La Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), la plus grande banque du monde par capitalisation boursière, a nié lundi avoir des pratiques discriminatoires aux États-Unis, affirmant que les accusations de deux groupes américains étaient le résultat de « motivations politiques ».

Les Pinoys pour la bonne gouvernance des États-Unis (US4PGG) et la Coalition nationale des Américains d'origine asiatique (NAAC) avaient prévu d'organiser mardi à San Francisco des manifestations devant une succursale de la Bank of East Asia, rachetée par ICBC en juillet, a rapporté l'Asian Journal, un journal de la communauté philippine.

Ils accusent l'ICBC de « refus d'embauche, d'octroi de prêts ou d'investissement avec les Américains d'origine asiatique, hispanique ou africaine », et s'opposent au « financement direct et indirect des actions militaires chinoises en mer de Chine méridionale » de la banque.

Selon les organisations, les pratiques de l'ICBC enfreignent les Règles de réinvestissement dans les communautés de la Réserve fédérale et les exigences de lutte contre la discrimination de la réforme Dodd-Frank.

Selon le journal, ils rencontreront la Réserve fédérale en septembre pour demander une enquête immédiate et l'interdiction à l'ICBC, pendant cinq ans, d'acquérir toute autre banque aux États-Unis.

Wang Zhenning, directeur adjoint du bureau des médias de l'ICBC, a déclaré que ces allégations étaient totalement fausses et que la banque ne s'attarderait pas à prêter attention à des allégations entièrement fabriquées.

« Il suffit de voir une chose : le Bureau du contrôleur de la monnaie (OCC) aux États-Unis nous évalue au rang “exceptionnel”. Cette note suffit à faire taire toutes les rumeurs », a-t-il observé.

Ernest Patrikis, un avocat représentant l'ICBC, a déclaré au 21st Century Business Herald que ce rang « exceptionnel » signifie que la banque n'a pas de pratiques discriminatoires et a de bons dossiers de prêt.

M. Wang a également nié le financement des actions militaires chinoises en mer de Chine méridionale. « Ces organisations utilisent ICBC pour atteindre leurs objectifs politiques. »

Loida Nicolas-Lewis, femme d'affaires philippino-américaine et présidente de l'US4PGG, a appelé les Philippins à travers le monde à organiser des manifestations devant les ambassades et les consulats chinois, tandis que les tensions ont fait rage entre Pékin et Manille sur une impasse dans les eaux entourant les îles Huangyan en mai.

Yu Wanli, professeur à l'École des études internationales de l'Université de Pékin, a déclaré que les groupes d'intérêts philippins aux États-Unis tentent de faire valoir leurs revendications en mer de Chine méridionale à travers des protestations contre de grandes entreprises chinoises comme ICBC.