Madagascar devient de plus en plus
une plaque tournante du trafic d'héroïne dans l'océan Indien, vus
les nombres de passeurs de cette drogue dure appréhendés ces
derniers temps à Antananarivo, la capitale malgache et à Maurice,
la destination finale de ces drogues.
Constitués généralement de jeunes
de trentaine d'années, les passeurs, Malgaches ou étrangers optent
les voies maritime et aérienne, pour expédier les drogues du
territoire national malgache vers les îles voisines.
Des sources indiscrètes parlent de
l'existence d'une forêt de culture de pavot pour la fabrication
d'héroïne dans le nord du pays mais d'autres sources indiquent la
provenance de l'héroïne qui entre à Madagascar de l'Afrique
orientale, de l'Afrique du sud et de l'Asie.
Des fois, les trafiquants passent
des mailles de polices aux frontières malgaches mais à leur arrivée
dans les îles voisines, particulièrement à l'île Maurice, ils sont
appréhendés.
Dans le cas où le trafic se fait
par voie aérienne, l'héroïne est conditionnée dans des boulettes
que le passeur avale ensuite. A son arrivée à la destination
finale, une l'intervention chirurgicale est nécessaire pour y
extraire les boulettes d' héroïne.
Il y a deux semaines de cela, un
Tanzanien qui allait embarquer pour Maurice a été arrêté à
l'aéroport international d' Ivato avec 2,7 kg d'héroïne et a été
placé en détention provisoire dans l'une des maisons de force de la
capitale, à Tsiafahy après avoir été déféré au parquet du tribunal
de première instance d' Antananarivo.
Lors de sa tentative d'exportation,
ce Tanzanien a attaché les paquets d'héroïne autour de son corps
mais après la fouille de la police aux frontières d'Ivato, le
trafic a été appréhendé.
En juillet dernier, un jeune
Malgache de 25 ans qui avait en sa possession, de l'héroïne d'une
valeur de 500.000 dollars, a été arrêté par les autorités
douanières et des officiers de la brigade anti-drogue (ADSU) à sa
descente d'avion à Maurice.
Le même mois, un Malgache a
retrouvé la mort suite à une overdose due à la rupture d'une
boulette d'héroïne dans son estomac.En février de cette année, une
Comorienne a été condamnée à 22 ans de réclusion criminelle pour
importation et possession dedrogue.
En provenance de Moroni, en passant
par Madagascar pour aller à Maurice, cette Comorienne a amené dans
son bagage 600 grammes d'héroïne, d'une valeur marchande de 300.000
de dollars.
A part le moyen de trafic par voie
aérienne, une enquête sur l' importation d'héroïne à Maurice en
septembre dernier, a révélé l' existence d'un réseau bien organisé
faisant le transfert maritime entre Madagascar et Maurice.
Bien scellées dans des bouteilles
de lait en plastique ou emballés dans des sacs en raphia et enfouis
dans des réservoirs à eau, les paquets d'héroïne sont transportés
par des bateaux de pêche mauricien faisant la liaison entre
Madagascar et Maurice ou par un bateau effectuant des liaisons
régulières entre les îles Mascareignes.
Bref, ces arrestations confirment
plus que jamais l'existence du trafic de drogue dans l'océan indien
en passant par Madagascar. Le plus dangereux, c'est que
la Grande Ile est en train de devenir un pays de la drogue où un
véritable marché s' installe. Le Service de lutte
contre les stupéfiants malgache a reconnu l'introduction de la
drogue dans le milieu scolaire. F
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