5-4 Q. : Selon des
commentaires des médias, la réforme des divers secteurs en Chine
roule bien, à l'exception de celle des banques commerciales d'État,
qui est en retard. Le taux de prêts douteux est très élevé et le
secteur financier entraverait le développement de l'économie
chinoise. Comment considérer ces commentaires ? Qu'a fait la Chine
dans la réforme du système financier et quel est son but
?
R. : En réalité, tous les
commentaires reposent sur le haut taux de prêts douteux des banques
commerciales d'État. Un si haut taux non seulement fait perdre
confiance dans les banques commerciales d'État, mais encore nuit
certainement au développement économique de la Chine.
En ce qui concerne l'actif douteux,
la Chine a pris une série de mesures. Après la crise financière
asiatique de 1997 en particulier, le gouvernement chinois n'a plus
exercé pour l'essentiel d'intervention administrative dans les
affaires des banques commerciales d'État et a précisé que ces
dernières étaient autonomes face aux prêts. À l'heure actuelle, le
fonctionnement des banques commerciales d'État s'améliore sans
cesse. Le taux de prêts douteux a diminué à une vitesse de 3 à 5
points par an, jetant ainsi une base pour la réforme des banques
commerciales.
Pour connaître exactement la
situation de la réforme financière de Chine, il faut d'abord faire
une analyse détaillée de son histoire et de son processus.
On peut dire que la place de la
réforme financière dans l'ordre de la réforme économique de la
Chine est un problème de choix stratégique. Au début de la réforme,
la Chine a utilisé en priorité les ressources financières et
bancaires pour assurer la réforme de l'agriculture, des entreprises
d'État et de l'économie extérieure. Sous le système rigide, quand
les ressources financières étaient insuffisantes, le secteur
bancaire a assumé le coût de la réforme. Par conséquent, il a eu
une accumulation considérable de prêts douteux qui a causé un
retard de la réforme par rapport aux autres secteurs.
Comparant les banques commerciales
d'État avec les entreprises d'État, on peut voir facilement une
grande ressemblance : elles ont suivi le système des organismes
d'État, appliqué la hiérarchie administrative et sont teintées de
bureaucratie. Ainsi, dans les différentes étapes de la réforme
économique, la réforme financière a eu non seulement diverses
tâches, mais aussi est une recherche de marchéisation.
Au cours des années 1980, la réforme
financière était centrée sur la séparation de la Banque centrale
des banques commerciales. Dans le même temps, on a encore mis sur
pied de nouvelles banques spécialisées et précisé la division de
leurs opérations principales. Par exemple, la Banque de Chine
s'occupe principalement des opérations internationales, et la
Banque de construction de Chine, des opérations liées à la
construction de base. En 1993, l'État a demandé aux banques
spécialisées la conversion au mode de banque commerciale et établi
trois banques au service des politiques : Banque de développement
d'État, Banque d'import-export de Chine et Banque de développement
agricole de Chine, en déclarant que les banques commerciales ne
s'occuperaient plus désormais des opérations financières à des fins
politiques. Plus tard, l'État a comblé l'insuffisance des capitaux
des banques commerciales d'État en recourant à l'émission de 270
milliards de yuans de bons du Trésor. Il a en même temps constitué
une société de gestion des actifs pour détacher graduellement une
partie des créances douteuses des banques commerciales d'État. Il a
injecté des fonds en provenance de la réserve de devises et d'or
dans la Banque de Chine et la Banque de construction de Chine. D'où
on peut voir que la réforme des banques commerciales d'État avance
pas à pas.
Il faut dire que l'injection
d'argent n'est qu'un pas de la réforme. La conversion à l'essai, en
2004, de la Banque de Chine et de la Banque de construction de
Chine en banques par actions est une nouvelle mesure de la réforme
financière de la Chine, qui visait à améliorer leur système de
contrôle interne. À cette fin, elles ont invité des conseillers
financiers et des compagnies de consultation de renommée
internationale à procéder à la conception d'une structure
intérieure et d'une structure de gestion pour elles. Selon la
procédure juridique, les deux banques ont fondé respectivement en
août et en septembre 2004 leur société par actions et formé leur
conseil d'administration. Elles ont encore fait beaucoup de travail
concernant le contrôle intérieur, le système du personnel, le
mécanisme d'incitation, la sanction des responsables de créances
douteuses et le choix de personnes compétentes de niveau
international.
L'objectif final de la réforme des
banques d'État consiste à établir une banque commerciale moderne
possédant la caractéristique la plus fondamentale qu'est la
maximisation des profits des opérations. Certains considèrent la
cotation des banques commerciales d'État en Bourse comme l'objectif
final de la réforme. C'est évidemment une compréhension erronée. En
réalité, coter en Bourse a seulement pour but d'établir une
structure normative de gestion et de faire des banques commerciales
d'État la prédominance authentique du marché par le mécanisme
d'incitation basé sur la performance, le mécanisme de contrôle
complet des risques et le mécanisme restrictif des capitaux qui
correspondent aux exigences du fonctionnement des banques
commerciales.
L'expérience prouve les grands
efforts de la Chine dans la réforme financière, y compris celle des
banques commerciales d'État et d'autres banques, de sorte que cette
réforme avance à bon rythme. La réforme de la coopérative rurale de
crédit a déjà commencé et celle de 12 banques commerciales par
actions et de 120 banques commerciales urbaines va bon train. Après
la réforme, la compétitivité des banques chinoises sera
sensiblement élevée et pourra faire mieux face au défi des
institutions financières à capitaux étrangers.
China.org.cn 2006/11/24
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