La maison de luxe Hermès a publié le 4 septembre un communiqué, déclarant avoir porté plainte devant la justice contre LVMH pour acquisition des actions de l'entreprise par des voies illégales. Cette plainte pour délit d'initié et complicité, et pour manipulation de cours est toujours « à l'étude » au parquet de Paris, a-t-on ajouté sans plus de précisions.
Hermès, dans lequel LVMH détient une participation de 22,3%, a vu son résultat opérationnel progresser de 22,2% à 510,9 millions d'euros au premier semestre et sa marge légèrement augmenter à 32,1 %, contre 32 % un an plus tôt. Entré par surprise en octobre 2010 dans le capital du sellier, en prenant 17 %, puis passant à 21,4 % malgré les hauts cris de la famille Hermès, LVMH détenait fin mai 2012 22,28 % de la société.
Suite à la plainte d'Hermès, LVMH a répondu à la contestation du sellier en déposant à son tour une plainte pour chantage, dénonciation calomnieuse et concurrence illicite.
LVMH cherche à prendre le contrôle d'Hermès, dont le potentiel est énorme, une fois sa production industrialisée. Jamais la direction d'Hermès ni les héritiers n'ont cru aux nobles intentions du patron de LVMH - les protéger contre une attaque de l'étranger - ni à sa volonté affichée de demeurer un actionnaire minoritaire bienveillant. Elle n'a jamais cessé de s'interroger sur la légalité du mode opératoire qui a permis à LVMH de ramasser des titres sans avoir à notifier le franchissement de seuil au capital d'Hermès auprès de l'AMF. « Contrairement à Hermès, c'est avec une totale sérénité que LVMH attend le résultat de la procédure en cours », a rétorqué LVMH par communiqué, rappelant que « les conditions de son entrée au capital d'Hermès ont été parfaitement régulières ». Reste à savoir quelle suite le Parquet de Paris donnera à la plainte de l'entreprise.
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