Les langues nationales béninoises
seront introduites dans le système éducatif au Bénin dès la
prochaine rentrée scolaire d'octobre de 2013, grâce à la mise en
oeuvre du projet "Ecole et langues nationales" (Elan- Afrique),
visant la promotion et l'introduction progressive de l'enseignement
bilingue à l'école primaire, a annoncé ce lundi à Cotonou, Mathias
Ago, coordonnateur, point focal du projet Elan Afrique au Bénin,
lors d'un entretien accordé à l'Agence Xinhua.
Le projet Elan-Afrique est une
nouvelle initiative née d'un partenariat entre l'Organisation
internationale de la Francophonie (OIF), maître d'oeuvre
international du projet, l'Agence universitaire de la Francophonie
(AUF), l'Agence française de développement (AFD) et le ministère
français des Affaires étrangères et européennes (MAEE), et de la
volonté des ministères de l'éducation nationale du Bénin, du
Burundi, du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali, du Niger, de la
République démocratique du Congo (RDC) et du Sénégal de développer
une éducation au primaire de qualité.
Le projet vise la promotion et
l'introduction progressive de l'enseignement bilingue articulant
une langue africaine et la langue française au primaire, et en
particulier les écoles des zones rurales, pour remédier à l'échec
scolaire du à la difficulté d'acquisition de la langue
française.
"Toutes les dispositions sont
prises actuellement pour que s'ouvrent dès l'année scolaire
prochaine les premières classes bilingues", a confié à l'Agence
Xinhua, Mathias Ago.
Selon lui, les enfants béninois
pourront, grâce à ce projet, recevoir le savoir non seulement dans
la langue française, mais également dans leur langue
maternelle.
"Cet enseignement bilingue
contribuera à améliorer la qualité de l'enseignement au Bénin et à
aider les populations à participer aux débats engageant le
développement et l'avenir de leur pays", s'est-il réjoui, estimant
que la mise en oeuvre de cette initiative sera bénéfique pour les
apprenants béninois.
Il a expliqué que, sur le plan
cognitif, des recherches menées sur l'enseignement bilingue
attestent que les compétences académiques acquises dans la langue
maternelle de l'apprenant facilitent l'acquisition d'autres
enseignements dans la langue française.
Selon M. Ago, le document qui
retrace la politique éducative incluant le bilinguisme est déjà
adopté en conseil des ministres.
"Actuellement, nous sommes à la
phase de l'enquête socio- dialectologique, qui consiste à recenser
les langues nationales les plus parlées et à choisir celles qui
vont être utilisées au cours de la phase expérimentale. En même
temps, cette phase permettra de déterminer l'aire géographique et
les écoles de l'expérimentation. Après cette étape, suivront
l'élaboration des bi-grammaires, la conception des programmes
bilingues et la mise en place du matériel didactique bilingue",
a-t-il souligné.
Au Bénin, dans les services publics
ou dans l'administration, le français est la langue de travail ou
la langue de communication. Cela constitue une barrière pour les
masses analphabètes qui représentent plus de 80% de la population
béninoise. Ces Béninois se voient ainsi exclus des débats ayant
trait à la vie nationale, hormis les quelques opportunités que leur
offrent les émissions interactives et les revues de presse en
langues nationales. Fin
|