Le ministre chinois des Affaires
étrangères Li Zhaoxing a répété dimanche à Beijing que le problème
de Taïwan était une "affaire intérieure" de la Chine, en
avertissant les Etats-Unis et le Japon de ne pas inclure le
problème de Taïwan dans le cadre de leur alliance de sécurité.
"Le problème de Taïwan est une
affaire intérieure de la Chine et ne doit en aucun cas être évoqué
dans le cadre de l'alliance de sécurité entre les Etats-Unis et le
Japon," a indiqué Li, lors d'une conférence de presse tenue
dimanche matin, en marge de la session plénière de l'Assemblée
populaire nationale (APN-Parlement chinois) qui se déroule en ce
moment.
"Inclure directement ou
indirectement le problème de Taïwan dans le cadre de l'alliance de
sécurité américano-japonaise" porte atteinte à la souveraineté de
la Chine et constitue une intrusion dans les affaires intérieures
chinoises, ce à quoi s'opposent fermement le gouvernement et le
peuple chinois, a-t-il indiqué.
Li, ancien ambassadeur de Chine aux
Etats-Unis de 1998 à 2001, a précisé que l'alliance militaire
américano-japonaise n'était qu'"un arrangement bilatéral né dans le
contexte particulier de la guerre froide" et qu'elle devait être
strictement limitée aux domaines bilatéraux.
Si cet arrangement sort du cadre
bilatéral, l'alliance américano-japonaise va définitivement
"susciter l'inquiétude des pays d'Asie et apporter des facteurs de
complication à la situation de sécurité régionale", a-t-il
averti.
Considérant le problème de Taïwan
comme le plus sensible dans les relations sino-américaines, Li a
indiqué que les deux gouvernement devaient examiner le problème et
le régler dans une optique stratégique et prévoyante.
Il a appelé Washington à respecter
strictement les trois communiqués conjoints des deux pays, selon
lesquels les Etats-Unis reconnaissent que la Chine est un pays
indivisible et que Taïwan en fait partie, que le gouvernement de la
République populaire de Chine est le seul gouvernement légal du
pays, qu'ils renoncent à appliquer une politique à long terme sur
les ventes d'armes à Taïwan et qu'ils réduisent progressivement ces
ventes.
Li a aussi stigmatisé la "diplomatie
du dollars" des forces sécessionnistes qui réclament
l'"indépendance de Taïwan". "Il s'agit en fait d'une 'diplomatie de
corruption' qui est percue comme telle par les plus perspicaces",
a-t-il affirmé.
En outre, Li a déclaré que la loi
antisécession visait à empêcher les forces sécessionnistes
d'entreprendre des actions préjudiciables pour la paix sur les deux
rives du détroit de Taïwan. "La loi antisécession a une fois de
plus illustré la tendance constante de la Chine à faire preuve
d'une plus grande sincérité pour parvenir à la réunification
pacifique et elle a aussi illustré la volonté commune du peuple
chinois de sauvegarder la souveraineté et l'intégrité du territoire
de l'Etat", a-t-il dit.
La Chine ne permet en aucun cas aux
forces sécessionnistes partisanes de l'indépendance de Taïwan de
séparer l'île de la Chine, sous quelque prétexte et de quelque
manière que ce soit, a-t-il souligné.
Une fois adoptée, la loi
antisécession aidera à maintenir la stabilité et contribuera au
développement des relations des deux rives du détroit de Taïwan,
a-t-il affirmé.
xinhuanet 2005/03/07
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