Ces dernières années,
l'informatisation s'est développée rapidement dans les régions
urbaines, mais beaucoup moins dans les régions rurales. Un exemple,
les internautes représentent déjà 28% des habitants de Beijing,
mais seulement 0,3% chez les paysans. Les abonnés au téléphone
représentent 40% des citadins, mais 11% seulement des ruraux.
Actuellement, en Chine, quelque 70 000 villages ne sont pas encore
connectés au réseau téléphonique. Dans un district du Hebei qui
compte 340 000 habitants et 2 053 villages, le nombre des
micro-ordinateurs dépasse à peine 3 000, en comptant les anciens
modèles donnés par divers services et unités pour soutenir les
régions démunies. Ces micro-ordinateurs sont concentrés dans les
organismes du Parti et du gouvernement (477 unités) et les écoles
(2 500 unités). La plupart des villages n'en ont pas. Dans ce
district, il n'y a que 1 600 usagers d'internet, dont 1 300 se
trouvent au chef-lieu du district, et 300 aux organismes de canton
et de bourg. Aucun paysan n'a accès à internet.
A ce jour, dans la plupart des
régions, la Chine n'a pas encore trouvé de solution adéquate et
efficace du problème de l'informatisation de l'agriculture.
L'écrasante majorité des paysans ne peut pas accéder, à peu de
frais, à la grande quantité d'informations et de connaissances
agricoles. Le grave retard de l'informatisation de l'agriculture a
créé une disparité sérieuse entre villes et campagnes. Cette
situation doit éveiller la haute attention des administrations de
tous les niveaux et de la société, qui doivent prendre des mesures
énergiques pour faire progresser l'informatisation de
l'agriculture, diffuser dans les régions rurales les informations
sur les sciences et techniques agricoles et les demandes du marché,
combler le fossé numérique et favoriser le développement harmonieux
des villes et des campagnes.
L'informatisation de l'agriculture
est le maillon essentiel de la solution des problèmes de
l'agriculture, des paysans et des régions rurales. Toutes les
autorités doivent la mettre à leur ordre du jour, et étudier la
manière de la développer et formuler le programme adapté aux
conditions locales. Elles doivent là-dessus adopter des mesures
énergiques afin d'aider à la solution des problèmes de
l'agriculture, des paysans et des régions rurales.
L'informatisation de l'agriculture
doit se réaliser selon les conditions locales et à un faible coût.
En effet, une certaine part de la population rurale n'a pas encore
de quoi s'habiller et se nourrir. Il faudra à la Chine au moins 10
à 15 ans pour permettre à ses régions rurales de pouvoir se
comparer aux régions rurales étrangères sur le plan du
développement d'internet, et un temps encore plus long dans le cas
des régions pauvres. Par conséquent, la Chine doit observer le
principe fondamental suivant : simplicité, applicabilité et
adaptation aux conditions des régions rurales. Il faut diffuser les
informations agricoles aux paysans conformément à leurs besoins, à
un coût faible et de manière acceptable par les paysans. Dans les
conditions chinoises, il est impensable de prolonger les câbles
jusqu'à tous les villages. Les régions rurales doivent utiliser la
radiodiffusion, la télévision, la ligne verte sur les techniques
agricoles, les bulletins de vulgarisation scientifique et technique
et les cours de formation pour répandre les informations et les
connaissances agricoles.
Mettre l'accent sur l'augmentation
des revenus des paysans doit guider l'informatisation de
l'agriculture. Après la réforme et l'ouverture, la majorité des
paysans ont pu avoir de quoi se nourrir et s'habiller et ils
commencent aujourd'hui à rechercher un moyen pour s'enrichir. Mais
leur effort se heurte aux difficultés causées par le manque de
liens entre les familles paysannes dispersées et le marché. Si les
paysans ne peuvent pas connaître exactement les cours du marché,
ils ne peuvent pas se maintenir dans une économie de marché. En
conséquence, connaître les cours du marché est essentiel pour les
paysans désireux d'accroître leurs revenus. En faisant progresser
l'informatisation de l'agriculture, il faut axer les efforts sur
l'accroissement des revenus des paysans, notamment sur les
difficultés à obtenir les informations sur le débouché des produits
agricoles.
La Chine a établi un système
préliminaire de diffusion des informations relatives au marché des
produits agricoles, et les services de l'agriculture ont créé à
travers le pays 33 canaux de collecte d'informations, 8 000 points
de collecte, des banques de données nationale et régionales. Tous
les services de toutes les régions doivent en faire un usage
efficace afin de faire connaître les informations aux paysans.
Ceux-ci ne peuvent tirer un avantage réel des informations obtenues
et vendre leurs produits à un prix raisonnable que si le service
des information agricoles pense à leurs intérêts et à leurs
besoins. Un tel service d'informations agricoles sera bien
accueilli par les paysans et donne d'excellents résultats.
Le gouvernement doit jouer un rôle
de direction dans l'informatisation de l'agriculture.
1. Renforcer la direction et
accroître les investissements
Il est proposé de continuer
d'accroître les investissements afin d'accélérer la construction
des réseaux d'informations au niveau des provinces, municipalités,
districts et cantons, perfectionner graduellement le système de
service des informations agricoles, accroître les canaux de
collecte d'informations agricoles, renforcer l'édification des
banques de données agricoles, renforcer la convergence des
ressources en informations agricoles et réaliser progressivement le
partage et l'utilisation commune des données agricoles. Les
services gouvernementaux doivent coordonner les activités des
divers départements et faire un plein usage des réseaux existants,
comme le réseau de l'enseignement à distance, le réseau de câbles
optiques de la Radiodiffusion et de la Télévision, et le réseau de
câbles optiques des télécommunications, pour fournir les
informations aux paysans.
2. Entreprendre à titre d'essai la
fusion de réseaux centrée sur l'informatisation de l'agriculture.
Les paysans obtiennent les informations agricoles principalement
par la télévision, le téléphone, la radiodiffusion, et ensuite par
radio-messagerie et Internet. L'Etat a investi beaucoup pour
construire des infrastructures informatiques. Mais le blocus
d'informations entre divers départements et entre divers réseaux a
sérieusement entravé la pleine valorisation des investissements. Le
fait que le réseau de câbles de radiodiffusion et de télévision ne
peut pas transmettre les informations d'Internet, que le réseau
Internet ne peut pas transmettre les informations téléphoniques, et
que le réseau téléphonique ne peut pas transmettre les signaux de
TV est dû aux facteurs humains et non à une cause technique. Cela
entraîne un grave gaspillage des ressources de l'Etat.
3. Ouvrir des chaînes de TV agricole
à l'échelle provinciale. La province du Hebei compte 67,69 millions
d'habitants, dont 53 millions de paysans. Selon une enquête, 87,5%
des sondés ont répondu qu'ils connaissaient ce qui se passait à
l'extérieur principalement par la télévision.
On propose d'ouvrir des chaînes de
télévision agricole dans toutes les provinces pour en faire
rapidement une plate-forme de diffusion couvrant toute la province.
Si les conditions sont réunies, les municipalités pourront elles
aussi ouvrir une chaîne de TV agricole. Les stations de TV des
districts doivent rectifier leur tir, en renforçant la diffusion
des informations agricoles centrées sur les problèmes pratiques qui
intéressent le plus les paysans. Ces diffusions télévisées peuvent
pénétrer rapidement les nombreuses familles paysannes, et mieux
combler leur retard. Etant donné que les chaînes agricoles doivent
diffuser quantité de reportages approfondis sur les travaux
agricoles qui revêtent un caractère politique et une signification
d'orientation pour la production agricole, il est proposé que le
Département de l'agriculture et l'Institut de sciences agricoles de
la province se chargent de la préparation du programme de
diffusion, et que le service compétent exerce la gestion, contrôle
les programmes et décide de la diffusion.
China.org.cn 2005/03/14
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