RAPPORT D'ACTIVITE DU GOUVERNEMENT (II)

Camarades députés,

Au cours de ces cinq dernières années, le IXe Plan quinquennal a été couronné de succès et le Xe Plan quinquennal a connu un bon départ. Ces cinq dernières années ont été une période pendant laquelle le peuple chinois multiethnique a avancé à pas de géant sur la voie du socialisme à la chinoise, à la lumière des idées maîtresses des XVe et XVIe Congrès du Parti. Pendant ces cinq années, le pays s'est doté d'une physionomie toute nouvelle, les différents secteurs d'activité ont connu un grand essor et le niveau de vie de la population s'est nettement amélioré. Simultanément, la stabilité sociale a été assurée, l'union nationale consolidée et la position du pays renforcée sur la scène internationale. Le gouvernement sortant s'est acquitté sérieusement de ses devoirs en apportant, comme il se doit, sa part à la prospérité du pays et au bien-être du peuple.

Fidèle à la théorie de Deng Xiaoping et à la lumière de la pensée fondamentale de la Triple Représentativité, le gouvernement s'est attaché, ces cinq dernières années et dans toutes ses activités, à sortir des sentiers battus et à chercher la vérité dans les faits. Il a appliqué intégralement la ligne et le programme fondamentaux du Parti, mis invariablement l'accent sur le développement économique, fait de grands efforts pour promouvoir la réforme et l'ouverture sur l'extérieur, apporté une juste solution aux rapports entre la réforme, le développement et la stabilité, et pris une série de mesures efficaces pour assurer un développement harmonieux des civilisations matérielle et spirituelle, en accumulant, par une pratique diverse et vivante, une énorme expérience positive.

Notre travail et notre expérience de ces cinq dernières années peuvent se résumer de la façon suivante :

1) Suivre une juste orientation et prendre des mesures appropriées pour assurer un bon contrôle macroéconomique et appliquer une politique financière de relance et une politique monétaire modérée.

Pour développer l'économie socialiste de marché, il importe de renforcer et d'améliorer le contrôle macroéconomique. Tout en mettant l'accent sur une croissance régulière et assez rapide de l'économie nationale, on doit savoir percevoir tout changement de la situation économique à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, de manière à rendre le contrôle macroéconomique plus prévoyant, précis et efficace. Ces dernières années, face à une conjoncture économique internationale défavorable et à une faible demande intérieure, la mesure la plus importante que nous avons prise a été de mettre l'accent sur une politique financière de relance et sur une politique monétaire modérée en vue d'accroître la demande intérieure et de prévenir la tendance à la déflation, plutôt que de continuer à appliquer une politique d'austérité visant à freiner l'inflation. Cette mesure a été perfectionnée dans la pratique, permettant ainsi un contrôle macroéconomique à la fois mieux adapté et plus efficace.

Maintenir l'équilibre budgétaire et régler ses dépenses selon ses moyens sont un principe fondamental dans le travail économique. Ces dernières années, nous avons appliqué une politique financière de relance en émettant des obligations d'Etat à long terme : il s'agissait d'une mesure particulière adaptée à des conditions spécifiques. Nous cherchons d'ailleurs toujours à éviter le déficit pour le budget courant et à ne pas dépasser le déficit budgétaire prévu en début d'année dans le financement de certains travaux. Emettre des emprunts publics en faveur de la construction au moment où le solde de l'épargne bancaire est assez important, où le marché est suffisamment approvisionné, où les prix continuent à baisser et où le taux d'intérêt reste très bas permet de mettre en valeur les capacités de production non utilisées, de favoriser la croissance économique et d'alléger les charges que font peser les intérêts bancaires, sans provoquer pour autant un regain d'inflation. Il faut veiller à bien utiliser les fonds provenant de cette source en donnant la priorité aux travaux d'infrastructure, en prêtant une égale attention à la restructuration de la production, à la refonte technique, au développement de la science, de la technologie et de l'éducation et à la protection de l'environnement, et en adoptant une politique préférentielle en faveur des régions du Centre et de l'Ouest. Il faut aussi renforcer la gestion des projets financés avec les obligations d'Etat, bannir les projets faisant double emploi et les constructions extravagantes, et chercher une rentabilité plus élevée de ces fonds. Tout en accroissant la demande d'investissements, on doit s'attacher à stimuler et accroître la demande d'articles de consommation. Il s'agit notamment d'augmenter les revenus des habitants urbains et ruraux dont le revenu reste faible ou modéré. Depuis 1999, les personnels des institutions et des organismes gouvernementaux ont vu trois fois augmenter leurs salaires de base. Quant aux retraités de cette catégorie, ils ont également obtenu des augmentations de leur pension. Par ailleurs, un système d'octroi de primes de fin d'année a été mis en oeuvre en faveur des fonctionnaires. Simultanément, un système de subvention a été mis en place dans les régions déshéritées. Les pensions versées aux retraités des entreprises publiques ont aussi augmenté. Le barème d'allocation familiale a été élevé dans des proportions importantes en faveur de toutes les catégories de nécessiteux. Diverses mesures ont été également prises pour accroître les revenus des paysans. On a appliqué une politique visant à pousser à la consommation, de façon à ce que la demande en investissements et en articles de consommation contribue ensemble à la croissance économique.

La réussite du contrôle macroéconomique de ces dernières années est aussi due à la grande importance attachée aux finances, à une bonne gestion de celle-ci, et à une politique monétaire modérée, ce qui accorde au développement économique le soutien financier nécessaire et, en même temps, cherche à prévenir l'octroi abusif de crédits bancaires. Les banques sont appelées à accorder des crédits supplémentaires aux projets financés principalement avec les obligations d'Etat et à satisfaire la demande en fonds de roulement et en capitaux nécessaires à la rénovation technique, quand cette demande provient d'entreprises rentables, crédibles et dont les produits se vendent bien. Depuis 1998, compte tenu des changements intervenus sur le plan de l'offre et de la demande en capitaux et en fonction des exigences de la croissance économique, les banques ont baissé à cinq reprises les taux d'intérêt des dépôts et des crédits et octroyé à la consommation des crédits plus importants, surtout pour l'achat de logement et le paiement des frais de scolarité. Le solde de ces crédits s'est élevé à 1 070 milliards de yuans vers la fin de l'année 2002. Ces mesures ont permis d'accroître de manière sensible les investissements des entreprises et de donner un coup de fouet à la consommation des ménages.

Nous avons appliqué une politique financière de relance et une politique monétaire modérée, ce qui a donné une forte impulsion à notre économie et fourni au Trésor de nouvelles sources de revenu. Dans le même temps, grâce à l'amélioration du système financier et fiscal et au renforcement du contrôle fiscal, les finances centrales ont obtenu plus de moyens financiers et ont donc été en mesure de verser davantage de fonds aux finances locales. En plus des reversements de recettes fiscales et des subventions spéciales, elles ont ainsi affecté à celles-ci 402,5 milliards de yuans en 2002 contre 66,4 milliards en 1997, soit au total 1 231,9 milliards de yuans en l'espace de cinq ans. Sur ces sommes, 177,7 milliards de yuans ont servi à assurer le versement intégral et régulier des indemnités de chômage et des pensions de vieillesse, et à améliorer la situation des groupes à faible revenu, et 175,5 milliards de yuans, à augmenter le salaire du personnel des institutions et des organismes gouvernementaux. Cela a contribué puissamment à stimuler la demande intérieure, tout en favorisant un développement harmonieux entre les différentes régions du pays et une grande stabilité sociale.

2) Améliorer la qualité et la rentabilité de la croissance économique en centrant le travail sur la restructuration

Etant donné que le développement est à la fois la pierre de touche et un point capital permettant le règlement de tous les problèmes de la Chine, il importe pour nous d'assurer un développement relativement rapide de l'économie nationale. Tout développement économique doit s'appuyer sur des idées nouvelles et ne peut être considéré comme sain et profitable que si la production accrue de biens et de services reçoit un accueil favorable sur le marché et procure des avantages réels. Compte tenu des changements intervenus dans la situation économique de la Chine, nous devons nous tenir fermement au réajustement stratégique de notre structure économique. C'est pourquoi nous avons toujours encouragé les divers secteurs d'activité à concentrer leurs efforts à la fois sur le réajustement structurel et sur l'amélioration de la qualité et de la rentabilité de leur croissance économique, et à veiller à ce que la croissance économique soit rentable, rapide, bien structurée et de bonne qualité.

Nous avons continué à concentrer nos efforts sur le réajustement général de la structure industrielle, l'aménagement du territoire et le développement des petites villes et des bourgs, et notamment sur le problème clé qu'est la restructuration économique. Concrètement, nous avons accompli les tâches suivantes : primo, intensifier la construction d'infrastructures. Il s'agit là d'un choix logique de la restructuration économique dans la mesure où la production de l'industrie de transformation est excédentaire. Cela permet non seulement de conjurer l'effet de "goulot" des infrastructures, mais aussi d'entraîner le développement de l'industrie équipementaire et d'autres secteurs connexes. Dans la construction d'infrastructures, nous avons toujours cherché à procéder à une planification d'ensemble, à ne pas perdre de vue nos objectifs essentiels, à veiller à une disposition rationnelle et à la primauté de la qualité. Par ailleurs, nous avons limité strictement les nouveaux projets dans l'industrie de transformation, de manière à éviter les constructions à double emploi et de qualité inférieure. Secundo, développer en grand les technologies de pointe et notamment l'industrie informatique pour promouvoir l'informatisation de l'économie nationale et de la société. Grâce à la mise en oeuvre d'un millier de projets pilotes pour l'industrialisation de la haute technologie, nous avons réalisé dans un bref délai l'application de nombreux acquis scientifiques et technologiques clés bénéficiant de droits autonomes de propriété intellectuelle. Tout en nous appliquant à faire jouer pleinement le rôle des zones d'exploitation de technologies de pointe et des zones industrielles, nous avons développé activement un système destiné à servir l'industrialisation des technologies de pointe. Grâce aux progrès de la réforme et de l'ouverture et l'accroissement des investissements, l'industrie informatique de notre pays s'est développée en brûlant littéralement des étapes. Tertio, transformer et moderniser activement les industries traditionnelles. A travers l'émission de prêts bonifiés et la réforme de la procédure de ratification en ce qui concerne les projets de transformation technologique, nous avons apporté un soutien vigoureux à la transformation technologique et au réajustement structurel d'envergure de certains secteurs et entreprises clés, et de leurs principaux produits. Au cours des cinq dernières années, 2 660 milliards de yuans d'investissements ont été ainsi consacrés à la rénovation technologique dans le pays entier, soit une augmentation de 67% par apport aux cinq années précédentes. Un grand nombre d'entreprises importantes ont pu ainsi, en comptant sur leurs propres forces, trouver de nouvelles pistes pour l'amélioration de leur niveau technologique et le renforcement de leur compétitivité. Parallèlement, grâce à une utilisation globale des moyens économiques, juridiques et administratifs et en prenant comme point de percée l'industrie textile en vue d'une extension progressive dans les houillères, la métallurgie, les matériaux de construction, la pétrochimie et l'industrie sucrière, nous avons fermé des entreprises qui fabriquent des produits de mauvaise qualité, polluent l'environnement, détruisent des ressources naturelles et fonctionnent au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité. Nous avons aussi éliminé une grande quantité d'équipements, de techniques et de technologies arriérés, et réduit une partie des capacités de production excédentaires. Quarto, s'efforcer de développer les services. Grâce à l'assouplissement des barrières commerciales, à l'amélioration de l'environnement de développement et à la généralisation de méthodes de gestion et de techniques d'exploitation modernes, les services traditionnels ont connu un développement plus marqué, tandis que des mesures politiques diverses ont été adoptées en vue de promouvoir des services modernes.

Moyen efficace pour le redressement du pays, l'amélioration de la qualité des produits est indispensable si l'on veut élever la rentabilité économique et renforcer la compétitivité. Ces dernières années, à travers l'adoption de normes internationales en la matière, la propagation de techniques avancées, le renforcement de l'expertise et l'intensification du contrôle de la qualité dans tous les domaines, nous avons donné une forte impulsion à l'amélioration de la qualité des produits et des services dans tous les secteurs.

3) Continuer à accorder une importance particulière au règlement des problèmes liés à la production agricole, aux régions rurales et aux paysans afin de consolider l'agriculture en tant que fondement de l'économie nationale

Nous ne devons à aucun moment sous-estimer l'importance de l'agriculture, des régions rurales et des paysans ni relâcher nos efforts dans ce domaine puisqu'il y va du développement général de l'entreprise de réforme et d'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation du pays. Ces dernières années, la capacité générale de la production agricole a été portée à un nouveau palier, donnant ainsi un appui vigoureux à la fois à la croissance de l'économie nationale et à la stabilité sociale. Cependant, on a vu en même temps apparaître des problèmes tels que l'excès de l'offre sur la demande en ce qui concerne les produits agricoles, la baisse des prix de ces derniers et le ralentissement de la croissance du revenu des paysans. Si un changement n'est pas apporté à cette situation, nous risquons d'émousser l'enthousiasme des paysans, de miner la position de base de l'agriculture, voire de compromettre le développement général de l'économie nationale. Nous avons toujours considéré le renforcement de la production agricole, le développement de l'économie rurale et l'accroissement du revenu des paysans comme la "priorité des priorités". Pour ce faire, nous avons déployé des efforts considérables dans les domaines suivants :

Premièrement, promouvoir la restructuration agricole. Par des mesures de soutien politique et la fourniture d'informations et de services techniques accrus, on a encouragé les paysans à réajuster la composition des cultures et l'assortiment des variétés céréalières, à développer l'élevage et l'aquiculture tout en cherchant à atteindre une division du travail optimale entre les régions en matière de production agricole selon les besoins du marché. On s'est attaché à généraliser des types de production modernes comme "les combinaisons de sociétés et de foyers paysans" et "l'agriculture sur commande" et ce en vue de promouvoir l'agriculture industrielle et d'encourager des myriades de foyers paysans à s'engager sur le marché. En même temps, profitant de la relative abondance des réserves de céréales, on a entrepris la reconstitution des forêts et l'amélioration des écosystèmes, de manière à promouvoir la restructuration agricole et à augmenter directement le revenu des paysans. Dans la restructuration agricole, nous avons veillé à ce que les mesures prises le soient toujours en fonction des conditions locales, que la réforme se fasse sans aucun autoritarisme et que la volonté des paysans soit respectée.

Deuxièmement, approfondir la réforme du système de commercialisation des céréales et du coton. Soumettre aux lois du marché l'achat et la vente des céréales et du coton constitue l'essentiel de la réforme que nous avons menée sur le plan de la commercialisation de ces produits. Toutefois, s'agissant des mesures concrètes à prendre, nous veillons toujours à tenir compte de la réalité, à sauvegarder les intérêts des paysans, et à préserver les forces productives sans pour autant sacrifier la régularité et la profondeur de cette réforme. En 1997, nous avons lancé la politique recommandant d'acheter l'excédent de grain des paysans à un prix garanti et sans limite quantitative ; en 1998, nous avons commencé à appliquer le plan dit "trois mesures politiques et une réforme", qui consistait à acheter l'excédent de grain des paysans à un prix garanti et sans limite quantitative, à permettre aux entreprises publiques d'achat et de vente de céréales d'en vendre à prix coûtant, à assurer une circulation fermée des fonds destinés à l'achat de céréales et à accélérer la réforme des entreprises publiques d'achat et de vente de céréales ; en 2001, nous avons ouvert le marché et libéralisé le prix d'achat des céréales dans les principales zones de consommation tout en maintenant la politique d'achat illimité de l'excédent de grain des paysans à un prix garanti dans les principales régions productrices, mesure qui a donné des résultats notables. Bref, l'Etat a consacré des sommes considérables à la réforme du système de commercialisation des céréales. Par ailleurs la réforme visant à mettre à l'heure du marché l'achat et la vente du coton s'est approfondie et a porté des fruits appréciables.

Troisièmement, entreprendre la réforme de l'imposition dans les régions rurales. Nous avons adopté une série de mesures politiques visant à soustraire les paysans à des charges excessives : à partir de 2000, une réforme de l'imposition visant à alléger de 30% en moyenne les charges qui pesaient sur les paysans a été expérimentée dans la province de l'Anhui et plusieurs autres régions, avant d'être élargie en 2002 à 20 autres provinces, régions autonomes et municipalités relevant directement des autorités centrales. Les fonds accordés cette année par les finances centrales pour soutenir cette réforme atteindront la somme de 30,5 milliards de yuans. Parallèlement, on a mené une réforme institutionnelle au niveau des cantons et des bourgs, réformé l'enseignement rural et le système financier des districts et des cantons et entrepris d'autres réformes d'accompagnement. Le fait de confier la gestion des salaires des enseignants des écoles secondaires et primaires dans les régions rurales aux services financiers des districts a permis non seulement d'assurer une rémunération ponctuelle et exacte des enseignants, mais également d'alléger les charges des paysans. Bref, la réforme de l'imposition dans les régions rurales représente une nouvelle révolution dans les campagnes chinoises après la mise en ?uvre du système d'exploitation forfaitaire à base familiale. Ayant joué et continuant à jouer un rôle prépondérant dans l'augmentation du revenu des paysans et la diminution de leurs charges, l'encouragement à la production et le maintien de la stabilité des régions rurales, cette réforme a gagné le soutien sans réserve de centaines de millions de paysans.

Quatrièmement, augmenter les investissements dans l'agriculture et les infrastructures rurales. Il s'agit là d'une mesure politique importante visant à résoudre les problèmes liés à la production agricole, aux régions rurales et au niveau de vie des paysans et à assurer un développement harmonieux des villes et des campagnes. Durant les cinq dernières années, les finances centrales ont en tout alloué 407,7 milliards de yuans pour soutenir la production agricole et subvenir à d'autres dépenses nécessaires au développement des régions rurales, soit une augmentation de 185,2 milliards de yuans par rapport au cinq années précédentes. Nous avons consacré une partie des emprunts d'Etat à la production agricole et à la construction d'infrastructures rurales, en mettant l'accent sur l'aménagement des grands cours d'eau et lacs, la transformation du réseau électrique rural et la construction d'entrepôts de grain de l'Etat, sans oublier de favoriser le développement d'infrastructures agricoles et rurales de petite dimension. Bref, ces mesures ont joué un rôle important pour améliorer les conditions de vie et de production des paysans.

Cinquièmement, mieux aider les régions rurales à se débarrasser de la pauvreté à travers l'exploitation des ressources locales. Après l'accomplissement pour l'essentiel du Programme visant à faire sortir de la pauvreté 80 millions d'habitants entre 1994 et 2000, nous avons élaboré et mis en ?uvre un Programme de lutte contre la pauvreté dans les régions rurales à travers l'exploitation des ressources locales pour la première décennie du XXIe siècle. Fidèles au principe qui veut que l'on aide les populations pauvres à mettre en valeur les ressources locales, nous avons multiplié nos efforts dans ce domaine. Durant les cinq dernières années, les finances centrales ont alloué 48 milliards de yuans pour la lutte contre la pauvreté et la mise au travail de la population démunie sur des chantiers publics, sans compter 77 milliards de yuans affectés à l'assistance des régions pauvres sous forme de crédits bancaires à bonification d'intérêt. On note donc un accroissement considérable de toutes les formes d'assistance financière aux régions pauvres. En outre, on a créé des partenariats de lutte contre la pauvreté entre les régions côtières et les régions de l'Ouest. Au terme d'années de recherches en la matière, nous avons réussi à trouver la meilleure voie pour venir en aide aux régions pauvres : l'exploitation des ressources locales, voie qui s'est avérée conforme aux conditions spécifiques de la Chine.

Sixièmement, canaliser la main-d'?uvre rurale vers les villes et les secteurs non agricoles. Le déplacement du surplus de main-d'?uvre rurale vers les secteurs non agricoles et les villes est une tendance inévitable de l'industrialisation et de la modernisation. En poursuivant la stratégie de l'urbanisation des régions rurales, nous avons développé activement et sans à-coup un grand nombre de petites villes et de bourgs. Nous avons en outre facilité l'emploi des paysans dans les villes, supprimé les facturations injustifiées et les politiques discriminatoires, défendu leurs droits et intérêts légitimes tout en renforçant les contrôles administratifs à leur égard. Promouvoir le développement des régions rurales grâce à la prospérité des villes et le développement harmonieux entre régions urbaines et rurales, voilà la meilleure manière de régler les problèmes de l'agriculture, des régions rurales et des paysans dans la conjoncture actuelle.

Les faits prouvent que les décisions et les dispositions prises par le Comité central du Parti et le Conseil des Affaires d'Etat sur la production agricole et la politique rurale dans la nouvelle période sont justes. Pour apporter une solution aux problèmes de l'agriculture, des régions rurales et des paysans, le gouvernement sortant n'a pas épargné ses efforts et obtenu ainsi des résultats positifs. Cependant, nous sommes bien conscients que le règlement radical de ces problèmes constitue une tâche ardue et de longue haleine, et qu'elle exige de nous un effort soutenu.

4) Poursuivre la réforme des entreprises publiques, renforcer de façon effective le travail de réinsertion sociale et consolider le système de protection sociale.

La réforme des entreprises publiques constitue le maillon central de notre restructuration économique. Sans cette réforme, les entreprises publiques s'enfonceront dans une impasse. Durant les cinq dernières années, en nous fondant sur les principes d'une économie socialiste de marché, nous n'avons cessé en dépit des difficultés de faire des efforts pour mener plus avant la réforme des entreprises publiques, laquelle constitue à nous un enjeu majeur.

Ces efforts se concrétisent comme suit : Primo, accélérer la création d'un système d'entreprise moderne. Conformément au principe qui veut "que l'on définisse clairement l'appartenance de propriété des entreprises, que l'on détermine de façon précise les droits et les responsabilités des managers, que l'on sépare les attributions des pouvoirs publics et des entreprises et que l'on généralise les méthodes de gestion scientifiques", nous avons fait progresser activement la réglementation des sociétés et la transformation des entreprises en sociétés par actions, tout en cherchant à améliorer leur structure de management en tant que personne morale, à approfondir la réforme des systèmes de distribution des revenus, d'emploi et de travail et à créer des mécanismes de motivation et de contrôle au sein de l'entreprise. Nous avons en même temps encouragé les entreprises publiques de grande dimension qui remplissent les conditions requises, après s'être transformées en sociétés par actions, à introduire leurs actions en bourse. Durant les cinq dernières années, 442 nouvelles sociétés créées par des entreprises publiques ou avec prise de contrôle majoritaire de l'Etat ont fait une entrée en bourse réussie à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ce qui leur a permis de collecter pas moins de 743,6 milliards de yuans (y compris 35,2 milliards USD collectés à l'étranger). Secundo, mettre en oeuvre un mécanisme d'élimination par la concurrence. Avec le réajustement de la disposition géographique de l'économie nationale et la réorganisation des entreprises publiques, nous avons incité les groupes d'entreprises les plus forts à accroître leur dimension et leur puissance pour qu'ils constituent l'ossature de l'économie nationale et le fer de lance des exportations dans la concurrence internationale. En même temps, l'Etat a établi un ensemble de mesures politiques sur la reconversion du personnel en surnombre, accordant des indemnités aux ouvriers licenciés lors de la résiliation de leur contrat de travail et autorisant l'amortissement, sur approbation du Conseil des Affaires d'Etat, d'emprunts bancaires non remboursés en faveur des entreprises publiques déficitaires et insolvables ou des mines épuisées, de façon à assurer la liquidation de leurs biens lors de la déclaration de faillite et à favoriser la création d'un mécanisme de retrait des entreprises tombées en déconfiture. Tertio, chercher à alléger les charges pesant sur les entreprises. En liaison avec la réforme menée par les banques commerciales publiques en vue de diminuer de manière centralisée leurs créances douteuses, l'Etat a institué quatre sociétés de gestion des actifs financiers (holding) chargées de la conversion de créances en titres de valeur. C'est ainsi que 580 entreprises publiques de grande et moyenne dimension sont parvenues à réduire sensiblement leur taux d'endettement, et la plupart d'entre elles ont commencé à réaliser des bénéfices. Par ailleurs, des mesures efficaces ont été adoptées pour s'attaquer à des problèmes aussi épineux que le dégraissage des effectifs et la suppression de services non productifs dans les entreprises publiques. Quarto, promouvoir l'innovation institutionnelle au profit d'une meilleure gestion d'entreprise. On a intensifié l'informatisation des données dans la gestion des entreprises, en cherchant à parfaire la comptabilité du prix de revient, à améliorer la rentabilité des fonds utilisés et à renforcer le contrôle de la qualité des produits, de manière à rehausser globalement le niveau de gestion moderne. Quinto, renforcer la surveillance externe des entreprises. Le Conseil des Affaires d'Etat a successivement délégué des conseils de surveillance dans 192 entreprises publiques clés et des établissements financiers publics, et soumis à l'audit les responsables d'entreprises publiques et d'établissements financiers publics, ce qui a largement contribué à pousser ces entreprises et établissements à améliorer leur gestion et à prévenir la fuite des biens publics.

La raison essentielle des succès remarquables remportés dans la réforme des entreprises publiques réside dans le fait que nous avons encouragé la fusion-acquisition d'entreprises, réglementé les déclarations de faillite, recyclé les travailleurs licenciés, dégraissé les effectifs pour élever la rentabilité, promu la réinsertion sociale et établi un système de protection sociale. Au cours des deux conférences nationales sur la réinsertion sociale tenues ces dernières années, le Comité central du Parti et le Conseil des Affaires d'Etat ont élaboré un ensemble de mesures politiques dans ce sens. C'est ainsi qu'ont été créés des centres de réinsertion sociale destinés à garantir la subsistance des travailleurs licenciés, à payer leur cotisation au fonds d'assurance sociale et à les aider à retrouver un emploi. Lors de la fermeture de toute entreprise en faillite, la réinstallation des travailleurs doit toujours tenir la première place dans nos préoccupations. Depuis 1998, parmi les 27 millions d'ouvriers et employés licenciés, plus de 90% ont été pris en charge par les centres de réinsertion sociale, et 18 millions d'entre eux ont réussi de différentes manières leur retour à la vie active. Par ailleurs, la pratique dite des "trois lignes de garantie" s'est améliorée progressivement. Les pouvoirs publics aux divers échelons ont augmenté d'année en année leurs crédits budgétaires à la protection sociale et à la réinsertion sociale. En 2002, les finances centrales ont consacré 59,4 milliards de yuans au paiement des allocations-chômage, des pensions de retraite et des minima sociaux, soit 6,2 fois plus qu'en 1988. A partir de l'année 2001, on a procédé à des expériences types dans les villes et bourgs de la province du Liaoning en vue de l'amélioration du système de protection sociale, expériences qui ont abouti à des résultats remarquables. Ce succès a permis de généraliser progressivement les expériences à l'ensemble du pays.

Les faits ont confirmé que les mesures politiques adoptées par les autorités centrales concernant la réforme des entreprises publiques, la promotion de la réinsertion sociale et le renforcement du système de protection sociale sont judicieuses et qu'elles forment un tout dont les éléments sont indissociables et complémentaires. Pour réaliser les objectifs de la réforme dans les entreprises publiques, il faut les appliquer de façon intégrale.

5) Continuer à élever sur tous les plans le niveau de l'ouverture sur l'extérieur et participer activement à la coopération et à la concurrence internationales dans le domaine économique et technologique.

Etant donné que la mondialisation économique ne cesse de gagner du terrain et que la concurrence internationale tend à devenir de plus en plus acharnée, la Chine doit suivre cette tendance générale et accroître sans cesse son ouverture sur l'extérieur. C'est à cette seule condition que nous pourrons tirer un meilleur parti des marchés et des ressources tant intérieurs qu'extérieurs pour accélérer notre propre développement. Face à un environnement économique international pas toujours favorable, nous avons réagi de façon pertinente, en cherchant à conduire le jeu en notre faveur et à éviter le pire, en relevant les défis pour tirer parti des opportunités, ce qui nous a permis de créer une situation nouvelle dans l'ouverture sur l'extérieur.

Ces dernières années, tout en appliquant une politique d'accroissement de la demande intérieure, nous n'avons jamais relâché nos efforts pour augmenter les exportations. Au cours du second semestre de l'année 1998, en raison de la crise financière en Asie, la Chine a connu une croissance négative de ses exportations. Nous avons tenu bon face à cette situation critique. Au lieu de dévaluer le cours du renminbi, nous avons pris une série de mesures pour stimuler les exportations. Nous avons continué à appliquer notre stratégie de diversification du marché et de primauté de la qualité des produits, en déployant de grands efforts pour prospecter de nouveaux marchés, réajuster la structure des marchandises exportées, améliorer la qualité des produits et assurer la montée en gamme de ces derniers. Tout en approfondissant la réforme institutionnelle de nos relations économiques et de notre commerce avec l'extérieur, nous nous sommes efforcés de favoriser la multiplication des agents exportateurs, d'améliorer l'administration des ports et de simplifier les formalités de dédouanement. Grâce à ces mesures efficaces, nous avons surmonté nos difficultés et augmenté considérablement nos exportations. En même temps, nous avons importé une grande quantité d'équipements et de technologies dont nous avions un besoin urgent et de matières premières qui nous faisaient défaut, ce qui a favorisé la croissance économique et le progrès technique. La pratique a montré que les décisions que nous avons prises pour stabiliser le cours de change du renminbi tout en cherchant à accroître les exportations étaient pertinentes.

Nous avons encouragé les entreprises chinoises, qu'elles soient de propriété publique, collective ou privée, à se tourner sur l'extérieur. Dans la mesure de leurs moyens, nous les encourageons à explorer le marché international, et mieux encore, à s'implanter dans d'autres pays, de manière à entraîner l'exportation d'équipements, de pièces de recharge, de matières premières et de main-d'oeuvre. Les formes d'investissement et de coopération peuvent varier d'un pays à l'autre compte tenu des conditions locales. La Chine a accordé à des pays en voie de développement, et surtout à ses voisins, une assistance économique et technique, y a pris en charge forfaitaire certaines entreprises avec apport de fonds propres ou investi dans d'autres en assurant leur gestion, et a offert à ces pays des crédits gratuits ou à faible intérêt. Cette coopération revêt une grande importance, dans la mesure où elle contribue non seulement à la consolidation de l'amitié traditionnelle avec ces pays, mais aussi favorise le développement commun des deux parties.

Attentifs aux changements intervenus dans les mouvements internationaux de capitaux, nous avons saisi les occasions propices pour accroître l'introduction de capitaux étrangers en Chine. Mettant l'accent sur une meilleure utilisation des fonds étrangers, nous avons fait en sorte que les projets proposés correspondent à la restructuration des industries chinoises, à la réorganisation des entreprises publiques et à la mise en valeur de l'Ouest. Les efforts que nous avons déployés ces dernières années pour améliorer les conditions d'investissement ont abouti à des résultats notables, et on constate d'énormes progrès dans les transports, les télécommunications et d'autres installations entrant dans le domaine du hard environnement (infrastructures). Nous avons beaucoup travaillé pour perfectionner la législation, augmenter le degré de transparence des mesures politiques, et apporter des services de qualité, ce qui a contribué puissamment à l'amélioration du soft environnement (mesures politiques et réglementations). Ces mesures efficaces expliquent pourquoi la Chine a exercé un grand attrait sur les capitaux étrangers.

6) Poursuivre la mise en oeuvre d'une stratégie de renouveau de la nation grâce aux sciences et à l'éducation, et élever la capacité d'innovation technologique et le niveau de formation des citoyens.

Développer les sciences, les techniques et l'éducation constitue l'orientation fondamentale suivie par la Chine pour réaliser son redressement économique et sa modernisation. Ces dernières années, nous nous sommes toujours attelés à cette tâche capitale. En nous guidant sur la stratégie de renouveau de la nation grâce aux sciences et à l'éducation, nous avons entrepris une série d'actions qui se traduisent notamment par ce qui suit : augmentation des investissements, approfondissement des réformes et réajustement des mesures politiques.

Accroître dans de fortes proportions les investissements en faveur du développement des sciences, des techniques et de l'éducation. Durant les cinq dernières années, les crédits budgétaires des finances publiques alloués à ces chapitres ont atteint un total de 250 milliards de yuans, soit plus du double du chiffre des cinq années précédentes. Les dépenses en R et D sont passées de 50,9 milliards (0,64% du PIB) en 1997 à 116,1 milliards de yuans (1,13% du PIB) en 2002. Les finances centrales ont fortement augmenté l'allocation de crédits spéciaux au profit du Programme de développement des hautes technologies, des Fonds d'Etat des sciences naturelles et du Système d'innovation d'Etat, ce qui a permis d'améliorer sensiblement les moyens des recherches scientifiques et de faire progresser les innovations technologiques. En 2002, les dépenses consacrées à l'éducation par les finances publiques se sont élevées à 336,6 milliards, soit un accroissement de 80% par rapport au chiffre de l'année 1997, et leur part dans le PIB est passée de 2,5 à 3,3%. A partir de l'année 1998, la part des dépenses consacrées à l'éducation dans le budget central s'est accrue d'année en année de 1%, soit un montant global de 48,9 milliards de yuans pendant cinq années consécutives. Les finances centrales ont par ailleurs alloué des fonds importants au paiement des arriérés de salaires des enseignants et à l'exécution de travaux d'entretien des locaux délabrés des écoles primaires et secondaires. En même temps, l'Etat a institué un système d'aide aux études -- allocation de bourses, de prêts ou de subvention, réduction ou exemption de frais scolaires -- afin que les enfants issus de familles en difficulté puissent poursuivre une scolarité normale.

Approfondir sur tous les plans la réforme institutionnelle dans les établissements d'enseignement et de recherche scientifique, et promouvoir leur développement en liaison étroite avec le développement socio-économique. Depuis 1999, cette réforme a été menée dans les institutions de recherche scientifique (sciences appliquées) placées sous la tutelle des administrations du Conseil des Affaires d'Etat et celles placées sous la direction des autorités provinciales, l'objectif étant de réaliser progressivement leur transformation en entreprises proprement dites. Cette réforme a aussi été menée sous diverses formes dans d'autres établissements d'intérêt public pour qu'ils puissent mieux répondre aux besoins du marché. Le but de cette réforme est de créer des mécanismes capables de reconvertir efficacement les découvertes scientifiques et technologiques en produits industriels. Les institutions de recherche scientifique qui se sont reconverties sont en train de devenir des forces vives de notre industrie de haute technologie. Premier résultat de cette réforme, les institutions d'Etat de recherche scientifique se sont renforcées et le contingent de chercheurs aux échelons locaux et dans les écoles supérieures n'a cessé de grossir, tandis que les entreprises deviennent progressivement la source principale des innovations technologiques. On a procédé à une réforme importante dans le système de direction des établissements d'enseignement supérieur en adoptant diverses formules telles que le partenariat, la restructuration, la coopération et la fusion. Cela a donné naissance à un système de direction à deux échelons - échelon central et échelon provincial - l'échelon provincial étant le plus important. Ce nouveau système de direction a permis d'optimiser l'allocation des ressources de l'éducation, en mettant fin à la situation antérieure, caractérisée par le cloisonnement départemental et régional et une fragmentation d'établissements d'enseignement couvrant trop peu de disciplines. Une réforme a été menée concernant le programme d'enseignement, les examens et l'évaluation des résultats. Un nouveau système a été introduit dans l'éducation obligatoire des régions rurales : placées sous la direction du Conseil des Affaires d'Etat, les autorités locales sont désormais responsables de sa mise en oeuvre, laquelle sera réalisée en pratiquant la gestion échelonnée, avec le district comme principal échelon, ce qui a donné un coup d'accélérateur à la réforme et au développement de l'éducation dans les régions rurales.

Perfectionner au niveau de l'Etat un ensemble de modalités d'évaluation et de récompense des résultats scientifiques et technologiques, élaborer des mesures politiques destinées à faire participer aux bénéfices le personnel technique et gestionnaire, récompenser les chercheurs, les ingénieurs et les gestionnaires méritants. On a commencé à généraliser le contrat d'embauche dans les établissements de recherche scientifique. On a gratifié de primes les meilleurs jeunes enseignants dans les établissements d'enseignement supérieur. L'Etat a décidé à plusieurs reprises la majoration des salaires des enseignants tout en cherchant à améliorer leurs conditions de vie et de travail. Des mesures d'encouragement ont été adoptées afin de favoriser l'émergence d'esprits novateurs. Toutes ces mesures ont fortement stimulé l'ardeur des chercheurs, des ingénieurs et des enseignants.

Mettre en oeuvre une stratégie visant à accroître la puissance de la nation par la formation de talents et accorder une importance capitale à la formation et à l'introduction d'un personnel hautement qualifié en lui permettant de donner toute sa mesure. On a élaboré et appliqué le Programme national de formation de talents et le Programme décennal pour la mise en valeur des talents dans l'Ouest. On a veillé à former un important contingent de fonctionnaires, de gérants et d'experts et on a perfectionné le système de formation, d'embauche et d'utilisation ainsi que ses modalités d'application, de façon à créer un cadre favorable à l'émergence et à l'épanouissement d'hommes de talent. La réforme du système de gestion des agents publics a été menée plus en profondeur, et on a instauré un concours d'admission des fonctionnaires, un système de concurrence pour l'accès au poste, la permutation et la formation continue des cadres. On a amélioré le système de sélection des experts pour la distribution des allocations spéciales au nom du gouvernement. On a appliqué la politique visant à soutenir nos étudiants à l'étranger, à les encourager à retourner au pays et à leur assurer une totale liberté de circulation entre la Chine et l'étranger. Des parcs de "jeunes pousses" ont été créés afin d'aider les étudiants chinois de retour au pays au terme de leurs études à l'étranger à traverser la période de démarrage ou de leur permettre de poursuivre leurs recherches scientifiques. Ces mesures ont incité beaucoup d'entre eux à regagner la Chine.

7) En restant fidèles à la voie de développement durable, nous avons oeuvré à harmoniser la croissance économique et la démographie, les ressources et l'environnement

Le contrôle de la croissance et la protection des ressources naturelles et de l'environnement constituent une politique fondamentale de notre Etat. Il faut éviter à tout prix de sacrifier de précieuses ressources et la qualité de l'environnement sur l'autel du développement économique à court terme. Dans cet ordre d'idées, nous nous sommes attachés à mettre en ?uvre une stratégie de développement durable et nous avons accru considérablement les investissements dans ce domaine, en cherchant à remédier tant à la cause du mal qu'à ses symptômes.

Premièrement, Nous avons intensifié la protection de l'environnement. Après les crues catastrophiques survenues en 1998, nous avons adopté une série de mesures concrètes telles que l'interdiction de l'abat sauvage, l'abondons de terres cultivées au profit du reboisement, l'aménagement des lacs au profit de la lutte contre les inondations, organisation de travaux rémunérés pour mieux assister aux sinistrés, mise en place de bourgs en vue d'installer les paysans délocalisés, renforcement de digues fluviales et dégrèvement de cours d'eau. Nous avons lancé un projet de protection des forêts naturelles sur les cours moyen et supérieur du Yangtsé et du Fleuve Jaune ainsi que dans d'autres zones forestières importantes. Nous avons procédé de manière planifiée et méthodique à la reforestation à grande échelle de zones cultivées abusivement, et donc fragiles du point de vue écologique. Les méthodes que nous avons adoptées consistent à ''reconvertir les terres cultivées abusivement en forêts, interdire l'abattage des forêts et reboiser les montagnes, distribuer du grain aux paysans à titre de compensation pour les terres cultivées abandonnées et du travail fourni pour le reboisement, et pratiquer le contrat forfaitaire individuel''. Nous avons dressé le bilan de l'expérience qui se résume en cette phrase : "Le droit de propriétés des bois constitue le noyau, et la fourniture de céréales aux paysans est la clé, les plants en pépinière passent avant tout, et il appartient aux cadres de garantir la réussite des travaux". L'Etat a fourni gratuitement aux paysans du grain, des plants en pépinière et des subventions, ce qui a fortement augmenté l'enthousiasme des paysans pour la reforestation et l'aménagement de prairies. Toutes ces mesures d'incitation ont joué un rôle majeur dans l'amélioration de l'environnement, l'éradication de la pauvreté dans les zones les plus défavorisées et l'enrichissement à court terme des paysans. Grâce à l'application de la politique citée plus haut, sur tout le cours du Yangtsé, la surface des eaux s'est accrue de 2 900 km², et la capacité de retenue de 13 milliards de m3. Il en est de même pour les lacs Poyang et Dongting dont la surface s'est accrue respectivement de 880 et de 600 km². Il s'est donc produit un changement historique : on est passé de la pratique séculaire de l'aménagement de terres cultivées au dépen des lacs à la reconversion des terres cultivées abusivement en espaces lacustres.

Deuxièmement, nous avons renforcé la protection des ressources et leur utilisation rationnelle, en intensifiant la gestion des terres, des produits minéraux, de l'eau douce, des ressources maritimes et biologiques. Nous avons établi et mis à exécution un plan global d'utilisation du sol, de manière à raffermir le système de gestion en la matière et à protéger effectivement les terres cultivables. Nous avons réglementé les procédés de gestion des ressources minières, en mettant fin à toute extraction abusive. L'utilisation des étendues maritimes a aussi été introduite dans un cadre de législation. A partir de 1999, nous avons pratiqué la gestion unifiée des ressources aquatiques dans l'ensemble des bassins des rivières et fleuves importants. Les travaux d'aménagement global des bassins du Tarim et du fleuve Noir ont été amorcés. Grâce à la réalisation des travaux d'urgence tels que l'acheminement de l'eau du fleuve Jaune à Tianjin, nous avons pu assurer l'approvisionnement en eau des villes riveraines.

Troisièmement, nous avons intensifié la prévention de la pollution, en concentrant nos efforts sur le traitement des pollutions dans les bassins, les zones, les espaces côtiers et les agglomérations importantes. Nous avons renforcé la construction d'infrastructures environnementales et augmenté le taux de traitement centralisé des eaux usées et des déchets urbains. Nous avons perfectionné les normes relatives à l'environnement et la législation sur l'environnement, intensifié l'exécution des lois, encouragé les modes de production respectueux de l'environnement et introduit un système de certification pour la gestion environnementale. Nous avons soutenu le développement de l'industrie de l'environnement et de l'économie de recyclage, intensifié la protection de l'environnement et des ressources dans les réserves naturelles et autour des monuments historiques et des sites touristiques. Nous avons travaillé à sensibiliser le public aux signaux d'alarme de l'environnement, ce qui a permis à toute la population de renforcer sa volonté de prendre part à la protection de l'environnement.

Quatrièmement, nous avons intensifié la planification familiale, en cherchant à contrôler la croissance démographique et à améliorer la formation générale de la population. Grâce à l'application conséquente de la politique de planning familial, le taux des naissances a été maintenu à un faible niveau. Dans ce travail, nous avons mis l'accent sur les régions rurales, notamment les régions du Centre et de l'Ouest. Nous avons renforcé le contrôle des naissances parmi la population flottante. A cet effet, nous avons mis en place un système de gestion par objectif et de responsabilité, tout en cherchant à l'améliorer dans la pratique, de manière à garantir l'exécution du principe fondamental que représente le contrôle des naissances.

8) Nous avons tout mis en ?uvre pour maintenir la stabilité sociale, de manière à créer des conditions favorables à la réforme et au développement

Fidèles au principe dit ''la stabilité passe avant tout'', nous nous efforçons de traiter judicieusement les rapports entre la réforme, le développement et la stabilité. Nous avons ainsi réussi à maintenir l'ordre public lorsque la réforme a connu des progrès spectaculaires et que le développement économique s'est accéléré. Primo, nous veillons à harmoniser la réforme, le rythme de croissance et la capacité d'adaptation de la société. Tous les projets de réforme importants ont été élaborés et mis en oeuvre en tenant compte de la capacité des finances publiques, des entreprises et des masses : le moment de leur publication, le rythme et la profondeur des réformes ont été bien étudiés, et chaque fois que de nouvelles situations et de nouveaux problèmes ont surgi au cours de leur application, nous avons immédiatement procédé à des ajustements et perfectionnements. Quand les mesures de réforme que nous voulons introduire sont extrêmement importantes, nous faisons toujours des essais avant de les appliquer à grande échelle, notre souci étant d'assurer une croissance économique rapide mais régulière et d'éviter toute fluctuation brutale. Secundo, nous avons toujours à c?ur de sauvegarder les intérêts vitaux des masses populaires, et nous nous efforçons plus particulièrement de résoudre les problèmes concrets que rencontrent les personnes les plus défavorisées dans le travail et la vie quotidienne. Tout en menant à bien notre travail dans les domaines de la protection sociale, de la réinsertion sociale ainsi que de l'aide au développement des régions rurales défavorisées, nous avons consacré de grands efforts à la solution de problèmes tels que le paiement des arriérés de salaire et l'allégement des charges des paysans. En vue d'une meilleure gestion de risques financiers latents, l'Etat a affecté des ressources financières importantes au règlement des anciennes dettes touchant aux intérêts des particuliers. Tertio, nous avons traité judicieusement les contradictions au sein du peuple qui ont surgi dans la nouvelle situation, ainsi que les incidents inopinés touchant un grand nombre de personnes. Nous nous efforçons de régler les contradictions et les différends à la base et de les éliminer dès leur apparition. Quarto, nous avons renforcé l'ordre public. Conformément à la loi, nous avons sévi contre les auteurs de délits économiques ou de droit commun graves, et traité en premier lieu les problèmes d'ordre public dans certaines régions. Nous avons mené en profondeur des opérations de sécurité à la base. Nous avons oeuvré à la prévention de la criminalité en cherchant à réduire la fréquence de cas délictueux et criminels. Nous avons renforcé la sécurité dans le monde du travail, en appliquant strictement un système de responsabilité en la matière. Quinto, En vue de préserver la sûreté nationale, nous avons puni au nom de la loi les actes d'infiltration, de subversion et de sabotage des éléments hostiles du pays et de l'étranger. Nous avons mené une lutte résolue contre les forces séparatistes nationalistes, les terroristes coupables d'actes de violence et les extrémistes religieux. Sexto, nous avons perfectionné graduellement les mécanismes de garantie des fonds, de manière à assurer le bon fonctionnement des services de la sécurité publique et de l'appareil judiciaire.

9) Nous avons modifié les fonctions des pouvoirs publics en vue de mettre en place des services gouvernementaux intègres, diligents, réalistes et efficaces

La mise en place d'un système d'économie socialiste de marché suppose la séparation des pouvoirs publics et des entreprises, la reconversion des administrations gouvernementales et le changement du mode et du style de travail. Ces dernières années, nous avons fait des progrès considérables sur le plan de la formation du personnel des organismes gouvernementaux. Nous avons commencé par entreprendre une réforme profonde de l'Administration, dont l'essentiel consiste à transformer les services d'économie polyvalents en services de macro-contrôle, à réajuster et diminuer les services d'économie spécialisée et à renforcer les services de surveillance de l'exécution de la loi. En 1998, le nombre des organismes du Conseil des affaires d'Etat est passé de 40 à 29, les services subordonnés ont diminué de 25% et les effectifs de 50%. En 2001, nous avons supprimé 9 bureaux administratifs, tout en donnant plus de poids à l'Administration des affaires industrielles et commerciales. Les autorités locales ont de leur côté entrepris des démarches similaires. Dans l'ensemble du pays, le nombre des agents publics a diminué de 1,15 million de personnes. Cette réforme a permis de mieux réajuster la structure administrative qui avait pris forme sous le régime d'économie planifiée. Bien que les difficultés soient nombreuses, la réforme s'est déroulée sans à-coups grâce à des mesures adéquates et à un travail minutieux. Dans le même temps, de grands progrès ont été réalisés dans la réorganisation de l'appareil logistique des administrations en entités économiques autonomes, et la séparation des pouvoirs administratifs et de gestion s'est accélérée. Les organismes de l'Administration et du Parti au niveau central et local ont été séparés des entités économiques créées par eux et des entreprises qu'ils contrôlaient directement. Les trois armes, la police militaire et les organismes judiciaires n'ont plus le droit de faire du commerce ni de créer des entreprises. La solution de ces problèmes, qui pourrissaient depuis de longues années et provoquaient l'indignation générale, a eu des répercussions considérables.

Dans l'économie socialiste de marché, la principale tâche de l'administration est d'assurer la régulation économique, le contrôle du marché, la gestion sociale et les prestations publiques. Les pouvoirs publics doivent bien s'occuper des affaires qui sont de leur ressort, et ne s'ingérer en aucune façon dans celles qui ne relèvent pas de leur compétence. Il faut coordonner les fonctions de prise de décision, d'exécution et de supervision. La transformation des fonctions de l'administration suppose la réforme du système de ratification administrative. Après avoir revu la procédure de ratification existante les différents départements du Conseil des Affaires d'Etat ont supprimé 1 195 formalités administratives, les instances gouvernementales aux divers échelons locaux ont aussi agi dans ce sens. L'exercice des fonctions administratives suppose le gouvernement selon la loi, la défense de l'inviolabilité de la loi et la protection des intérêts des masses. Les divers organismes du Conseil des Affaires d'Etat et les autorités locales aux divers échelons n'ont cessé d'améliorer leur travail conformément à la loi, donnant l'exemple dans l'exécution stricte des lois. Ils ont poursuivi la réforme des mécanismes administratifs chargés de faire appliquer les lois et ont fait des essais pour procéder à une centralisation relative des sanctions administratives. Ils ont en outre renforcé la supervision de l'exécution des lois au moyen de la procédure de révision administrative. Ils ont augmenté la transparence de leurs activités et invité les masses populaires et les médias à faire des remarques et suggestions. Ils ont attaché une importance particulière aux plaintes et visites des masses. Par ailleurs, l'informatisation des services administratifs n'a cessé de progresser. Nous avons promu l'éthique professionnelle fondée sur l'honnêteté et la loyauté et mis en place un système de crédit social. Tout cela a contribué à améliorer le niveau d'exécution des lois et l'efficacité du travail de l'Administration.

Mon gouvernement a attaché une importance particulière à la formation des fonctionnaires et à l'amélioration de leur style de travail. D'emblée, nous avons exigé des agents publics qu'ils soient dotés des qualités suivantes : intégrité, diligence, réalisme et efficacité. Nous avons exigé d'eux qu'ils gardent à l'esprit qu'ils sont les serviteurs du peuple et qu'ils doivent le servir de tout leur c?ur, qu'ils se consacrent entièrement aux devoirs de leur charge et n'hésitent pas à dire la vérité, qu'ils s'acquittent de leur tâche avec rigueur et ne craignent pas d'offenser les autres, qu'ils soient loyaux et intègres et luttent contre la corruption, et qu'ils soient assidus tant à l'étude qu'au travail. Ce qui a favorisé l'implantation d'un gouvernement intègre, contribué à la performance de ses activités et au resserrement de ses liens avec la population. Nous avons renforcé l'éducation et la formation continue des fonctionnaires et des chefs d'entreprises publiques, en organisant des séminaires et des stages de formation sur des thèmes spéciaux liés aux tâches centrales du Parti et de l'Etat. Nous avons lutté inlassablement contre la corruption et déployé de grands efforts au redressement des tendances malsaines dans certains secteurs et départements, puni en vertu de la loi un certain nombre d'éléments corrompus. L'expérience nous a appris qu'il est nécessaire d'améliorer sans cesse la formation du personnel du gouvernement si nous voulons mieux nous adapter à la nouvelle situation créée par la réforme, l'ouverture et la modernisation, et mettre en place aux divers échelons des organismes gouvernementaux dont les masses populaires soient satisfaites et qu'elles soutiennent sincèrement.



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