8-4 Q. : Selon certaines
sources, la grande partie des drogues produites dans le « Triangle
d'or » coule vers le marché chinois. Quel est votre avis ? Où en
est la lutte contre la drogue menée par la Chine ? Comment
coopère-t-elle avec les pays voisins dans cette lutte
?
R. : À cause du fléau des
stupéfiants sur le plan international et de l'accroissement du
nombre de toxicomanes au pays, le problème de drogue s'aggrave en
Chine : l'accès à la drogue est diversifié, de même que les moyens
de consommation ; la fabrication et le trafic de la drogue sont
liés. Surtout dans les régions côtières du sud-est du pays, le
problème de l' « Ice » et de MDMA devient de plus en plus saillant.
Leurs fabrication et trafic sont dispersés, mobiles et
dissimulés.
En même temps, la pénétration des
stupéfiants de l'extérieur est multidimensionnelle. Le « Triangle
d'or » constitue le plus grand danger pour la Chine. Cette région
produit chaque année 70 ou 80 tonnes d'héroïne, dont 80 % traverse
la frontière sino-birmane et coule en Chine par voie terrestre. Un
bon nombre de trafiquants chinois attendent à la frontière du
Yunnan pour acheminer les stupéfiants à l'intérieur du pays par
divers moyens : voiture, passeurs ou poste. En 2003, ont été
détectés dans l'ensemble du pays 156 cas de trafic d'héroïne.
Toutes les 4,13 tonnes d'héroïne saisie provenaient du « Triangle
d'or ». Par ailleurs, la zone de « Nouveau croissant d'or » en
Afghanistan, limitrophe de la Chine, a produit plus de 4 000 tonnes
d'opium en 2004, constituant une menace croissante pour la Chine.
La pénétration de nouveaux types de stupéfiants au pays via les
régions côtières du sud-est s'accentue. La Chine fait face à une
situation cruciale dans sa lutte contre la drogue.
La propagation de la drogue a non
seulement nui à la santé physique et mentale du peuple, mais
également affecté la vie politique, économique et sociale du pays.
La drogue est responsable d'une grande quantité de crimes et relie
les forces terroristes internationales, les séparatistes nationaux,
les bandes criminelles, la corruption et le blanchiment de
l'argent. Ainsi a-t-elle porté une grande menace à la sécurité
sociale et à la stabilité politique de la Chine.
En 2004, une action antidrogue s'est
déclenchée dans l'ensemble du pays spécialement pour couper les
voies d'approvisionnement de la drogue. Dans ce cadre, on a détecté
98 000 cas de crimes liés à la drogue, arrêté 66 900 suspects, soit
une augmentation respective de 4,4 % et de 5,1 % par rapport à
2003. La quantité de l'héroïne saisi a atteint 10,8 tonnes (+13,6
%) ; celui de l' « Ice », 2,7 tonnes (-52,9 %) ; et celui de
produits chimiques toxicomanogènes, 160 tonnes (+119,8 %). On a
également saisi quelque 3 millions de comprimés de MDMA (huit fois
plus). Des coups durs portés ont rompu l'équilibre entre la
fourniture et la demande des drogues. Le prix des stupéfiants a
augmenté dans de grandes proportions. La tendance à l'augmentation
du taux de criminalité lié à la drogue a été refrénée dans un
premier temps.
Face à la grande menace des drogues
du « Triangle d'or » pour la Chine, pour la sous-région de l'Asie
de l'Est et pour la communauté internationale, le gouvernement
chinois s'est engagé depuis de longues années dans la coopération
régionale et bilatérale avec les pays voisins dans la lutte contre
la drogue, en établissant successivement trois mécanismes de
coopération antidrogue entre les six pays de la sous-région d'Asie
de l'Est, au sein de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est
(ANASE), ainsi qu'entre la Chine, le Laos, le Myanmar, la Thaïlande
et l'Inde. Dans le cadre de ces trois mécanismes, la Chine a
procédé à des échanges d'informations, à la coopération dans la
poursuite des cas, à des opérations conjointes et à la formation
des policiers avec les pays concernés.
En outre, la Chine a élargi sa
collaboration bilatérale avec le Myanmar, la Thaïlande, les
Philippines, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, les États-Unis
et l'Europe dans la lutte contre les trafics de stupéfiants
transnationaux, afin de résoudre le problème de drogue par sa
provenance. La Chine renforcera également ses échanges et sa
coopération avec les organismes antidrogue internationaux,
accomplira effectivement ses devoirs au sein de la convention
internationale contre la drogue, et poussera la coopération
internationale vers une voie de développement active et
réaliste.
Actuellement, la Chine accélère la
procédure législative de la « Loi sur la prohibition de la drogue
», et la formulation des « Règlements sur le contrôle des produits
chimiques toxiques » et des « Règlements sur le contrôle des
stupéfiants et des psychotropes », afin de perfectionner davantage
le système légal de la prohibition de la drogue.
À Kunming, au Yunnan,
les policiers détruisent des drogues confisquées.
China.org.cn 2006/11/24
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