4-1 Q. : Selon des médias,
les entreprises publiques de Chine représentent 50 % des biens
immobiliers de l'État, environ 60 % des crédits bancaires, mais
elles ne créent qu'un tiers de la valeur globale de la production
industrielle. Est-ce juste ? En outre, à partir de 1986, la Chine a
commencé à réformer les entreprises publiques. Comment cela se
passe-t-il ? Quels sont les résultats ?
R. : On sait que pendant une assez
longue période après la fondation de la Chine nouvelle, les
entreprises publiques sont restées le pilier de l'économie
nationale. Le fait que la Chine, pays auparavant extrêmement
pauvre, semi-féodal et semi-colonial, est devenue un pays
socialiste qui a établi pour l'essentiel un système d'économie
nationale indépendant et complet, attribué principalement au
développement des entreprises publiques. En 1978, année du
démarrage de la réforme et de l'ouverture, la part des entreprises
publiques dans la valeur globale de la production industrielle,
était de 77,6 %. C'est avec la réforme approfondie, surtout à la
suite du développement encouragé par le gouvernement des
entreprises de type économique, dont les entreprises collectives,
individuelles, privées et à investissement étranger, que ce
pourcentage a connu une baisse.
Le rendement économique médiocre des
entreprises publiques est un problème général dans le monde et non
un phénomène propre à la Chine. À cause des problèmes liés au
marché et aux divers systèmes suivant l'application de la réforme
et de l'ouverture, des entreprises publiques ont perdu leur
vigueur, et leur rendement économique devient médiocre ; elles
occupent des biens immobiliers et crédits bancaires d'un nombre
considérable, mais ne créent qu'un tiers de la valeur globale de la
production industrielle du pays. C'est pour cette raison que la
Chine a accordé une attention particulière au problème en mettant
l'accent de la réforme de l'ensemble du système économique sur la
réforme des entreprises publiques.
La réforme des entreprises publiques
vise d'abord à améliorer le rendement. Les principaux moyens
adoptés sont : affaiblir le contrôle des entreprises par le
gouvernement, pratiquer le système de gestion forfaitaire, le
système de cession à bail et d'autres. Dans les années 1980, la
Chine a commencé à pratiquer à titre d'essai le système d'actions
sur le capital dans des entreprises publiques. Pourtant, du fait
que la plupart des entreprises publiques ne comprenaient pas le
sens de la réforme de propriété, plusieurs sociétés par actions
nouvellement créées n'étaient que nominales. En particulier des
sociétés cotées en Bourse, créées par des entreprises publiques
seules, pratiquent essentiellement, à l'interne, le mécanisme
propre à l'entreprise publique, sauf le nouveau nom de société. En
cas de la perte de biens publics produite par le déficit dû à la
mauvaise gestion, l'insuffisance de fonds pour le remboursement de
dettes ou une décision importante erronée, aucun décideur ou
gestionnaire n'en prenait la responsabilité. Ainsi, la gestion des
entreprises publiques restait-elle médiocre et les mauvais avoirs
continuaient-ils d'augmenter.
En 1993, la Chine a déterminé
l'instauration du système d'entreprise moderne comme objectif de la
réforme des entreprises publiques. Elle a encouragé aussi les
capitaux étrangers et privés ainsi que les capitaux individuels des
membres du groupe dirigeant d'entreprises à participer à la gestion
et au développement d'entreprises publiques, dans le but de
réorganiser ces dernières en entreprises de propriété mixte, et de
fermer des entités d'investissement diversifiées qui se
conditionnent l'une l'autre. La pratique de la réforme du régime de
propriété d'entreprises publiques montre que l'établissement de
responsabilités pour les pertes de biens éventuelles oblige les
entreprises à être très prudentes lors de la prise de décision de
gestion et d'investissement, ce qui a permis à la gestion de
connaître plus ou moins une amélioration dans la plupart des
entreprises.
Depuis l'entrée dans le XXIe siècle,
les entreprises publiques sont moins nombreuses, mais leur qualité
d'avoirs, leur compétitivité et leur rendement économique
s'améliorent. L'économie publique contrôle toujours les industries
et secteurs qui occupent les positions clés de l'économie nationale
et joue encore un rôle prépondérant dans le développement
économique du pays. Selon des statistiques, les entreprises d'État
et celle dont l'État est le plus important actionnaire ont diminué
de 238 000 en 1998 à 150 000 en 2003, mais leurs profits se sont
élevés de 21,4 milliards de yuans à 495,1 milliards, tandis que
leur actif net est passé de 5,2 billions de yuans à 8,4 billions et
leur taux de rentabilité des biens publics a atteint 5,9 %. De ces
données, on constate que la période la plus difficile, de 1998 à
2000, est passée et que les entreprises publiques sont en train de
reprendre la vitalité.
En fait, il nous faut payer pour
chaque réforme. Il en est de même pour celle des entreprises
publiques. Il y a quelque temps, des pertes de biens publics ont
été observées au cours de l'instauration du système d'actions sur
le capital et du transfert de propriété ; cela est justement dû au
manque de mesures pertinentes de la réforme.
Vu la particularité des
entreprises publiques de Chine et le manque de modèles à suivre, la
réforme ne peut réussir du jour au lendemain. Pour le moment, les
entreprises publiques n'ont instauré que le cadre du système
d'entreprises modernes, et il est assez loin de satisfaire
complètement aux normes. La réforme du système de gestion des biens
publics vient de démarrer, des contradictions et problèmes
inhérents aux structures économiques et sociales restent à résoudre
fondamentalement. Dans ce cas, la réforme des entreprises publiques
demeure la plus importante et la plus difficile, et se trouve
encore dans une période de solution de problèmes clés.
Usine sidérurgique de
Benxi.
China.org.cn 2006/11/24
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