La société sud-coréenne Samsung vient de reconnaitre qu'il y a eu des abus dans les conditions de travail dans ses usines de Chine et elle s'est engagée à procéder à une restructuration immédiate de ses fournisseurs dans le pays.
L'entreprise a ainsi répondu à l'enquête menée par China Labor Watch dans huit usines et fournisseurs de Samsung en Chine. Cette organisation, dont le siège est aux Etats-Unis, soutient que des abus généralisés comme des heures supplémentaires excessives, des conditions de travail épuisantes qui exigent des employés de rester debout au travail et des cas d'heures supplémentaires imposées et non payées, ont été découverts dans ces usines.
D'après un communiqué publié sur le site internet de Samsung, l'entreprise sud-coréenne a envoyé une équipe d'enquête depuis son siège de Séoul en août pour s'enquérir des conditions de travail dans certaines de ses usines et fournisseurs en Chine.
Selon le communiqué, Samsung s'est particulièrement intéressée à HEG Electronics à Huizhou, que China Labor Watch a accusé d'employer des enfants.
Le communiqué a précisé que HEG Electronics n'a en fait employé aucun enfant et que Samsung affichait une « tolérance zéro » en ce qui concerne l'embauche d'ouvriers en dessous de l'âge requis, « mais nous avons découvert certains problèmes de management et des défauts cachés relatifs à la sécurité du travail dans cette entreprise ».
Samsung a déclaré que l'audit a révélé que certains employés d'HEG Electronics ont travaillé plus de neuf heures supplémentaires par semaine.
La loi chinoise autorise 40 heures de travail régulier et neuf heures supplémentaires par semaine.
Selon le rapport de China Labor Watch, pour certains employés, les heures supplémentaires ont atteint ou dépassé 100 heures par mois, avec quelques employés n'ayant eu qu'un seul jour de congé par mois.
Fu Yongkai, directeur général adjoint d'HEG Electronics, a reconnu que certains employés ont fait plus d'heures supplémentaires que ce qui est légalement autorisé.
« Je ne sais pas comment l'organisation américaine a calculé les heures de travail excessives, mais pour autant que je le sache, nous n'avons pas imposé d'heures supplémentaires excessives aux ouvriers », a-t-il dit.
« Nous allons ajuster les conditions de travail en fonction des lois chinoises et des normes de travail propres à Samsung en fonction de ce que Samsung nous a demandé de faire ».
M. Fu a également reconnu que les ouvriers sont restés debout pendant de longues périodes de travail, mais il a ajouté : « Nous autorisons les ouvriers à faire une pause de 10 minutes entre chaque période de deux heures de travail ».
M. Fu a aussi précisé n'avoir jamais forcé les ouvriers à faire des heures supplémentaires sans rémunération.
La société de M. Fu emploie environ 3 000 ouvriers et produit principalement des produits de téléphonie pour Samsung.
M. Fu dit que dans son entreprise, les ouvriers gagnent un salaire de base de 1 150 yuans (180 Dollars US) par mois, soit plus que le salaire minimum à Huizhou, qui est de 950 yuans.
Selon lui, les ouvriers perçoivent leur salaire de base augmenté des sommes supplémentaires gagnées grâce aux heures supplémentaires.
Les appels répétés faits au Bureau d'Information du Gouvernement de Huizhou sont restés sans réponse mercredi après-midi.
Le rapport de China Labor Watch a également révélé que, bien que des fournisseurs de Samsung comme Tianjin Intops Co et Tianjin Chaarmtech Electronics Co, aient respecté les normes locales sur le salaire minimum -les ouvriers ont touché un salaire de base mensuel de 1 310 Yuans- ce salaire est si bas que de nombreux ouvriers se sont sentis obligés de faire des heures supplémentaires.
L'organisation a également signalé que Samsung a omis de fournir aux ouvriers un moyen par lequel ils peuvent déposer une plainte.
Samsung a dit qu'il procéderait à une réévaluation de ses pratiques de travail en Chine.
« Nous inspectons régulièrement nos usines au sujet des heures supplémentaires. Nous allons réévaluer le système des heures de travail », a dit James Chung, porte-parole de Samsung.
« Quand de nouvelles lignes de production sont achevées ou que de nouveaux produits sont lancés, il y a une forte demande qui amène à faire des heures supplémentaires ».
Samsung a dit qu'elle va contrôler les conditions de travail dans près de 250 entreprises chinoises de sa chaîne de fournisseurs d'ici la fin de l'année.
Dès l'année prochaine, la société sud-coréenne invitera un organisme tiers à réaliser un audit régulier des conditions de travail dans l'ensemble de ses fournisseurs en Chine.
Elle a promis de mettre fin aux contrats de au cas où des abus de travail ou des violations de ses politiques seraient découverts.
On se souvient qu'une vague de suicides d'ouvriers chez Foxconn Technology Group, le plus grand fournisseur d'Apple, avait auparavant attiré l'attention sur les conditions de travail des ouvriers qui fabriquent les iPhones et autres appareils en Chine. |