Foxconn, le fabricant de composants pour Apple, a démenti ce dimanche que 4000 employés d'une usine de Zhengzhou, dans le centre de la Chine, s'étaient mis en grève vendredi pour protester contre les heures de travail supplémentaires et l'émission de nouvelles règles. Le sous-traitant d'Appel a simplement annoncé que quelques 200 employés avaient été « intentionnellement absents » en raison d'un manque de communication entre les travailleurs.
Samedi, l'organisation non gouvernementale China Labor Watch (CLW), dont le siège se trouve à New York, avait publié un rapport affirmant qu'entre 3000 et 4000 salariés, principalement des inspecteurs de la qualité, s'étaient mis en grève et que la production avait été suspendue pour une journée.
Le fondateur de la CLW, Li Qiang, affirme que 300 inspecteurs de la qualité avaient débuté la grève dans la matinée, et que près de 4000 ouvriers les avaient rejoints. Cependant, la grève aurait pris fin lorsque la direction a accepté de prendre en compte leurs exigences, sans toutefois formuler de mesures concrètes.
Le communiqué publié par l'entreprise reconnaissait que des conflits avaient eu lieu entre les inspecteurs et les travailleurs à la chaîne, ajoutant que la communication était affectée depuis l'émission de règles plus strictes le premier octobre.
Selon la CLW, ces nouvelles règles incluent des normes de qualité concernant des rayures qui peuvent apparaître sur le cadre et la face arrière de l'iPhone 5, le dernier produit d'Apple dont Foxconn est l'un des fabricants pièces détachées principaux.
« L'entreprise a reçu des plaintes concernant la fragilité des coques du téléphone, et il était peu probable que des exigences si rigoureuses soient acceptées. Nous étions blâmés quotidiennement avant la fin de notre journée de travail », explique M. Huang, un ouvrier de Foxconn à Zhengzhou.
« De plus, de telles normes de rigueur avaient été émises durant les vacances, celles de la fête de la Mi-automne et de la fête nationale, alors que l'ensemble des ouvriers affectés à la fabrication des pièces de l'iPhone 5, mais pas du 4 S, effectuaient des heures supplémentaires. L'atmosphère au sein de l'usine était malsaine et personne ne se sentait à l'aise », ajoute M. Huang.
Un communiqué de la direction de Foxconn commentait que l'entreprise « aurait dû permettre de régulariser la communication entre les travailleurs et clarifier le règlement afin d'éviter toute "absence intentionnelle". »
« Apple exerce des pressions sur Foxconn, qui les répercute sur les travailleurs au sein de l'usine », explique Li Zhao, chercheur à la CLW.
D'après le communiqué, « les employés étaient parvenus à un accord sur les heures de travail supplémentaires à l'issue de discussions avec la direction. Foxconn avait dès lors tenté de diminuer les heures de travail supplémentaires et de se plier rigoureusement aux normes imposées par le Droit du travail en Chine. »
Un nouvel employé de l'usine Foxconn à Shenzhen, qui souhaite garder l'anonymat, exprime son désaccord, expliquant que les ouvriers doivent signer un accord sur le travail supplémentaire « volontaire », sous peine de perdre le droit d'effectuer des heures additionnelles au cours des mois suivants.
Ce travailleur ajoute que de nombreux employés réalisent des heures supplémentaires puisque leur salaire de base est proche du salaire minimum imposé par les gouvernements locaux.
Au mois de juin, la CLW avait publié un rapport selon lequel tous les employés du sous-traitant d'Apple se voyaient imposés jusqu'à 180 heures de travail supplémentaires par mois, bien loin du maximum de 36 heures par mois autorisé par le Droit du travail en Chine.
Ces dernières années, Foxconn a défrayé la chronique plus d'une fois pour des problèmes liés au travail des employés, dont un grand nombre de cas de suicides. |