plus concurrentielles à l'échelle mondiale.

« Elles doivent bien comprendre la gouvernance, acquérir de nouvelles compétences et être mieux préparées au rythme et aux défis des marchés internationaux », indique-t-il.

« Beaucoup d'entre elles ne sont pas de grandes entreprises, mais elles ont souvent une sorte de technologie de pointe que les entreprises chinoises n'ont pas encore. Il y a aussi beaucoup d'entreprises en Europe ayant de bons produits, mais qui ne sont pas en bonne santé financière en raison de la situation financière en Europe », dit-il.

Les entreprises chinoises ont également la solidité et la puissance permettant d'offrir un prix élevé quand elles concluent un accord. »

Cependant, M. Cucino ne croit pas que les entreprises chinoises aient le potentiel de faire des IDÉ beaucoup plus gros au cours des cinq à dix prochaines années.

« De ce point de vue, l'Europe est beaucoup plus ouverte que les États-Unis, et c'est pourquoi il y a plus de potentiel pour y conclure des grosses transactions et des investissements importants », dit-il.

Cependant, alors que certains pays tels que le Royaume-Uni sont ouverts aux investissements chinois dans des projets d'infrastructure comme la liaison ferroviaire à grande vitesse HS2 Londres -Birmingham, d'autres pays sont plus prudents, a ajouté M. Cucino

« Il y a eu un certain nombre d'exemples où les pays ont été préoccupés par les investissements dans les infrastructures et les services publics, mais je pense qu'il y aura toujours une tendance pour que ces investissements se concrétisent. »

Selon lui, certains projets d'infrastructure se sont avérés trop difficiles pour les entreprises chinoises. Le China Overseas Engineering Group a retiré sa participation dans un projet de construction d'une autoroute d'une valeur de 447 millions $ en Pologne, après avoir subi de lourdes pertes en 2011.

« Au bout du compte, il a dû se retirer en raison de la nature changeante de l'environnement dans lequel il se trouvait afin de mener à bien cette affaire », dit-il.

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