Un rapport d'études intitulé « Prévenir les risques sur le moyen-long terme des dettes publiques » a prévu un déficit de 1,83 milliard de yuans en 2013 du régime social de vieillesse, un fardeau énorme à endosser par le fisc national, et a proposé de prendre les mesures nécessaires pour soutenir la pression, par exemple en repoussant l'âge de retraite, en transférant des actions des entreprises publiques au régime social de vieillesse, et en réformant le régime de vieillesse des établissements publics à vocation sociale.

Rédigé par une équipe de chercheurs de l'Université Fudan sous la direction de Cao Yuanzheng, économiste en chef de la Banque de Chine, et Ma Jun, économiste en chef de la Deutsche Bank en Chine, le rapport a répondu à ce qu'a exprimé en public le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale début juin, sur la nécessité de repousser l'âge de retraite en corrélation avec le développement économique et social, et l'allongement de l'espérance de vie en Chine.

Le ministère a par ailleurs révélé qu'un plan était en cours d'étude sur le relèvement souple de l'âge de départ en retraite. Le vieillessement démographique est un défi commun à presque tous les pays du monde. Certains pays occidentaux ont déjà repoussé l'âge de retraite, à 65 ou 67 ans aux États-Unis, et à 65 ans pour les femmes, 67 ans pour les hommes en Allemagne.

Selon le rapport, si la réforme ne change rien en matière de sécurité sociale, le fisc devra affecter plus de 20% de ses dépenses budgétaires pour combler « le trou de la sécu » en raison du vieillissement démographique.

La Chine est l'un des pays qui souffrent le plus du vieillement démographique. La population de plus de 65 ans regroupe près de 130 millions de personnes en Chine à présent, et représentera 332 millions de personnes en 2050, soit plus de 23 % de la population totale selon le rapport. En même temps, l'espérance de vie moyenne de la population chinoise s'est constamment allongée, d'un an tous les cinq ans de 1980 à 2010. Par contre, l'âge de retraite reste inchangé, à 60 ans pour les hommes et 50 ans pour les femmes. Ceci semble être inadéquat en comparaison avec l'espérance de vie moyenne de la population chinoise.

Selon le calcul de Zheng Bingwen, responsable du centre des études mondiales sur la sécurité sociale de l'Académie des sciences sociales de Chine, « un départ à la retraite un an plus tard donnerait au régime social de la vieillesse 4 milliards de yuans de revenus supplémentaires et une réduction de 16 milliards de yuans de ses dépenses, soit une diminution de 20 milliards de yuans du trou de la sécu. »

Le rapport a aussi indiqué que le relèvement de l'âge de retraite ne sera pas la seule solution, ni une solution suffisamment efficace pour remédier à la pression du vieillissement démographique sur la sécurité sociale chinoise, puisque dans le futur, le poids fiscal du trou de la sécu s'élèvera à 9,9% des dépenses budgétaires nationales.

L'équipe d'études de l'Université Fudan a proposé de démarrer le transfert de 80 % des actions des entreprises publiques au régime social de la sécurité sociale, en plus d'un relèvement progressif de 7 ans de l'âge de retraite sur la période allant de 2020 à 2050.

Concrètement, le système de gestion des actifs publics détient aujourd'hui des actions d'une valeur globale de 1 370 milliards de yuans des entreprises publiques. Dans l'hypothèse où la sécurité sociale serait autorisée à encaisser les dividendes de ces actions, et que le transfert des actions commence en 2013, le solde du régime social de vieillesse pourra rester positif trente années, et restera en équilibre même en 2050.