1-7 Q. : Les Chinois ont été
artificiellement divisés en population urbaine et population
rurale, d'où l'apparition d'une inégalité de statut social et
économique. Quelles en sont les raisons ? Quelles mesures la Chine
envisage-t-elle de prendre pour résoudre le problème de l'écart
entre les villes et les campagnes – problème légué par l'histoire –
et pour promouvoir le développement harmonieux des villes et des
campagnes ?
R. : La division arbitraire de la
population chinoise en « urbaine » et « rurale » a eu lieu à
l'époque de l'économie planifiée, et elle est fondée sur le système
de gestion de l'enregistrement de la résidence. La réalité, c'est
que les deux parties urbaine et rurale de la population chinoise
ont un statut différent, et quant au soutien du système
d'approvisionnement en céréales, du système d'emploi et du système
de bien-être social, il se produisit un grand écart de pouvoir
économique et social entre elles, qui les empêche de choisir
librement leur lieu de résidence, de mariage et de travail.
Depuis la mise en œuvre de la
réforme et de l'ouverture, la Chine poursuit à un certain degré ses
anciens systèmes de gestion de l'enregistrement de la résidence,
d'emploi et de bien-être social. En essayant de procéder à la
réforme du système de contrôle domiciliaire dans certaines régions,
elle n'a pas fait de grands progrès car elle n'est pas en mesure de
résoudre les problèmes qui se cachent derrière ce système. D'où un
grand écart entre les villes et les campagnes.
Cela dit, certaines conditions de
base qui maintiennent la double structure sociale des villes et des
campagnes ont changé avec l'approfondissement de la réforme
chinoise et la mise en application des mesures de promotion du
développement harmonieux de l'économie urbaine et rurale. Par
exemple, le système de commune populaire, qui s'est écroulé au
début des années 1980 avec l'application du système de
responsabilité dans la production, a été aboli en 1983 ; à la fin
des années 1980, la politique d'achat unifié des produits agricoles
a été abolie, et en 1993, le système d'approvisionnement planifié
des céréales et de l'huile comestible s'est achevé avec la
suppression des tickets de rationnement ; et les systèmes de
gestion de l'enregistrement de la résidence, d'emploi et de
protection sociale sont en réforme progressive.
Depuis le début du XXIe siècle, la
réforme du système de gestion de la résidence, dont l'objectif est
d'éliminer complètement la dualité ville-campagne et la
discrimination engendrée par ce système, se déroule dans le pays
tout entier. En mars 2001, les petites villes ont adopté une
politique d'ouverture totale à l'égard des citoyens ruraux qui
veulent s'y établir, et les grandes et moyennes villes ont assoupli
leur politique à l'égard des ruraux qui désirent y chercher un
emploi ou s'y installer. À l'heure actuelle, plus de 100 millions
de paysans travaillent dans les villes du pays, et leurs revenus
issus des salaires représentent le tiers des revenus des
paysans.
Sur le plan des finances et des
impôts, l'État a également adopté une politique d'option
préférentielle pour les régions rurales. En même temps, la Chine
envisage de transférer la main-d'œuvre excédentaire vers les
secteurs non agricoles par l'industrialisation et l'urbanisation.
Selon les prévisions, l'urbanisation chinoise passera de 40 %
actuellement à plus de 55 % en 2020, année où le problème de
l'écart entre villes et campagnes devrait être complètement résolu
; les villes et les campagnes se développeront alors de façon
harmonieuse.
China.org.cn 2006/10/25
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