Le sommet des dirigeants du Groupe des Vingt (G20) de Los Cabos, au Mexique, s'est clôturé mardi après-midi sur un large consensus concernant de nombreuses questions, qu'il s'agisse de promouvoir la croissance économique, renforcer le système financier international, ou encore de lutter contre le protectionnisme commercial.

PRIORITE A LA CROISSANCE

Le sommet du G20 à Los Cabos s'est déroulé à un moment difficile, dans une période de grands risques pour la croissance et la stabilité de l'économie mondiale. La crise de la dette dans la zone euro, le ralentissement économique dans les principaux pays développés et même dans les économies émergentes, et un taux de chômage élevé dans certaines régions du monde sont autant de menaces pour la reprise fragile de l'économie mondiale.

Dans une déclaration publiée à l'issue du sommet, les dirigeants du G20 ont convenu que la croissance forte, durable et équilibrée devait rester la priorité absolue du groupe, et ils se sont engagés à prendre "toutes les mesures nécessaires" et à travailler ensemble pour stimuler la demande, restaurer la confiance et améliorer la stabilité financière.

En ce qui concerne la crise de la zone euro, qui a fait l'objet d'une grande attention lors du sommet de Los Cabos, les dirigeants du G20 ont exprimé leur soutien à la Grèce et à la zone euro, tout en exhortant l'Europe à intensifier ses efforts en matière de réforme financière. Ils ont également appelé les membres de la zone euro à adopter les politiques nécessaires pour sauvegarder l'intégrité et la stabilité de la zone euro.

"Nous espérons que la zone euro travaillera en partenariat avec le prochain gouvernement grec afin de s'assurer qu'il reste sur la voie de la réforme et du maintien au sein de la zone euro", ont indiqué les dirigeants dans la déclaration.

La Grèce est aujourd'hui au cœur de la crise de la zone euro. Dimanche, lors des élections législatives grecques, le parti conservateur Nouvelle démocratie (ND), favorable aux plans de rigueur, a battu la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA), qui s'oppose aux plans d'austérité. Cette victoire a temporairement apaisé les craintes des marchés quant à une sortie de la Grèce de la zone euro, mais à long terme des incertitudes demeurent.

DAVANTAGE DE RESSOURCES POUR LE FMI

Le sommet a débouché sur une percée majeure pour le Fonds monétaire international (FMI) : certains membres du G20 ont convenu d'injecter 456 milliards de dollars américains pour accroître les ressources disponibles du FMI. Parmi eux, la Chine contribuera à hauteur de 43 milliards de dollars, et le Brésil, l'Inde, le Mexique et la Russie se sont engagés à injecter chacun 10 milliards de dollars.

"Je quitte Los Cabos sur un sentiment de convergence qui facilitera l'approche globale et coordonnée préconisée par le FMI face aux problèmes économiques et financiers mondiaux", a déclaré la directrice générale du FMI Christine Lagarde lors d'une conférence de presse tenue en marge du sommet du G20 mardi.

PROGRÈS EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE PROTECTIONNISME

Suite à la récession économique mondiale, on a assisté à une multiplication des pratiques protectionnistes en matière de commerce international. Selon un rapport publié récemment par l'Organisation mondiale du commerce, au total 124 nouvelles mesures commerciales restrictives ont été prises par les membres du G20 depuis la mi-octobre 2011.

Pour promouvoir l'ouverture du commerce et des investissements, les dirigeants du G20 se sont engagés mardi à résister "au protectionnisme sous toutes ses formes".

"Nous soulignons l'importance d'un système commercial multilatéral ouvert, prévisible, fondé sur des règles, et transparent, et nous nous sommes engagés à assurer la centralité de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)", indique la déclaration.

RÔLE IMPORTANT DE LA CHINE

Lors du sommet de Los Cabos, le rôle important joué par la Chine et sa volonté d'assumer ses responsabilités dans les affaires internationales ont été largement reconnus.

"Nous avons vu une tendance globale cohérente, maintenant que la Chine est prête à assumer ses responsabilités mondiales", a déclaré John Kirton, co-directeur du Groupe de recherche sur le G20, basé au Canada.

Lors d'une conférence de presse tenue à l'issue du sommet mardi, le président mexicain Felipe Calderon a salué le rôle important joué par les économies émergentes, notamment la Chine.

La contribution de 43 milliards de dollars de la Chine au FMI est un "chiffre très élevé", a souligné M. Calderon.