L'Asie met le cap sur les services

Par : LIANG Chen |  Mots clés : services, Asie
French.china.org.cn | Mis à jour le 21-10-2013
L'Asie met le cap sur les services

Le secteur des services est en train de devenir rapidement le nouveau moteur de croissance de l'Asie en développement, alors que l'atelier du monde passe de la fabrication aux services tels que le tourisme, l'externalisation, les TI, les soins de santé et l'assurance.

Dans toute la région, plus de 45 % de la population active travaille maintenant dans le secteur des services, et on a estimé que, dans les prochaines années, les services contribueront à hauteur de plus de 50 % du PIB de la région.

Plus tôt cette année, en Chine, la taille du secteur des services a pour la première fois éclipsé le secteur industriel.

Parmi les pays formant l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), les services représentent maintenant 45 % du PIB.

Selon les économistes, l'histoire de la croissance asiatique évolue vers la deuxième phase de développement. La fabrication joue un rôle moins important comme moteur de croissance, tandis que la consommation et la demande de services deviennent le facteur clé.

Selon Frederic Neumann, codirecteur de la recherche économique pour l'Asie chez HSBC, en réalité, la région qui a longtemps été connue comme la maison du secteur manufacturier du monde se transforme en une économie mue par les services.

« C'est une tendance qui va façonner l'avenir de l'Asie », dit-il.

Selon Donghyun Park, économiste principal à la Banque asiatique de développement (BAD) basée à Manille, c'est une « conséquence naturelle de l'enrichissement de l'Asie ».

« Chaque année, des millions de personnes grossissent les rangs de la classe moyenne et exigent plus de services », a-t-il ajouté.

Un tel changement démographique a également été noté par M. Neumann de HSBC. « Cela ne signifie pas que, du jour au lendemain, les habitudes de consommation vont ressembler à celles de l'Ouest, dit-il. Cela ne signifie pas non plus que la fabrication cessera d'être importante. »

Il explique que le « caractère intangible » des services signifie qu'il est parfois difficile de savoir ce à quoi l'on fait référence.

« Il y a des services plus traditionnels qui constituent des éléments importants de toute société : l'éducation, la santé, les télécommunications et les industries liées à l'hospitalité.

« Ceux-ci existent aux côtés des services plus modernes comme les technologies de l'information, les services financiers et ceux aux entreprises », affirme M. Neumann.

Dans la région, c'est l'Inde et les Philippines qui se démarquent comme prestataires de ces services modernes qui sont en grande partie axés sur l'exportation.

Au cours des deux dernières décennies, l'Inde a émergé comme premier exportateur mondial des technologies de l'information et des communications et de l'externalisation des processus (TIC-BPO), tandis que les Philippines sont aussi devenues un important pôle TIC-BPO.

Mais selon M. Neumann, l'Asie a encore un long chemin à parcourir, avant d'« atteindre les industries de services à forte productivité ».

Dans un document publié l'an dernier et intitulé « Le secteur des services en Asie : Est-ce un moteur de croissance? », ADB estime que ce qu'il appelle les services modernes (excluant les services bancaires et financiers) occupe entre 8 et 12 % du PIB régional. Cela se compare avec le taux de 17 à 25 % dans les pays qui forment l'Organisation de coopération et de développement économiques, ce qui laisse à l'Asie beaucoup de place pour l'amélioration.

« Les industries de services sont une caractéristique des économies riches et modernes », explique Peter Drysdale, professeur émérite d'économie à la Crawford School of Economic and Government de l'Australian National University à Canberra, dans un article publié sur le site Web East Asia Forum.

« Des niveaux élevés de compétence professionnelle, de la recherche et une capacité d'innovation, ainsi que des infrastructures d'éducation et de commerce qui les sous-tendent font la différence entre les économies à revenu moyen et les vraies économies à revenu élevé», a-t-il dit.



 

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