Un économiste français décode les attentes sur la réforme économique chinoise

Jean-Paul Larçon, au milieu sur la photo

La 3^e session plénière du 18^e CC du PCC qui vient de se clôturer a fait l'objet de reportages dans les principaux médias français, et a suscité un vif intérêt parmi les sinologues et chercheurs français. Jean-Paul Larçon, professeur de stratégie internationale à l'École des hautes études commerciales (HEC) de Paris, s'est dit impatient de découvrir les nouvelles pistes et politiques choisies par le gouvernement chinois en matière de réforme économique à l'occasion de la réunion.

Selon M. Larçon, depuis la réforme et l'ouverture, notamment après l'adhésion de la Chine à l'OMC, le développement de l'économie nationale et du secteur privé a beaucoup contribué à l'essor de l'économie chinoise à l'échelle internationale. La vitalité des entreprises chinoises et les succès obtenus ces dernières années ont attiré tous les regards. M. Larçon s'intéresse particulièrement à la façon dont le gouvernement tentera d'équilibrer le poids et les investissements des entreprises publiques et des entreprises privées après la session.

« Au cours des vingt dernières années, affirme le professeur, l'économie chinoise a progressé dans le monde, mais les principaux acteurs de cette avancée ont été des entreprises publiques. Inévitablement, cela a limité dans une certaine mesure le développement de l'économie privée, bien que je trouve cela était nécessaire durant cette période. Parmi les nouvelles mesures avancées par le gouvernement chinois sur la réforme économique, ce qui m'intéresse le plus, c'est de savoir si le nouveau gouvernement accordera la même attention qu'avant aux entreprises publiques et encouragera davantage le développement des entreprises privées.

À mon avis, par exemple, un grand nombre d'entreprises privées ne bénéficient pas d'une concurrence équitable sur le marché dans le domaine de la consommation. C'est pourquoi j'aimerais connaître la position qui sera adoptée par le gouvernement vis-à-vis des entreprises privées, surtout des grandes entreprises très performantes, au sujet de leur internationalisation et de leurs coopérations avec des partenaires étrangers ».

Économiste français de grande renommée, Jean-Paul Larçon est professeur de stratégie à HEC, l'école de commerce la plus connue de France, voire d'Europe, et travaille depuis longtemps sur l'évolution de l'économie chinoise.

L'année prochaine marquera le 50^e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises. Le professeur Larçon a estimé qu'après le 3^e plénum, la coopération sino-française verra un plus grand potentiel dans le cadre de la future réforme économique, que le gouvernement chinois accordera une plus grande attention aux innovations scientifiques et technologiques et qu'il investira davantage dans les entreprises de R&D de pointe, ce qui injectera une nouvelle vitalité à la coopération bilatérale.

« Je suis convaincu que le gouvernement chinois continuera à prêter une grande attention aux entreprises d'innovation scientifique, y compris en augmentant ses investissements en R&D, pour faire de la Chine une grande puissance dans l'innovation technico-scientifique. Cela est très intéressant pour nous aussi, car la Chine est un partenaire très important pour la France. En outre, les deux pays sont partenaires dans les domaines du commerce et de la recherche scientifique.

La Chine a pratiqué une politique très vigoureuse dans le domaine de l'innovation scientifique, je pense que le nouveau gouvernement soutiendra et encouragera, dans une plus grande mesure, les innovations scientifiques et des entreprises, ainsi que leur développement international. Par conséquent, nous sommes très optimistes à ce sujet. »

Le professeur a rappelé que l'économie chinoise a obtenu ces dernières années des succès considérables qui ont retenu une attention mondiale et que le développement vigoureux de l'économie chinoise attire un nombre croissant de personnes hautement qualifiées des quatre coins du monde. À la différence de beaucoup d'étudiants européens et américains qui choisissent de rester en France après la fin de leurs études à HEC, plus de 300 étudiants chinois qui font leurs études à HEC retourneront travailler ou créer leur propre entreprise en Chine, ce qui aura un impact très positif.

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