La Chine est en tête de la relance de l'économie mondiale selon les récentes données sur le premier semestre de l'année, a estimé Fred Bergsten, directeur de l'influent groupe de réflexion Institut Peterson pour l'économie internationale dans une récente interview accordée à Xinhua.
Même comme la croissance des exportations chinoises est restée négative par rapport aux chiffres de l'année dernière à la même période, Bergsten a affirmé que le fait que le surplus commercial de la Chine ait connu une légère baissé est très important et utile, "du fait qu'il a donné du soutien aux autres pays pour leur permettre de profiter du développement chinois afin de se redresser".
Il a mentionné que la capacité d'importation de la Chine en pleine morosité de l'économie mondiale est particulièrement utile pour le reste de l'Asie.
Avec une croissance du PIB de 7,9% au second trimestre, la Chine reste l'économie qui croit le plus vite dans le monde, alors que la croissance du PIB des Etats-Unis est restée dans le rouge au cours des six premiers mois de l'année 2009.
Larry Summers, directeur du Conseil économique national et économiste en chef du gouvernement américain, a indiqué la semaine dernière que le plan de relance du pays avait oeuvré à stopper la "chute libre" de l'économie américaine.
Cependant, Bergsten, un proche ami de Summers, hésite à prédire que le pire est écarté.
Il a recommandé aux gouvernements dont les économies nationales ont affiché des signes de relance de suivre étroitement la composition de la croissance au cours des six à 12 prochains mois, période pendant laquelle les économies devraient passer de la phase de "relance" à celle de la "croissance réelle".
"Si elle est bien gérée, la relance pourrait se poursuivre. Si elle est mal gérée, nous pourrions avoir une seconde regression et une récession cumulée", a prévenu Bergsten.
Bergsten, qui devrait rencontrer des hauts responsables chinois au cours du prochain Dialogue stratégique et économique sino-américain, indique que la relance de l'économie mondiale figurera en bonne place à l'ordre du jour des discussions. Un autre sujet de grande préoccupation du côté américain est le changement climatique, a-t-il ajouté.
Pour la partie chinoise, la sécurité et la valeur des ses réserves étrangères en dollars américains, les plus grandes dans le monde, demeurent une préoccupation.
Bergsten a suggéré à la Chine de diversifier ses réserves en dévises étrangères, de réduire graduellement le pourcentage de ses avoirs financiers en dollars américains dans ses réserves, et de diversifier son portefeuille d'investissements afin d'éviter des risques potentiels.
Il a indiqué que les Etats-Unis saluent l'investissement direct étranger, particulièrement à un moment où les activités intérieures de prêt sont réduites à des niveaux de baisse historique et que le gouvernement a enregistré d'énormes déficits budgétaires qui nécessitent d'être financés.
Pour ne pas susciter un tollé politique en Chine, ou auprès d'autres investissements étrangers, Bergsten a estimé qu'il est prudent pour les principaux investisseurs étrangers d'entrer dans l'économie américaine en position minoritaire.
"Il est mieux pour la Chine de faire 20 investissements avec 5% d'intérêt qu'un investissement avec 100% d'intérêt", a-t-il indiqué. |