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Tchad: énorme potentiel économique, beaucoup d'entraves au développement

Le Tchad regorge d'innombrables potentialités, mais son développement économique reste bloqué par de multiples difficultés en tout genre, selon le Livre blanc présenté ce week-end par le patronat tchadien au gouvernement et aux partenaires.

Le Tchad dispose d'un fort potentiel agropastoral: 39 millions d'hectares cultivables (soit 30% du territoire national, 1.284.000 km2); 5,6 millions d'hectares irrigables dont 330.000 hectares situés à proximité des cours d'eau, selon le Livre blanc.

"Quand on sait que 2 millions d'hectares seulement sont présentement exploités, le pays peut bien miser sur l'agriculture pour s'épanouir", estime Ismaël Mahamat Adoum, PDG de la Cotontchad SN et président du Conseil national du patronat tchadien (CNPT).

Le Tchad possède également un cheptel estimé, en 2011, à environ 19 millions de têtes de bétail (ovins, caprins, camelins, etc.) avec un rendement annuel de 117 milliards.

En plus, le Tchad dispose d'inestimables ressources minières ( or, bauxite, etc.) et pétrolières. Depuis 2003, il est entré dans le cercle des pays exportateurs de pétrole.

Avant l'ère pétrolière, l'économie tchadienne reposait essentiellement sur l'agriculture et l'élevage et s'appuyait sur un faible tissu industriel. Malgré de gros investissements réalisés depuis le début de l'ère pétrolière, elle reste peu diversifiée.

"Le potentiel existe, mais les conditions pour son exploitation rationnelle font défaut à tous les niveaux", déplore M. Ismaël Mahamat Adoum. Situé en Afrique centrale, le Tchad est enclavé entre le Nigeria et le Niger à l'Ouest, la Libye au Nord, le Soudan à l'Est, la République centrafricaine et le Cameroun au Sud. Ce qui ne favorise pas son développement économique.

Hormis cet enclavement, le Livre blanc relève, secteur par secteur, de nombreux obstacles majeurs: faible attractivité du cadre d'investissement, faiblesse des institutions chargées de promouvoir le secteur privé, coût prohibitif de l'énergie, faiblesse de l'appareil judiciaire qui se manifeste souvent par la pratique du délit de solvabilité, harcèlement et incivisme fiscal, taux élevé des impôts, manque de diligence dans le circuit de dédouanement des marchandises, pratique de l'abus du pouvoir de la part de certains démembrements de l'Etat, faible taux de bancarisation et nature volatile des ressources. Le rapport "Doing Business" de 2012 qui compare l'économie de 183 pays et d'en effectuer le classement, a classé le Tchad dernier. "Cela traduit l'absence d'une avancée notoire en ce qui concerne le climat des affaires", note le Livre blanc dont la première édition remonte à 2006.

"Des décennies d'instabilité ont engendré une inorganisation des services publics et une faiblesse de l'appareil judiciaire. Le secteur industriel demeure faible et ne contribue qu'à environ 8% du PIB", explique le patron des patrons tchadiens.

« Le taux de bancarisation est l'un des plus faibles de la CEMAC (Communauté Économique Monétaire des États de l'Afrique centrale, NDLR). Et sur les 400 milliards F CFA de dépôts de la clientèle, près de 80% sont des dépôts à vue qui, par conséquent, ne peuvent pas financer les investissements à moyen ou long terme», ajoute-t-il.

Par ailleurs, le Tchad manque cruellement de ressources humaines qualifiées. Il traîne également, selon les agences internationales de notation, une réputation peu flatteuse de pays à risque élevé, caractérisé par l'insécurité, l'instabilité et des coûts de transaction et de production exorbitants.

"Notons aussi que l'informel atteint des proportions inimaginables au détriment du formel qui subit une pression fiscale énorme. Sinon comment comprendre que sur les 8.282 entreprises que compte le fichier officiel de la Direction Générale des Impôts, 472 entreprises seulement sont au bénéfice réel et la moitié de celles-ci contribue à hauteur de 70 à 80% aux rentrées fiscales du pays», s'interroge M. Ismaël Mahamat Adoum.

Ce constat alarmant a conduit le patronat tchadien à formulé 82 recommandations dont la reforme et la refondation de l'appareil d'Etat et le renforcement des capacités de l'administration; des réformes fiscales et douanières pour prévenir la gangrène qu'est la corruption; la définition d'un cadre global de complémentarité de l'économie tchadienne; la formation des ressources humaines en adéquation avec les besoins de l'économie tchadienne; d'accorder une priorité au développement local en phase avec la décentralisation; la mise à profit les ressources pétrolières pour susciter des effets catalyseurs et d'entrainement dans les autres secteurs; la création d'un cadre favorable au développent du secteur privé en l'impliquant dans l'élaboration des textes.

"Ces recommandations constituent la contribution du CNPT en quête d'un environnement propice au développement des affaires pour la satisfaction des travailleurs qui perçoivent les salaires, de l'Etat qui perçoit des taxes et, bien entendu, des actionnaires des entreprises qui y trouvent leurs comptes", conclut M. Ismaël Mahamat Adoum.

A l'issue des discussions tripartites gouvernement, partenaires au développement du Tchad et patronat, il a été suggéré que l'ensemble des recommandations du Livre blanc fasse l'objet d'un examen approfondi dans trois domaines à savoir économique et financier, juridique et fiscal, social et communicationnel.

Agence de presse Xinhua     2012/05/22

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