Les "fonctionnaires nus", l'un des dix termes les plus à la mode de l'année 2009, sélectionné par les linguistes chinois, fait allusion aux fonctionnaires dont l'épouse et les enfants habitent à l'étranger. Ils font depuis peu l'objet d'un contrôle renforcé du gouvernement chinois.
Ces fonctionnaires, qui travaillent seuls en Chine et détiennent souvent un visa issu par un autre pays, sont censés être enclins à abuser de leur pouvoir. De nombreuses affaires de corruption se sont révélées être liés à des "fonctionnaires nus".
Pang Jiayu, ancien vice-président du comité de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC) pour la province du Shaanxi (nord-ouest), a fait émigrer au Canada sa femme et son fils en 2002, six années avant qu'il soit condamné à 12 ans de prison pour corruption et manquement au devoir.
Zhou Jinhuo, ancien directeur du bureau de l'industrie et du commerce de la province du Fujian (sud-est), a tenté de fuir à l'étranger en juin 2006 alors qu'une enquête avait été ouverte sur lui par des organes anti-corruption. Auparavant, sa femme avait émigré aux Etats-Unis.
"Il est raisonnable d'avoir des doutes sur la rectitude et l'honnêteté des fonctionnaires qui se sont arrangés pour que les membres de leur famille émigrent à l'étranger", souligne Zhong Li, un avocat du cabinet de Beijing, Maxpro Law.
Un communiqué, publié en janvier lors de la cinquième session plénière de la 17e Commission centrale de d'Inspection de la discipline du Parti communiste chinois (PCC), stipule que les fonctionnaires doivent déclarer leurs biens, leur fortune et l'emploi de leur épouse et enfants. La même commission précisait que les autorités devaient en particulier surveiller les fonctionnaires qui ont des membres de leur famille à l'étranger.
A l'approche des "deux sessions", à savoir les sessions annuelles de l'Assemblée populaire nationale (APN), l'organe législatif suprême, et de la Conférence consultative politique du Peuple chinois, le corps consultatif politique suprême, des enquêtes en ligne montrent que la corruption reste la première préoccupation du peuple chinois. |