La partie continentale de Chine a mené la baisse des exportations de montres suisses le mois dernier, avec une baisse de 27,5 % en glissement annuel, reflétant le ralentissement de la croissance économique, selon la Fédération de l'industrie horlogère suisse.
Les chiffres de la fédération montrent que les exportations de montres de la nation alpine ont baissé pour la première fois en trois ans de 2,7 % en glissement annuel à 1,73 milliard de francs suisses (1,43 milliard d'euros).
Les exportations à destination de Hong Kong ont également chuté de 19,9 % en septembre en glissement annuel.
Certains fabricants de montres suisses ont également remarqué le risque du marché en Chine. « Un certain affaiblissement dans le segment haut de gamme dans certaines parties de la grande Chine » est une tendance négative pour l'avenir, a estimé le groupe Swatch, un fabricant suisse possédant 19 marques, dans son rapport semestriel publié en juillet dernier.
La baisse des ventes de montres suisses reflète le ralentissement de la croissance économique en Chine cette année, selon Yang Qingshan, chercheur invité spécialisé en produits et services de luxe à l'université du Commerce international et de l'Économie à Beijing.
Les individus fortunés sont les principaux acheteurs de montres de luxe et leurs habitudes d'achat sont plus susceptibles d'être affectées par la croissance économique, a-t-il observé.
En juillet, le gouvernement chinois a interdit aux hauts fonctionnaires d'utiliser les fonds publics pour acheter des articles de luxe. Certaines sources commerciales ont déclaré que cette interdiction aura un impact sur le développement rapide du marché chinois des montres de luxe.
« L'interdiction va certainement avoir un effet négatif sur les ventes de montres de luxe », a affirmé Sun Xuguang, directeur des opérations pour le groupe Sparkle Roll, distributeur de plusieurs marques indépendantes de montres suisses à Hong Kong, notamment Parmigiani et DeWitt.
Selon lui, ce sont les marques très haut de gamme, qui produisent seulement quelques centaines de montres par an, qui seront plus touchées, parce que leurs produits sont plus visibles par le public.
Cependant, Sun a estimé qu'un changement dans les habitudes de consommation serait le résultat le plus évident de l'interdiction du gouvernement, plutôt qu'une baisse des ventes.
« Les patrons d'entreprises, et non plus les fonctionnaires, seront le principal groupe de consommateurs de montres de luxe à l'avenir, ce qui assurera mieux le développement durable de l'industrie du luxe », a-t-il dit.
D'autre part, la Fédération de l'industrie horlogère suisse a déclaré que le déclin ne serait pas une cause de préoccupation, grâce à la précédente augmentation des ventes sur plus de 30 mois.
La forte baisse en Chine reflète les chiffres de ventes sur plusieurs mois, avec une croissance nettement en perte de vitesse, selon la fédération.
M. Yang, de l'université du Commerce international et de l'Économie, a déclaré que « la baisse est normale pour le marché, puisque celui-ci a connu un pic l'an dernier. »
M. Yang a souligné que les montres suisses, qui représentent une grande partie du marché chinois du luxe, avaient bénéficié de « chiffres de ventes de rêve » en 2011 et que le déclin de cette année n'était donc pas une surprise.
La fédération a indiqué que la partie continentale de Chine a enregistré le plus fort taux de croissance de 48,7 % parmi les principaux marchés pour les montres suisses l'an dernier, tandis que Hong Kong a également vu une augmentation nette sur la même période. |