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Djibouti : plus 38 000 têtes de bétails acheminées chaque jour versla Mecque (REPORTAGE)

Cela paraît incroyable. Mais l'une des plus importante routes de l'approvisionnement en bétails du golfe arabique passe par la petite République de Djibouti. Ce bout de terre qui plonge ses racines dans le plus lointain passé de l'Humanité souvent décrie par les auteurs comme "un bout d' enfer sur terre". Tant la nature est hostile ici.

Un paysage lunaire où plateaux, failles et plaines encaissées se succèdent, au milieu de sombres blocs de basalte érodés et d'une végétation clairsemée d'arbustes et de buissons épineux. Pourtant, dans ce tableau apocalyptique, la vie réussie à fleurir dans bien que mal.

L'élevage occupe une bonne place dans l'activité de la population rurale de Djibouti. Le secteur constitue un important facteur de développement pour l'économie nationale au vu de la demande croissante en viandes et lait du pays.

Les éleveurs nationaux pratiquent un élevage extensif sur près de deux millions d'hectares du nord au sud du pays et au delà des frontières.

Composé principalement de petits ruminants, le cheptel djiboutien est estimé à plus d'un million de têtes de bétails, 40. 000 Bovins et 50.000 camelins.

L'élevage djiboutien est un élevage nomade qui représente 90% des activités du secteur rural. Il est essentiellement caractérisé par une mobilité aléatoire en fonction des pluies et des pâturages. L'élevage sédentaire est pratiqué autour des centres urbains et des points d'eau.

Si l'on parle aujourd'hui d'élevage à Djibouti, c'est surtout pour son centre régional d'exportation. Autrement dit : le centre de quarantaine de Damerjog.

Inauguré le 22 novembre 2006 par le chef de l'Etat djiboutien, le centre régional d'exportation du bétail est doté d'une clinique, d'une pharmacie, d'une salle d'autopsie, d'un abattoir avec chambres froides, d'un incinérateur et d'un laboratoire médical performant, lequel sera relié par un réseau intranet aux différentes parties du centre.  

La gestion de ce centre de quarantaine dont le coût total de la construction est estimé à 20 millions de dollars américain a été confiée à l'établissement Abu Yasser International. Car c'est le promoteur saoudien du nom de Qaed Mohamed Qaed Said Abu Yasser qui est à l'origine de ce projet.

De renommée internationale et spécialisé dans ce domaine, cet établissement a également investi au Yémen, en Arabie Saoudite, en Egypte et plusieurs autres pays.

Outre sa vocation première qui consiste à développer les échanges commerciaux et faciliter la vente du bétail entre les pays de la Corne de l'Afrique et ceux du golfe, ce centre de quarantaine assure surtout l'exportation des produits de bonne qualité à des prix compétitifs.

Djibouti a crée ce centre en vue d'assurer la permanence et la continuité de l'exportation et de l'exploitation du bétail conformément aux exigences sanitaires et vétérinaires des pays importateurs.

Chaque année, pas moins de deux millions de têtes de bétails transitent par ce centre de mise en quarantaine. Le gros de ce bétail provient de la Somalie, réputée être le plus gros réservoir de la région.

Les statistiques disponibles font état de l'exportation de 139. 433 bovins, 1.400.233 ovins et 85.558 dromadaires rien qu'en 2010 vers les marchés de la péninsule arabique.

L'année dernière, ce centre de quarantaine  de bétails a acheminé 130.007 bovins, 1.056 051 ovins et 50.051 dromadaires vers ces mêmes pays.

Avant son exportation vers le pays du golfe, le bétail passe un contrôle médical rigoureux. Au terme de cet examen, si l'animal est déclaré en bonne santé, le centre lui appose son label, ce qui signifie que la bête peut être expédiée.

L'Arabie Saoudite demeure le premier client de ce centre de mise en quarantaine de Damerjog en cette période de pèlerinage qui sera marquée par la fête de sacrifice, où chaque pèlerin et chaque musulman doit sacrifier une bête. Et ce, pour honorer le sacrifice d'Abraham.

En effet, en cette période de préparation de Haj, le centre de quarantaine de Damerjog achemine chaque jour quelques 35.000 têtes de bétails par bateau et 3.000 autres par avion au Royaume d' Arabie Saoudite et plus précisément vers les villes de Médine et de la Mecque.

Au centre, l'ambiance est électrique sous le soleil ardent. Il faut dire que le centre tourne à plein régime dans l'acheminement de têtes de bétail vers les Lieux Saints de l'Islam en Arabie Saoudite. C'est du 24heurs sur 24.

Selon le Directeur des relations publiques du centre, M. Fares Omar Mohamed, depuis le début de ce mois, plus de  38.000 têtes de bétails sont envoyées chaque jour en Arabie Saoudite.

"Ces envois massifs de bétails sont destinés au Hadj dureront deux semaines. Il est fort probable que ce nombre augmente. Et nous avons des impératifs de temps à respecter", a-t-il dit.

"Le pic du besoin de nos clients se situe chaque année à cette même période de Haj. Nos attendons pas le dernier mois. Mais il y' a un travail en amont. Une complémentarité entre nous et nos fournisseurs", nous précise M. Fares Omar, qui semble être très serein dans la relation qui le lien avec ses éleveurs venus d' ailleurs.

En effet, les éleveurs qui fournissent le centre de quarantaine en bétails viennent tous de la Somalie et de l'Ethiopie. Très peu de Djibouti.

Pour y arriver au centre de quarantaine de Damerjog, situé au sud est de la capitale djiboutienne, certains parcours de milliers de kilomètres à pieds durant un mois et même parfois plus, avec leurs bêtes.

C'est le cas de Farah Aline, cet éleveur de bovins de l'Ougaden. Du haut de son mètre vingt, l'homme qui semble ne porter que les os sous la peau, est un habitué du centre.

"Quand j'ai appris l'ouverture de ce centre il y'a maintenant six ans par la radio, j'ai immédiatement pris la route avec mes bovins. Pour cette première aventure, j'avais décidé de ne prendre que 50 têtes. Même si le trajet est épuisant, je n'ai pas regretté. Parce que j'avais fais de très bonnes affaires. 50 dollars la tête, c'étais très intéressant. Depuis, je fais chaque année deux fois une livraison au centre. La plus importante, c'est toujours celle du haj. Celle de maintenant", dit-il, sourire aux lèvres.

La période de Haj est également une manne financière pour les habitants du village de Damerjog, où le centre de quarantaine de bétails est situé.

"En période de Haj, le centre multiplie ses activités. Les bétails proviennent de partout. La demande est très forte, pour la fête de sacrifice à la Mecque. Alors le centre recrute les gens du village pour des contrats d'un mois ou de quinze jours. Avec le chômage qu'il y'a, nous attendons tous cette période de pieds ferme", nous confie Aden Wais, un jeune habitant de cette localité. F

Agence de presse Xinhua     2012/10/19

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