L'Assemblée populaire nationale (APN, parlement) de Chine a confirmé jeudi 28 février la validation de l'élection de trois ouvrières migrantes originaires de la campagne et nouvellement élues députées, ce qui fait d'elles les premiers "porte-parole" de près de 200 millions de travailleurs migrants, à l'instance législative suprême.

Elles ont été élues pour un mandat de cinq ans comme députées à la 11ème APN lors de la 32ème session du comité permanent de la 10e APN, qui s'est achevée jeudi à Beijing. Elles assisteront à la première session plénière de la 11e APN.

Les trois députées ont été élues dans des zones prisées des travailleurs migrants, comme Shanghai, le Guangdong et Chongqing.

Le trio, qui était sur la liste des 2 987 nouveaux députés à la 11e APN dévoilée jeudi, est:- Zhu Xueqin, 31 ans, ancienne villageoise de la province orientale du Jiangsu. Titulaire uniquement d'un diplôme du secondaire, elle est arrivée à Shanghai en 1995 dans le but d'obtenir de meilleures opportunités de travail. Elle est aujourd'hui vice-présidente du syndicat d'une célèbre entreprise de mode basée à Shanghai.- Hu Xiaoyan, 34 ans, originaire de la province du Sichuan. Elle travaille depuis 5 ans dans une entreprise qui fabrique de la céramique à Foshan, dans la province méridionale du Guangdong. Elle a été promue adjointe au chef d'atelier.- Hei Xinwen, originaire de la province centrale du Henan. Elle est adjointe au chef d'atelier dans une entreprise informatique de la municipalité de Chongqing.

Les travailleurs migrants chinois des zones rurales alimentent l'économie galopante de la Chine, en travaillant souvent loin de leur village d'origine comme ouvriers de chantier et d'usine, employés de restaurant, chauffeurs et domestiques.

Très nombreux mais souvent désavantagés, ils font face à différents problèmes, dont des arriérés de paiement, accidents du travail, problèmes de soins médicaux et de scolarisation des enfants.

Fang Ning, chef adjoint de l'Institut de sciences politiques de l'Académie des Sciences sociales de Chine, a déclaré que chaque couche sociale devait avoir ses propres "porte-parole politiques" pour représenter ses droits et intérêts.

"Autoriser les travailleurs migrants des campagnes à siéger à l'APN montre que le gouvernement reconnaît le fait qu'ils représentent un élément important de l'industrie du pays", a-t-il déclaré.