L'administration Obama a signé une ordonnance le 28 septembre pour empêcher l'acquisition par la firme chinoise Sany et sa filiale américaine Ralls d'un projet éolien américain. L'entreprise chinoise accuse Barack Obama d'abus d'autorité. Elle a porté plainte mardi contre lui, lui reprochant de l'avoir « inconstitutionnellement destituée de ses biens ». Prétextant la sécurité nationale, le président américain a pris la rare décision vendredi de retirer des mains chinoises un site éolien situé dans l'Oregon, au nord de la côte ouest des États-Unis. Les quatre fermes éoliennes en question se situent près d'une base militaire américaine développant des drones. Cet emplacement stratégique aurait poussé le président à agir sur les conseils du Comité d'investissement étranger. La puissance des éoliennes chinoises mettrait en danger les vols d'essai des drones américains volant parfois seulement à 60 m du sol, selon une enquête effectuée cet été.
Selon Sang Baichuan, directeur de l'Institut de l'économie internationale, « les investissements chinois à l'étranger ont souvent été bloqués pour différentes raisons. Sany a le courage de défendre ses droits en s'appuyant sur les pouvoirs juridiques, c'est un pas important pour les entreprises chinoises qui exercent leurs activités à l'étranger. Il ne suffit pas d'avoir les capitaux, il faut aussi savoir comment se protéger. »
Quant à la question de la possibilité de remporter le procès pour la firme chinoise, M. Sang reste prudent sur la prédiction du résultat : « Campagne présidentielle oblige, l'affaire survient au moment-même où Romney accuse le président en place de ne pas défendre l'industrie américaine contre la Chine toujours plus compétitive, par conséquent, ce sera un parcours difficile et très long. »
Quel est donc le véritable enjeu de cette interdiction ? L'entreprise représente-t-elle réellement un danger pour les États-Unis ? Le blocage n'est-il au final qu'un « coup médiatique » d'Obama ? « En examinant leur conscience, les membres de l'administration américaine devraient comprendre que Ralls Corp ne menace pas la sécurité de leur pays. Dans ce cas, soit Obama cherche ici à rempiler un nouveau mandat, soit il fait preuve de protectionnisme envers le secteur éolien américain », affirme M. Sang.
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