Après six jours de recherches, l'armée de l'air brésilienne a déclaré samedi à Recife (nord-est) avoir repêché deux corps de sexe masculin et des débris dans les eaux de l'Atlantique où le vol 447 d'Air France se serait abîmé.
Deux corps et des debris repeches
"Ce samedi matin, nous avons eu la confirmation du repêchage de deux corps qui appartiendraient à des victimes du vol 447 d'Air France", a affirmé le colonel Jorge Amaral, un porte-parole de l'armée de l'air brésilienne, lors d'une conférence de presse à Recife, sur la côte nord-est brésilienne, où est installé le commandement des opérations de recherche.
Selon le porte-parole, un avion radar R-99 capable de faire des recherches nocturnes, a répéré des débris flottant dans les eaux situés à 69,5 km de la zone où le vol 447 d'Air France a émis son dernier rapport signalant une panne électrique.
Après avoir été informé par le R-99, un Hercules C-130 a survolé la zone et le pilote a confirmé visuellement la présence de débris.
Arrivé dans la zone répérée, la corvette Caboclo a réussi à repêcher deux corps, ainsi qu'une mallette contenant un billet d'avion et certains objets, et aussi un siège de couleur bleue avec un numéro de série et un sac à dos contenant un carnet de vaccination, a précisé le colonel Amaral.
Ces objets doivent encore être vérifiés et confirmés par Air France, a souligné le porte-parole.
"La Marine a déjà trouvé des traces d'objets, donc il est sûr que plus d'objets seront repêchés", a indiqué le colonel Amaral, en attribuant la première réussite des opérations de recherche aux bonnes conditions climatiques.
Les opérations de recherche, qui ont vu la participation de 12 avions, un hélicoptère et cinq navires français et brésiliens, se sont avérées difficiles du fait du mauvais temps et de la mauvaise visibilité dans la zone.
Avant d'être rendu public, le repêchage des deux corps et des débris a été communiqué aux familles des victimes de l'avion accidenté, réunies à Rio de Janeiro, a confié le parent d'une victime à une chaîne publique brésilienne.
"Les réactions des proches des victimes sont différentes. Mais pour moi, c'est une bonne nouvelle, du moins nous pouvons commencer à comprendre ce qui s'est passé pour le vol AF 447", a déclaré ce proche.
L'hypothese de pannes techniques renforcee
Il s'agit de la première réussite des opérations destinées à retrouver les débris de l'appareil, ce qui permettra de décrypter le mystère de sa disparition.
Selon le Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé de l'enquête technique, le vol AF 447 a envoyé de 02h10 à 02h14 (lundi GMT) un total de 24 messages concernant des anomalies faisant état de plusieurs pannes, notamment celle du pilote automatique.
Le BEA a confirmé l'existence de problèmes concernant la mesure de la vitesse, un jour après avoir signalé une incohérence des différentes vitesses mesurées par l'avion avant sa disparition.
L'avionneur européen Airbus et les exploitants de l'appareil ont élaboré des "programmes de remplacement et d'amélioration des détecteurs de vitesse" des A330, après avoir reçu des rapports sur les problèmes rencontrés sur d'autres appareils de la gamme, a rappelé le directeur du BEA, Paul-Louis Arslanian.
Il a fait savoir qu'un certain nombre de pannes de ce genre a été constaté, et que ces pannes ont amené Airbus à diffuser des consignes aux pilotes sur les mesures à prendre en cas d'incohérence des différentes vitesses.
Air France a annoncé samedi avoir accéléré son programme de remplacement des sondes anémométriques sur ses A330 et A340, "sans préjuger d'un lien avec les causes de l'accident du vol AF 447".
Par ailleurs, M. Arslanian n'a pas écarté l'hypothèse d'une bombe, se contentant d'indiquer qu'elle n'apparaît pas "très cohérente" avec les éléments entre les mains des enquêteurs. |