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Camarades députés,
Au
cours de ces cinq dernières années, le IXe Plan quinquennal a été
couronné de succès et le Xe Plan quinquennal a connu un bon départ.
Ces cinq dernières années ont été une période pendant laquelle le
peuple chinois multiethnique a avancé à pas de géant sur la voie du
socialisme à la chinoise, à la lumière des idées maîtresses des XVe
et XVIe Congrès du Parti. Pendant ces cinq années, le pays s'est
doté d'une physionomie toute nouvelle, les différents secteurs
d'activité ont connu un grand essor et le niveau de vie de la
population s'est nettement amélioré. Simultanément, la stabilité
sociale a été assurée, l'union nationale consolidée et la position
du pays renforcée sur la scène internationale. Le gouvernement
sortant s'est acquitté sérieusement de ses devoirs en apportant,
comme il se doit, sa part à la prospérité du pays et au bien-être
du peuple.
Fidèle à la théorie de Deng Xiaoping et à la lumière de la pensée
fondamentale de la Triple Représentativité, le gouvernement s'est
attaché, ces cinq dernières années et dans toutes ses activités, à
sortir des sentiers battus et à chercher la vérité dans les faits.
Il a appliqué intégralement la ligne et le programme fondamentaux
du Parti, mis invariablement l'accent sur le développement
économique, fait de grands efforts pour promouvoir la réforme et
l'ouverture sur l'extérieur, apporté une juste solution aux
rapports entre la réforme, le développement et la stabilité, et
pris une série de mesures efficaces pour assurer un développement
harmonieux des civilisations matérielle et spirituelle, en
accumulant, par une pratique diverse et vivante, une énorme
expérience positive.
Notre travail et notre expérience de ces cinq dernières années
peuvent se résumer de la façon suivante :
1)
Suivre une juste orientation et prendre des mesures appropriées
pour assurer un bon contrôle macroéconomique et appliquer une
politique financière de relance et une politique monétaire
modérée.
Pour développer l'économie socialiste de marché, il importe de
renforcer et d'améliorer le contrôle macroéconomique. Tout en
mettant l'accent sur une croissance régulière et assez rapide de
l'économie nationale, on doit savoir percevoir tout changement de
la situation économique à l'intérieur comme à l'extérieur du pays,
de manière à rendre le contrôle macroéconomique plus prévoyant,
précis et efficace. Ces dernières années, face à une conjoncture
économique internationale défavorable et à une faible demande
intérieure, la mesure la plus importante que nous avons prise a été
de mettre l'accent sur une politique financière de relance et sur
une politique monétaire modérée en vue d'accroître la demande
intérieure et de prévenir la tendance à la déflation, plutôt que de
continuer à appliquer une politique d'austérité visant à freiner
l'inflation. Cette mesure a été perfectionnée dans la pratique,
permettant ainsi un contrôle macroéconomique à la fois mieux adapté
et plus efficace.
Maintenir l'équilibre budgétaire et régler ses dépenses selon ses
moyens sont un principe fondamental dans le travail économique. Ces
dernières années, nous avons appliqué une politique financière de
relance en émettant des obligations d'Etat à long terme : il
s'agissait d'une mesure particulière adaptée à des conditions
spécifiques. Nous cherchons d'ailleurs toujours à éviter le déficit
pour le budget courant et à ne pas dépasser le déficit budgétaire
prévu en début d'année dans le financement de certains travaux.
Emettre des emprunts publics en faveur de la construction au moment
où le solde de l'épargne bancaire est assez important, où le marché
est suffisamment approvisionné, où les prix continuent à baisser et
où le taux d'intérêt reste très bas permet de mettre en valeur les
capacités de production non utilisées, de favoriser la croissance
économique et d'alléger les charges que font peser les intérêts
bancaires, sans provoquer pour autant un regain d'inflation. Il
faut veiller à bien utiliser les fonds provenant de cette source en
donnant la priorité aux travaux d'infrastructure, en prêtant une
égale attention à la restructuration de la production, à la refonte
technique, au développement de la science, de la technologie et de
l'éducation et à la protection de l'environnement, et en adoptant
une politique préférentielle en faveur des régions du Centre et de
l'Ouest. Il faut aussi renforcer la gestion des projets financés
avec les obligations d'Etat, bannir les projets faisant double
emploi et les constructions extravagantes, et chercher une
rentabilité plus élevée de ces fonds. Tout en accroissant la
demande d'investissements, on doit s'attacher à stimuler et
accroître la demande d'articles de consommation. Il s'agit
notamment d'augmenter les revenus des habitants urbains et ruraux
dont le revenu reste faible ou modéré. Depuis 1999, les personnels
des institutions et des organismes gouvernementaux ont vu trois
fois augmenter leurs salaires de base. Quant aux retraités de cette
catégorie, ils ont également obtenu des augmentations de leur
pension. Par ailleurs, un système d'octroi de primes de fin d'année
a été mis en oeuvre en faveur des fonctionnaires. Simultanément, un
système de subvention a été mis en place dans les régions
déshéritées. Les pensions versées aux retraités des entreprises
publiques ont aussi augmenté. Le barème d'allocation familiale a
été élevé dans des proportions importantes en faveur de toutes les
catégories de nécessiteux. Diverses mesures ont été également
prises pour accroître les revenus des paysans. On a appliqué une
politique visant à pousser à la consommation, de façon à ce que la
demande en investissements et en articles de consommation contribue
ensemble à la croissance économique.
La
réussite du contrôle macroéconomique de ces dernières années est
aussi due à la grande importance attachée aux finances, à une bonne
gestion de celle-ci, et à une politique monétaire modérée, ce qui
accorde au développement économique le soutien financier nécessaire
et, en même temps, cherche à prévenir l'octroi abusif de crédits
bancaires. Les banques sont appelées à accorder des crédits
supplémentaires aux projets financés principalement avec les
obligations d'Etat et à satisfaire la demande en fonds de roulement
et en capitaux nécessaires à la rénovation technique, quand cette
demande provient d'entreprises rentables, crédibles et dont les
produits se vendent bien. Depuis 1998, compte tenu des changements
intervenus sur le plan de l'offre et de la demande en capitaux et
en fonction des exigences de la croissance économique, les banques
ont baissé à cinq reprises les taux d'intérêt des dépôts et des
crédits et octroyé à la consommation des crédits plus importants,
surtout pour l'achat de logement et le paiement des frais de
scolarité. Le solde de ces crédits s'est élevé à 1 070 milliards de
yuans vers la fin de l'année 2002. Ces mesures ont permis
d'accroître de manière sensible les investissements des entreprises
et de donner un coup de fouet à la consommation des ménages.
Nous avons appliqué une politique financière de relance et une
politique monétaire modérée, ce qui a donné une forte impulsion à
notre économie et fourni au Trésor de nouvelles sources de revenu.
Dans le même temps, grâce à l'amélioration du système financier et
fiscal et au renforcement du contrôle fiscal, les finances
centrales ont obtenu plus de moyens financiers et ont donc été en
mesure de verser davantage de fonds aux finances locales. En plus
des reversements de recettes fiscales et des subventions spéciales,
elles ont ainsi affecté à celles-ci 402,5 milliards de yuans en
2002 contre 66,4 milliards en 1997, soit au total 1 231,9 milliards
de yuans en l'espace de cinq ans. Sur ces sommes, 177,7 milliards
de yuans ont servi à assurer le versement intégral et régulier des
indemnités de chômage et des pensions de vieillesse, et à améliorer
la situation des groupes à faible revenu, et 175,5 milliards de
yuans, à augmenter le salaire du personnel des institutions et des
organismes gouvernementaux. Cela a contribué puissamment à stimuler
la demande intérieure, tout en favorisant un développement
harmonieux entre les différentes régions du pays et une grande
stabilité sociale.
2)
Améliorer la qualité et la rentabilité de la croissance économique
en centrant le travail sur la restructuration
Etant donné que le développement est à la fois la pierre de touche
et un point capital permettant le règlement de tous les problèmes
de la Chine, il importe pour nous d'assurer un développement
relativement rapide de l'économie nationale. Tout développement
économique doit s'appuyer sur des idées nouvelles et ne peut être
considéré comme sain et profitable que si la production accrue de
biens et de services reçoit un accueil favorable sur le marché et
procure des avantages réels. Compte tenu des changements intervenus
dans la situation économique de la Chine, nous devons nous tenir
fermement au réajustement stratégique de notre structure
économique. C'est pourquoi nous avons toujours encouragé les divers
secteurs d'activité à concentrer leurs efforts à la fois sur le
réajustement structurel et sur l'amélioration de la qualité et de
la rentabilité de leur croissance économique, et à veiller à ce que
la croissance économique soit rentable, rapide, bien structurée et
de bonne qualité.
Nous avons continué à concentrer nos efforts sur le réajustement
général de la structure industrielle, l'aménagement du territoire
et le développement des petites villes et des bourgs, et notamment
sur le problème clé qu'est la restructuration économique.
Concrètement, nous avons accompli les tâches suivantes : primo,
intensifier la construction d'infrastructures. Il s'agit là d'un
choix logique de la restructuration économique dans la mesure où la
production de l'industrie de transformation est excédentaire. Cela
permet non seulement de conjurer l'effet de "goulot" des
infrastructures, mais aussi d'entraîner le développement de
l'industrie équipementaire et d'autres secteurs connexes. Dans la
construction d'infrastructures, nous avons toujours cherché à
procéder à une planification d'ensemble, à ne pas perdre de vue nos
objectifs essentiels, à veiller à une disposition rationnelle et à
la primauté de la qualité. Par ailleurs, nous avons limité
strictement les nouveaux projets dans l'industrie de
transformation, de manière à éviter les constructions à double
emploi et de qualité inférieure. Secundo, développer en grand les
technologies de pointe et notamment l'industrie informatique pour
promouvoir l'informatisation de l'économie nationale et de la
société. Grâce à la mise en oeuvre d'un millier de projets pilotes
pour l'industrialisation de la haute technologie, nous avons
réalisé dans un bref délai l'application de nombreux acquis
scientifiques et technologiques clés bénéficiant de droits
autonomes de propriété intellectuelle. Tout en nous appliquant à
faire jouer pleinement le rôle des zones d'exploitation de
technologies de pointe et des zones industrielles, nous avons
développé activement un système destiné à servir
l'industrialisation des technologies de pointe. Grâce aux progrès
de la réforme et de l'ouverture et l'accroissement des
investissements, l'industrie informatique de notre pays s'est
développée en brûlant littéralement des étapes. Tertio, transformer
et moderniser activement les industries traditionnelles. A travers
l'émission de prêts bonifiés et la réforme de la procédure de
ratification en ce qui concerne les projets de transformation
technologique, nous avons apporté un soutien vigoureux à la
transformation technologique et au réajustement structurel
d'envergure de certains secteurs et entreprises clés, et de leurs
principaux produits. Au cours des cinq dernières années, 2 660
milliards de yuans d'investissements ont été ainsi consacrés à la
rénovation technologique dans le pays entier, soit une augmentation
de 67% par apport aux cinq années précédentes. Un grand nombre
d'entreprises importantes ont pu ainsi, en comptant sur leurs
propres forces, trouver de nouvelles pistes pour l'amélioration de
leur niveau technologique et le renforcement de leur compétitivité.
Parallèlement, grâce à une utilisation globale des moyens
économiques, juridiques et administratifs et en prenant comme point
de percée l'industrie textile en vue d'une extension progressive
dans les houillères, la métallurgie, les matériaux de construction,
la pétrochimie et l'industrie sucrière, nous avons fermé des
entreprises qui fabriquent des produits de mauvaise qualité,
polluent l'environnement, détruisent des ressources naturelles et
fonctionnent au mépris des règles les plus élémentaires de
sécurité. Nous avons aussi éliminé une grande quantité
d'équipements, de techniques et de technologies arriérés, et réduit
une partie des capacités de production excédentaires. Quarto,
s'efforcer de développer les services. Grâce à l'assouplissement
des barrières commerciales, à l'amélioration de l'environnement de
développement et à la généralisation de méthodes de gestion et de
techniques d'exploitation modernes, les services traditionnels ont
connu un développement plus marqué, tandis que des mesures
politiques diverses ont été adoptées en vue de promouvoir des
services modernes.
Moyen efficace pour le redressement du pays, l'amélioration de la
qualité des produits est indispensable si l'on veut élever la
rentabilité économique et renforcer la compétitivité. Ces dernières
années, à travers l'adoption de normes internationales en la
matière, la propagation de techniques avancées, le renforcement de
l'expertise et l'intensification du contrôle de la qualité dans
tous les domaines, nous avons donné une forte impulsion à
l'amélioration de la qualité des produits et des services dans tous
les secteurs.
3)
Continuer à accorder une importance particulière au règlement des
problèmes liés à la production agricole, aux régions rurales et aux
paysans afin de consolider l'agriculture en tant que fondement de
l'économie nationale
Nous ne devons à aucun moment sous-estimer l'importance de
l'agriculture, des régions rurales et des paysans ni relâcher nos
efforts dans ce domaine puisqu'il y va du développement général de
l'entreprise de réforme et d'ouverture sur l'extérieur et de la
modernisation du pays. Ces dernières années, la capacité générale
de la production agricole a été portée à un nouveau palier, donnant
ainsi un appui vigoureux à la fois à la croissance de l'économie
nationale et à la stabilité sociale. Cependant, on a vu en même
temps apparaître des problèmes tels que l'excès de l'offre sur la
demande en ce qui concerne les produits agricoles, la baisse des
prix de ces derniers et le ralentissement de la croissance du
revenu des paysans. Si un changement n'est pas apporté à cette
situation, nous risquons d'émousser l'enthousiasme des paysans, de
miner la position de base de l'agriculture, voire de compromettre
le développement général de l'économie nationale. Nous avons
toujours considéré le renforcement de la production agricole, le
développement de l'économie rurale et l'accroissement du revenu des
paysans comme la "priorité des priorités". Pour ce faire, nous
avons déployé des efforts considérables dans les domaines suivants
:
Premièrement, promouvoir la restructuration agricole. Par des
mesures de soutien politique et la fourniture d'informations et de
services techniques accrus, on a encouragé les paysans à réajuster
la composition des cultures et l'assortiment des variétés
céréalières, à développer l'élevage et l'aquiculture tout en
cherchant à atteindre une division du travail optimale entre les
régions en matière de production agricole selon les besoins du
marché. On s'est attaché à généraliser des types de production
modernes comme "les combinaisons de sociétés et de foyers paysans"
et "l'agriculture sur commande" et ce en vue de promouvoir
l'agriculture industrielle et d'encourager des myriades de foyers
paysans à s'engager sur le marché. En même temps, profitant de la
relative abondance des réserves de céréales, on a entrepris la
reconstitution des forêts et l'amélioration des écosystèmes, de
manière à promouvoir la restructuration agricole et à augmenter
directement le revenu des paysans. Dans la restructuration
agricole, nous avons veillé à ce que les mesures prises le soient
toujours en fonction des conditions locales, que la réforme se
fasse sans aucun autoritarisme et que la volonté des paysans soit
respectée.
Deuxièmement, approfondir la réforme du système de
commercialisation des céréales et du coton. Soumettre aux lois du
marché l'achat et la vente des céréales et du coton constitue
l'essentiel de la réforme que nous avons menée sur le plan de la
commercialisation de ces produits. Toutefois, s'agissant des
mesures concrètes à prendre, nous veillons toujours à tenir compte
de la réalité, à sauvegarder les intérêts des paysans, et à
préserver les forces productives sans pour autant sacrifier la
régularité et la profondeur de cette réforme. En 1997, nous avons
lancé la politique recommandant d'acheter l'excédent de grain des
paysans à un prix garanti et sans limite quantitative ; en 1998,
nous avons commencé à appliquer le plan dit "trois mesures
politiques et une réforme", qui consistait à acheter l'excédent de
grain des paysans à un prix garanti et sans limite quantitative, à
permettre aux entreprises publiques d'achat et de vente de céréales
d'en vendre à prix coûtant, à assurer une circulation fermée des
fonds destinés à l'achat de céréales et à accélérer la réforme des
entreprises publiques d'achat et de vente de céréales ; en 2001,
nous avons ouvert le marché et libéralisé le prix d'achat des
céréales dans les principales zones de consommation tout en
maintenant la politique d'achat illimité de l'excédent de grain des
paysans à un prix garanti dans les principales régions
productrices, mesure qui a donné des résultats notables. Bref,
l'Etat a consacré des sommes considérables à la réforme du système
de commercialisation des céréales. Par ailleurs la réforme visant à
mettre à l'heure du marché l'achat et la vente du coton s'est
approfondie et a porté des fruits appréciables.
Troisièmement, entreprendre la réforme de l'imposition dans les
régions rurales. Nous avons adopté une série de mesures politiques
visant à soustraire les paysans à des charges excessives : à partir
de 2000, une réforme de l'imposition visant à alléger de 30% en
moyenne les charges qui pesaient sur les paysans a été expérimentée
dans la province de l'Anhui et plusieurs autres régions, avant
d'être élargie en 2002 à 20 autres provinces, régions autonomes et
municipalités relevant directement des autorités centrales. Les
fonds accordés cette année par les finances centrales pour soutenir
cette réforme atteindront la somme de 30,5 milliards de yuans.
Parallèlement, on a mené une réforme institutionnelle au niveau des
cantons et des bourgs, réformé l'enseignement rural et le système
financier des districts et des cantons et entrepris d'autres
réformes d'accompagnement. Le fait de confier la gestion des
salaires des enseignants des écoles secondaires et primaires dans
les régions rurales aux services financiers des districts a permis
non seulement d'assurer une rémunération ponctuelle et exacte des
enseignants, mais également d'alléger les charges des paysans.
Bref, la réforme de l'imposition dans les régions rurales
représente une nouvelle révolution dans les campagnes chinoises
après la mise en ?uvre du système d'exploitation forfaitaire à base
familiale. Ayant joué et continuant à jouer un rôle prépondérant
dans l'augmentation du revenu des paysans et la diminution de leurs
charges, l'encouragement à la production et le maintien de la
stabilité des régions rurales, cette réforme a gagné le soutien
sans réserve de centaines de millions de paysans.
Quatrièmement, augmenter les investissements dans l'agriculture et
les infrastructures rurales. Il s'agit là d'une mesure politique
importante visant à résoudre les problèmes liés à la production
agricole, aux régions rurales et au niveau de vie des paysans et à
assurer un développement harmonieux des villes et des campagnes.
Durant les cinq dernières années, les finances centrales ont en
tout alloué 407,7 milliards de yuans pour soutenir la production
agricole et subvenir à d'autres dépenses nécessaires au
développement des régions rurales, soit une augmentation de 185,2
milliards de yuans par rapport au cinq années précédentes. Nous
avons consacré une partie des emprunts d'Etat à la production
agricole et à la construction d'infrastructures rurales, en mettant
l'accent sur l'aménagement des grands cours d'eau et lacs, la
transformation du réseau électrique rural et la construction
d'entrepôts de grain de l'Etat, sans oublier de favoriser le
développement d'infrastructures agricoles et rurales de petite
dimension. Bref, ces mesures ont joué un rôle important pour
améliorer les conditions de vie et de production des paysans.
Cinquièmement, mieux aider les régions rurales à se débarrasser de
la pauvreté à travers l'exploitation des ressources locales. Après
l'accomplissement pour l'essentiel du Programme visant à faire
sortir de la pauvreté 80 millions d'habitants entre 1994 et 2000,
nous avons élaboré et mis en ?uvre un Programme de lutte contre la
pauvreté dans les régions rurales à travers l'exploitation des
ressources locales pour la première décennie du XXIe siècle.
Fidèles au principe qui veut que l'on aide les populations pauvres
à mettre en valeur les ressources locales, nous avons multiplié nos
efforts dans ce domaine. Durant les cinq dernières années, les
finances centrales ont alloué 48 milliards de yuans pour la lutte
contre la pauvreté et la mise au travail de la population démunie
sur des chantiers publics, sans compter 77 milliards de yuans
affectés à l'assistance des régions pauvres sous forme de crédits
bancaires à bonification d'intérêt. On note donc un accroissement
considérable de toutes les formes d'assistance financière aux
régions pauvres. En outre, on a créé des partenariats de lutte
contre la pauvreté entre les régions côtières et les régions de
l'Ouest. Au terme d'années de recherches en la matière, nous avons
réussi à trouver la meilleure voie pour venir en aide aux régions
pauvres : l'exploitation des ressources locales, voie qui s'est
avérée conforme aux conditions spécifiques de la Chine.
Sixièmement, canaliser la main-d'?uvre rurale vers les villes et
les secteurs non agricoles. Le déplacement du surplus de
main-d'?uvre rurale vers les secteurs non agricoles et les villes
est une tendance inévitable de l'industrialisation et de la
modernisation. En poursuivant la stratégie de l'urbanisation des
régions rurales, nous avons développé activement et sans à-coup un
grand nombre de petites villes et de bourgs. Nous avons en outre
facilité l'emploi des paysans dans les villes, supprimé les
facturations injustifiées et les politiques discriminatoires,
défendu leurs droits et intérêts légitimes tout en renforçant les
contrôles administratifs à leur égard. Promouvoir le développement
des régions rurales grâce à la prospérité des villes et le
développement harmonieux entre régions urbaines et rurales, voilà
la meilleure manière de régler les problèmes de l'agriculture, des
régions rurales et des paysans dans la conjoncture actuelle.
Les faits prouvent que les décisions et les dispositions prises par
le Comité central du Parti et le Conseil des Affaires d'Etat sur la
production agricole et la politique rurale dans la nouvelle période
sont justes. Pour apporter une solution aux problèmes de
l'agriculture, des régions rurales et des paysans, le gouvernement
sortant n'a pas épargné ses efforts et obtenu ainsi des résultats
positifs. Cependant, nous sommes bien conscients que le règlement
radical de ces problèmes constitue une tâche ardue et de longue
haleine, et qu'elle exige de nous un effort soutenu.
4)
Poursuivre la réforme des entreprises publiques, renforcer de façon
effective le travail de réinsertion sociale et consolider le
système de protection sociale.
La
réforme des entreprises publiques constitue le maillon central de
notre restructuration économique. Sans cette réforme, les
entreprises publiques s'enfonceront dans une impasse. Durant les
cinq dernières années, en nous fondant sur les principes d'une
économie socialiste de marché, nous n'avons cessé en dépit des
difficultés de faire des efforts pour mener plus avant la réforme
des entreprises publiques, laquelle constitue à nous un enjeu
majeur.
Ces efforts se concrétisent comme suit : Primo, accélérer la
création d'un système d'entreprise moderne. Conformément au
principe qui veut "que l'on définisse clairement l'appartenance de
propriété des entreprises, que l'on détermine de façon précise les
droits et les responsabilités des managers, que l'on sépare les
attributions des pouvoirs publics et des entreprises et que l'on
généralise les méthodes de gestion scientifiques", nous avons fait
progresser activement la réglementation des sociétés et la
transformation des entreprises en sociétés par actions, tout en
cherchant à améliorer leur structure de management en tant que
personne morale, à approfondir la réforme des systèmes de
distribution des revenus, d'emploi et de travail et à créer des
mécanismes de motivation et de contrôle au sein de l'entreprise.
Nous avons en même temps encouragé les entreprises publiques de
grande dimension qui remplissent les conditions requises, après
s'être transformées en sociétés par actions, à introduire leurs
actions en bourse. Durant les cinq dernières années, 442 nouvelles
sociétés créées par des entreprises publiques ou avec prise de
contrôle majoritaire de l'Etat ont fait une entrée en bourse
réussie à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ce qui leur a
permis de collecter pas moins de 743,6 milliards de yuans (y
compris 35,2 milliards USD collectés à l'étranger). Secundo, mettre
en oeuvre un mécanisme d'élimination par la concurrence. Avec le
réajustement de la disposition géographique de l'économie nationale
et la réorganisation des entreprises publiques, nous avons incité
les groupes d'entreprises les plus forts à accroître leur dimension
et leur puissance pour qu'ils constituent l'ossature de l'économie
nationale et le fer de lance des exportations dans la concurrence
internationale. En même temps, l'Etat a établi un ensemble de
mesures politiques sur la reconversion du personnel en surnombre,
accordant des indemnités aux ouvriers licenciés lors de la
résiliation de leur contrat de travail et autorisant
l'amortissement, sur approbation du Conseil des Affaires d'Etat,
d'emprunts bancaires non remboursés en faveur des entreprises
publiques déficitaires et insolvables ou des mines épuisées, de
façon à assurer la liquidation de leurs biens lors de la
déclaration de faillite et à favoriser la création d'un mécanisme
de retrait des entreprises tombées en déconfiture. Tertio, chercher
à alléger les charges pesant sur les entreprises. En liaison avec
la réforme menée par les banques commerciales publiques en vue de
diminuer de manière centralisée leurs créances douteuses, l'Etat a
institué quatre sociétés de gestion des actifs financiers (holding)
chargées de la conversion de créances en titres de valeur. C'est
ainsi que 580 entreprises publiques de grande et moyenne dimension
sont parvenues à réduire sensiblement leur taux d'endettement, et
la plupart d'entre elles ont commencé à réaliser des bénéfices. Par
ailleurs, des mesures efficaces ont été adoptées pour s'attaquer à
des problèmes aussi épineux que le dégraissage des effectifs et la
suppression de services non productifs dans les entreprises
publiques. Quarto, promouvoir l'innovation institutionnelle au
profit d'une meilleure gestion d'entreprise. On a intensifié
l'informatisation des données dans la gestion des entreprises, en
cherchant à parfaire la comptabilité du prix de revient, à
améliorer la rentabilité des fonds utilisés et à renforcer le
contrôle de la qualité des produits, de manière à rehausser
globalement le niveau de gestion moderne. Quinto, renforcer la
surveillance externe des entreprises. Le Conseil des Affaires
d'Etat a successivement délégué des conseils de surveillance dans
192 entreprises publiques clés et des établissements financiers
publics, et soumis à l'audit les responsables d'entreprises
publiques et d'établissements financiers publics, ce qui a
largement contribué à pousser ces entreprises et établissements à
améliorer leur gestion et à prévenir la fuite des biens
publics.
La
raison essentielle des succès remarquables remportés dans la
réforme des entreprises publiques réside dans le fait que nous
avons encouragé la fusion-acquisition d'entreprises, réglementé les
déclarations de faillite, recyclé les travailleurs licenciés,
dégraissé les effectifs pour élever la rentabilité, promu la
réinsertion sociale et établi un système de protection sociale. Au
cours des deux conférences nationales sur la réinsertion sociale
tenues ces dernières années, le Comité central du Parti et le
Conseil des Affaires d'Etat ont élaboré un ensemble de mesures
politiques dans ce sens. C'est ainsi qu'ont été créés des centres
de réinsertion sociale destinés à garantir la subsistance des
travailleurs licenciés, à payer leur cotisation au fonds
d'assurance sociale et à les aider à retrouver un emploi. Lors de
la fermeture de toute entreprise en faillite, la réinstallation des
travailleurs doit toujours tenir la première place dans nos
préoccupations. Depuis 1998, parmi les 27 millions d'ouvriers et
employés licenciés, plus de 90% ont été pris en charge par les
centres de réinsertion sociale, et 18 millions d'entre eux ont
réussi de différentes manières leur retour à la vie active. Par
ailleurs, la pratique dite des "trois lignes de garantie" s'est
améliorée progressivement. Les pouvoirs publics aux divers échelons
ont augmenté d'année en année leurs crédits budgétaires à la
protection sociale et à la réinsertion sociale. En 2002, les
finances centrales ont consacré 59,4 milliards de yuans au paiement
des allocations-chômage, des pensions de retraite et des minima
sociaux, soit 6,2 fois plus qu'en 1988. A partir de l'année 2001,
on a procédé à des expériences types dans les villes et bourgs de
la province du Liaoning en vue de l'amélioration du système de
protection sociale, expériences qui ont abouti à des résultats
remarquables. Ce succès a permis de généraliser progressivement les
expériences à l'ensemble du pays.
Les faits ont confirmé que les mesures politiques adoptées par les
autorités centrales concernant la réforme des entreprises
publiques, la promotion de la réinsertion sociale et le
renforcement du système de protection sociale sont judicieuses et
qu'elles forment un tout dont les éléments sont indissociables et
complémentaires. Pour réaliser les objectifs de la réforme dans les
entreprises publiques, il faut les appliquer de façon
intégrale.
5)
Continuer à élever sur tous les plans le niveau de l'ouverture sur
l'extérieur et participer activement à la coopération et à la
concurrence internationales dans le domaine économique et
technologique.
Etant donné que la mondialisation économique ne cesse de gagner du
terrain et que la concurrence internationale tend à devenir de plus
en plus acharnée, la Chine doit suivre cette tendance générale et
accroître sans cesse son ouverture sur l'extérieur. C'est à cette
seule condition que nous pourrons tirer un meilleur parti des
marchés et des ressources tant intérieurs qu'extérieurs pour
accélérer notre propre développement. Face à un environnement
économique international pas toujours favorable, nous avons réagi
de façon pertinente, en cherchant à conduire le jeu en notre faveur
et à éviter le pire, en relevant les défis pour tirer parti des
opportunités, ce qui nous a permis de créer une situation nouvelle
dans l'ouverture sur l'extérieur.
Ces dernières années, tout en appliquant une politique
d'accroissement de la demande intérieure, nous n'avons jamais
relâché nos efforts pour augmenter les exportations. Au cours du
second semestre de l'année 1998, en raison de la crise financière
en Asie, la Chine a connu une croissance négative de ses
exportations. Nous avons tenu bon face à cette situation critique.
Au lieu de dévaluer le cours du renminbi, nous avons pris une série
de mesures pour stimuler les exportations. Nous avons continué à
appliquer notre stratégie de diversification du marché et de
primauté de la qualité des produits, en déployant de grands efforts
pour prospecter de nouveaux marchés, réajuster la structure des
marchandises exportées, améliorer la qualité des produits et
assurer la montée en gamme de ces derniers. Tout en approfondissant
la réforme institutionnelle de nos relations économiques et de
notre commerce avec l'extérieur, nous nous sommes efforcés de
favoriser la multiplication des agents exportateurs, d'améliorer
l'administration des ports et de simplifier les formalités de
dédouanement. Grâce à ces mesures efficaces, nous avons surmonté
nos difficultés et augmenté considérablement nos exportations. En
même temps, nous avons importé une grande quantité d'équipements et
de technologies dont nous avions un besoin urgent et de matières
premières qui nous faisaient défaut, ce qui a favorisé la
croissance économique et le progrès technique. La pratique a montré
que les décisions que nous avons prises pour stabiliser le cours de
change du renminbi tout en cherchant à accroître les exportations
étaient pertinentes.
Nous avons encouragé les entreprises chinoises, qu'elles soient de
propriété publique, collective ou privée, à se tourner sur
l'extérieur. Dans la mesure de leurs moyens, nous les encourageons
à explorer le marché international, et mieux encore, à s'implanter
dans d'autres pays, de manière à entraîner l'exportation
d'équipements, de pièces de recharge, de matières premières et de
main-d'oeuvre. Les formes d'investissement et de coopération
peuvent varier d'un pays à l'autre compte tenu des conditions
locales. La Chine a accordé à des pays en voie de développement, et
surtout à ses voisins, une assistance économique et technique, y a
pris en charge forfaitaire certaines entreprises avec apport de
fonds propres ou investi dans d'autres en assurant leur gestion, et
a offert à ces pays des crédits gratuits ou à faible intérêt. Cette
coopération revêt une grande importance, dans la mesure où elle
contribue non seulement à la consolidation de l'amitié
traditionnelle avec ces pays, mais aussi favorise le développement
commun des deux parties.
Attentifs aux changements intervenus dans les mouvements
internationaux de capitaux, nous avons saisi les occasions propices
pour accroître l'introduction de capitaux étrangers en Chine.
Mettant l'accent sur une meilleure utilisation des fonds étrangers,
nous avons fait en sorte que les projets proposés correspondent à
la restructuration des industries chinoises, à la réorganisation
des entreprises publiques et à la mise en valeur de l'Ouest. Les
efforts que nous avons déployés ces dernières années pour améliorer
les conditions d'investissement ont abouti à des résultats
notables, et on constate d'énormes progrès dans les transports, les
télécommunications et d'autres installations entrant dans le
domaine du hard environnement (infrastructures). Nous avons
beaucoup travaillé pour perfectionner la législation, augmenter le
degré de transparence des mesures politiques, et apporter des
services de qualité, ce qui a contribué puissamment à
l'amélioration du soft environnement (mesures politiques et
réglementations). Ces mesures efficaces expliquent pourquoi la
Chine a exercé un grand attrait sur les capitaux étrangers.
6)
Poursuivre la mise en oeuvre d'une stratégie de renouveau de la
nation grâce aux sciences et à l'éducation, et élever la capacité
d'innovation technologique et le niveau de formation des
citoyens.
Développer les sciences, les techniques et l'éducation constitue
l'orientation fondamentale suivie par la Chine pour réaliser son
redressement économique et sa modernisation. Ces dernières années,
nous nous sommes toujours attelés à cette tâche capitale. En nous
guidant sur la stratégie de renouveau de la nation grâce aux
sciences et à l'éducation, nous avons entrepris une série d'actions
qui se traduisent notamment par ce qui suit : augmentation des
investissements, approfondissement des réformes et réajustement des
mesures politiques.
Accroître dans de fortes proportions les investissements en faveur
du développement des sciences, des techniques et de l'éducation.
Durant les cinq dernières années, les crédits budgétaires des
finances publiques alloués à ces chapitres ont atteint un total de
250 milliards de yuans, soit plus du double du chiffre des cinq
années précédentes. Les dépenses en R et D sont passées de 50,9
milliards (0,64% du PIB) en 1997 à 116,1 milliards de yuans (1,13%
du PIB) en 2002. Les finances centrales ont fortement augmenté
l'allocation de crédits spéciaux au profit du Programme de
développement des hautes technologies, des Fonds d'Etat des
sciences naturelles et du Système d'innovation d'Etat, ce qui a
permis d'améliorer sensiblement les moyens des recherches
scientifiques et de faire progresser les innovations
technologiques. En 2002, les dépenses consacrées à l'éducation par
les finances publiques se sont élevées à 336,6 milliards, soit un
accroissement de 80% par rapport au chiffre de l'année 1997, et
leur part dans le PIB est passée de 2,5 à 3,3%. A partir de l'année
1998, la part des dépenses consacrées à l'éducation dans le budget
central s'est accrue d'année en année de 1%, soit un montant global
de 48,9 milliards de yuans pendant cinq années consécutives. Les
finances centrales ont par ailleurs alloué des fonds importants au
paiement des arriérés de salaires des enseignants et à l'exécution
de travaux d'entretien des locaux délabrés des écoles primaires et
secondaires. En même temps, l'Etat a institué un système d'aide aux
études -- allocation de bourses, de prêts ou de subvention,
réduction ou exemption de frais scolaires -- afin que les enfants
issus de familles en difficulté puissent poursuivre une scolarité
normale.
Approfondir sur tous les plans la réforme institutionnelle dans les
établissements d'enseignement et de recherche scientifique, et
promouvoir leur développement en liaison étroite avec le
développement socio-économique. Depuis 1999, cette réforme a été
menée dans les institutions de recherche scientifique (sciences
appliquées) placées sous la tutelle des administrations du Conseil
des Affaires d'Etat et celles placées sous la direction des
autorités provinciales, l'objectif étant de réaliser
progressivement leur transformation en entreprises proprement
dites. Cette réforme a aussi été menée sous diverses formes dans
d'autres établissements d'intérêt public pour qu'ils puissent mieux
répondre aux besoins du marché. Le but de cette réforme est de
créer des mécanismes capables de reconvertir efficacement les
découvertes scientifiques et technologiques en produits
industriels. Les institutions de recherche scientifique qui se sont
reconverties sont en train de devenir des forces vives de notre
industrie de haute technologie. Premier résultat de cette réforme,
les institutions d'Etat de recherche scientifique se sont
renforcées et le contingent de chercheurs aux échelons locaux et
dans les écoles supérieures n'a cessé de grossir, tandis que les
entreprises deviennent progressivement la source principale des
innovations technologiques. On a procédé à une réforme importante
dans le système de direction des établissements d'enseignement
supérieur en adoptant diverses formules telles que le partenariat,
la restructuration, la coopération et la fusion. Cela a donné
naissance à un système de direction à deux échelons - échelon
central et échelon provincial - l'échelon provincial étant le plus
important. Ce nouveau système de direction a permis d'optimiser
l'allocation des ressources de l'éducation, en mettant fin à la
situation antérieure, caractérisée par le cloisonnement
départemental et régional et une fragmentation d'établissements
d'enseignement couvrant trop peu de disciplines. Une réforme a été
menée concernant le programme d'enseignement, les examens et
l'évaluation des résultats. Un nouveau système a été introduit dans
l'éducation obligatoire des régions rurales : placées sous la
direction du Conseil des Affaires d'Etat, les autorités locales
sont désormais responsables de sa mise en oeuvre, laquelle sera
réalisée en pratiquant la gestion échelonnée, avec le district
comme principal échelon, ce qui a donné un coup d'accélérateur à la
réforme et au développement de l'éducation dans les régions
rurales.
Perfectionner au niveau de l'Etat un ensemble de modalités
d'évaluation et de récompense des résultats scientifiques et
technologiques, élaborer des mesures politiques destinées à faire
participer aux bénéfices le personnel technique et gestionnaire,
récompenser les chercheurs, les ingénieurs et les gestionnaires
méritants. On a commencé à généraliser le contrat d'embauche dans
les établissements de recherche scientifique. On a gratifié de
primes les meilleurs jeunes enseignants dans les établissements
d'enseignement supérieur. L'Etat a décidé à plusieurs reprises la
majoration des salaires des enseignants tout en cherchant à
améliorer leurs conditions de vie et de travail. Des mesures
d'encouragement ont été adoptées afin de favoriser l'émergence
d'esprits novateurs. Toutes ces mesures ont fortement stimulé
l'ardeur des chercheurs, des ingénieurs et des enseignants.
Mettre en oeuvre une stratégie visant à accroître la puissance de
la nation par la formation de talents et accorder une importance
capitale à la formation et à l'introduction d'un personnel
hautement qualifié en lui permettant de donner toute sa mesure. On
a élaboré et appliqué le Programme national de formation de talents
et le Programme décennal pour la mise en valeur des talents dans
l'Ouest. On a veillé à former un important contingent de
fonctionnaires, de gérants et d'experts et on a perfectionné le
système de formation, d'embauche et d'utilisation ainsi que ses
modalités d'application, de façon à créer un cadre favorable à
l'émergence et à l'épanouissement d'hommes de talent. La réforme du
système de gestion des agents publics a été menée plus en
profondeur, et on a instauré un concours d'admission des
fonctionnaires, un système de concurrence pour l'accès au poste, la
permutation et la formation continue des cadres. On a amélioré le
système de sélection des experts pour la distribution des
allocations spéciales au nom du gouvernement. On a appliqué la
politique visant à soutenir nos étudiants à l'étranger, à les
encourager à retourner au pays et à leur assurer une totale liberté
de circulation entre la Chine et l'étranger. Des parcs de "jeunes
pousses" ont été créés afin d'aider les étudiants chinois de retour
au pays au terme de leurs études à l'étranger à traverser la
période de démarrage ou de leur permettre de poursuivre leurs
recherches scientifiques. Ces mesures ont incité beaucoup d'entre
eux à regagner la Chine.
7)
En restant fidèles à la voie de développement durable, nous avons
oeuvré à harmoniser la croissance économique et la démographie, les
ressources et l'environnement
Le
contrôle de la croissance et la protection des ressources
naturelles et de l'environnement constituent une politique
fondamentale de notre Etat. Il faut éviter à tout prix de sacrifier
de précieuses ressources et la qualité de l'environnement sur
l'autel du développement économique à court terme. Dans cet ordre
d'idées, nous nous sommes attachés à mettre en ?uvre une stratégie
de développement durable et nous avons accru considérablement les
investissements dans ce domaine, en cherchant à remédier tant à la
cause du mal qu'à ses symptômes.
Premièrement, Nous avons intensifié la protection de
l'environnement. Après les crues catastrophiques survenues en 1998,
nous avons adopté une série de mesures concrètes telles que
l'interdiction de l'abat sauvage, l'abondons de terres cultivées au
profit du reboisement, l'aménagement des lacs au profit de la lutte
contre les inondations, organisation de travaux rémunérés pour
mieux assister aux sinistrés, mise en place de bourgs en vue
d'installer les paysans délocalisés, renforcement de digues
fluviales et dégrèvement de cours d'eau. Nous avons lancé un projet
de protection des forêts naturelles sur les cours moyen et
supérieur du Yangtsé et du Fleuve Jaune ainsi que dans d'autres
zones forestières importantes. Nous avons procédé de manière
planifiée et méthodique à la reforestation à grande échelle de
zones cultivées abusivement, et donc fragiles du point de vue
écologique. Les méthodes que nous avons adoptées consistent à
''reconvertir les terres cultivées abusivement en forêts, interdire
l'abattage des forêts et reboiser les montagnes, distribuer du
grain aux paysans à titre de compensation pour les terres cultivées
abandonnées et du travail fourni pour le reboisement, et pratiquer
le contrat forfaitaire individuel''. Nous avons dressé le bilan de
l'expérience qui se résume en cette phrase : "Le droit de
propriétés des bois constitue le noyau, et la fourniture de
céréales aux paysans est la clé, les plants en pépinière passent
avant tout, et il appartient aux cadres de garantir la réussite des
travaux". L'Etat a fourni gratuitement aux paysans du grain, des
plants en pépinière et des subventions, ce qui a fortement augmenté
l'enthousiasme des paysans pour la reforestation et l'aménagement
de prairies. Toutes ces mesures d'incitation ont joué un rôle
majeur dans l'amélioration de l'environnement, l'éradication de la
pauvreté dans les zones les plus défavorisées et l'enrichissement à
court terme des paysans. Grâce à l'application de la politique
citée plus haut, sur tout le cours du Yangtsé, la surface des eaux
s'est accrue de 2 900 km², et la capacité de retenue de 13
milliards de m3. Il en est de même pour les lacs Poyang et Dongting
dont la surface s'est accrue respectivement de 880 et de 600 km².
Il s'est donc produit un changement historique : on est passé de la
pratique séculaire de l'aménagement de terres cultivées au dépen
des lacs à la reconversion des terres cultivées abusivement en
espaces lacustres.
Deuxièmement, nous avons renforcé la protection des ressources et
leur utilisation rationnelle, en intensifiant la gestion des
terres, des produits minéraux, de l'eau douce, des ressources
maritimes et biologiques. Nous avons établi et mis à exécution un
plan global d'utilisation du sol, de manière à raffermir le système
de gestion en la matière et à protéger effectivement les terres
cultivables. Nous avons réglementé les procédés de gestion des
ressources minières, en mettant fin à toute extraction abusive.
L'utilisation des étendues maritimes a aussi été introduite dans un
cadre de législation. A partir de 1999, nous avons pratiqué la
gestion unifiée des ressources aquatiques dans l'ensemble des
bassins des rivières et fleuves importants. Les travaux
d'aménagement global des bassins du Tarim et du fleuve Noir ont été
amorcés. Grâce à la réalisation des travaux d'urgence tels que
l'acheminement de l'eau du fleuve Jaune à Tianjin, nous avons pu
assurer l'approvisionnement en eau des villes riveraines.
Troisièmement, nous avons intensifié la prévention de la pollution,
en concentrant nos efforts sur le traitement des pollutions dans
les bassins, les zones, les espaces côtiers et les agglomérations
importantes. Nous avons renforcé la construction d'infrastructures
environnementales et augmenté le taux de traitement centralisé des
eaux usées et des déchets urbains. Nous avons perfectionné les
normes relatives à l'environnement et la législation sur
l'environnement, intensifié l'exécution des lois, encouragé les
modes de production respectueux de l'environnement et introduit un
système de certification pour la gestion environnementale. Nous
avons soutenu le développement de l'industrie de l'environnement et
de l'économie de recyclage, intensifié la protection de
l'environnement et des ressources dans les réserves naturelles et
autour des monuments historiques et des sites touristiques. Nous
avons travaillé à sensibiliser le public aux signaux d'alarme de
l'environnement, ce qui a permis à toute la population de renforcer
sa volonté de prendre part à la protection de l'environnement.
Quatrièmement, nous avons intensifié la planification familiale, en
cherchant à contrôler la croissance démographique et à améliorer la
formation générale de la population. Grâce à l'application
conséquente de la politique de planning familial, le taux des
naissances a été maintenu à un faible niveau. Dans ce travail, nous
avons mis l'accent sur les régions rurales, notamment les régions
du Centre et de l'Ouest. Nous avons renforcé le contrôle des
naissances parmi la population flottante. A cet effet, nous avons
mis en place un système de gestion par objectif et de
responsabilité, tout en cherchant à l'améliorer dans la pratique,
de manière à garantir l'exécution du principe fondamental que
représente le contrôle des naissances.
8)
Nous avons tout mis en ?uvre pour maintenir la stabilité sociale,
de manière à créer des conditions favorables à la réforme et au
développement
Fidèles au principe dit ''la stabilité passe avant tout'', nous
nous efforçons de traiter judicieusement les rapports entre la
réforme, le développement et la stabilité. Nous avons ainsi réussi
à maintenir l'ordre public lorsque la réforme a connu des progrès
spectaculaires et que le développement économique s'est accéléré.
Primo, nous veillons à harmoniser la réforme, le rythme de
croissance et la capacité d'adaptation de la société. Tous les
projets de réforme importants ont été élaborés et mis en oeuvre en
tenant compte de la capacité des finances publiques, des
entreprises et des masses : le moment de leur publication, le
rythme et la profondeur des réformes ont été bien étudiés, et
chaque fois que de nouvelles situations et de nouveaux problèmes
ont surgi au cours de leur application, nous avons immédiatement
procédé à des ajustements et perfectionnements. Quand les mesures
de réforme que nous voulons introduire sont extrêmement
importantes, nous faisons toujours des essais avant de les
appliquer à grande échelle, notre souci étant d'assurer une
croissance économique rapide mais régulière et d'éviter toute
fluctuation brutale. Secundo, nous avons toujours à c?ur de
sauvegarder les intérêts vitaux des masses populaires, et nous nous
efforçons plus particulièrement de résoudre les problèmes concrets
que rencontrent les personnes les plus défavorisées dans le travail
et la vie quotidienne. Tout en menant à bien notre travail dans les
domaines de la protection sociale, de la réinsertion sociale ainsi
que de l'aide au développement des régions rurales défavorisées,
nous avons consacré de grands efforts à la solution de problèmes
tels que le paiement des arriérés de salaire et l'allégement des
charges des paysans. En vue d'une meilleure gestion de risques
financiers latents, l'Etat a affecté des ressources financières
importantes au règlement des anciennes dettes touchant aux intérêts
des particuliers. Tertio, nous avons traité judicieusement les
contradictions au sein du peuple qui ont surgi dans la nouvelle
situation, ainsi que les incidents inopinés touchant un grand
nombre de personnes. Nous nous efforçons de régler les
contradictions et les différends à la base et de les éliminer dès
leur apparition. Quarto, nous avons renforcé l'ordre public.
Conformément à la loi, nous avons sévi contre les auteurs de délits
économiques ou de droit commun graves, et traité en premier lieu
les problèmes d'ordre public dans certaines régions. Nous avons
mené en profondeur des opérations de sécurité à la base. Nous avons
oeuvré à la prévention de la criminalité en cherchant à réduire la
fréquence de cas délictueux et criminels. Nous avons renforcé la
sécurité dans le monde du travail, en appliquant strictement un
système de responsabilité en la matière. Quinto, En vue de
préserver la sûreté nationale, nous avons puni au nom de la loi les
actes d'infiltration, de subversion et de sabotage des éléments
hostiles du pays et de l'étranger. Nous avons mené une lutte
résolue contre les forces séparatistes nationalistes, les
terroristes coupables d'actes de violence et les extrémistes
religieux. Sexto, nous avons perfectionné graduellement les
mécanismes de garantie des fonds, de manière à assurer le bon
fonctionnement des services de la sécurité publique et de
l'appareil judiciaire.
9)
Nous avons modifié les fonctions des pouvoirs publics en vue de
mettre en place des services gouvernementaux intègres, diligents,
réalistes et efficaces
La
mise en place d'un système d'économie socialiste de marché suppose
la séparation des pouvoirs publics et des entreprises, la
reconversion des administrations gouvernementales et le changement
du mode et du style de travail. Ces dernières années, nous avons
fait des progrès considérables sur le plan de la formation du
personnel des organismes gouvernementaux. Nous avons commencé par
entreprendre une réforme profonde de l'Administration, dont
l'essentiel consiste à transformer les services d'économie
polyvalents en services de macro-contrôle, à réajuster et diminuer
les services d'économie spécialisée et à renforcer les services de
surveillance de l'exécution de la loi. En 1998, le nombre des
organismes du Conseil des affaires d'Etat est passé de 40 à 29, les
services subordonnés ont diminué de 25% et les effectifs de 50%. En
2001, nous avons supprimé 9 bureaux administratifs, tout en donnant
plus de poids à l'Administration des affaires industrielles et
commerciales. Les autorités locales ont de leur côté entrepris des
démarches similaires. Dans l'ensemble du pays, le nombre des agents
publics a diminué de 1,15 million de personnes. Cette réforme a
permis de mieux réajuster la structure administrative qui avait
pris forme sous le régime d'économie planifiée. Bien que les
difficultés soient nombreuses, la réforme s'est déroulée sans
à-coups grâce à des mesures adéquates et à un travail minutieux.
Dans le même temps, de grands progrès ont été réalisés dans la
réorganisation de l'appareil logistique des administrations en
entités économiques autonomes, et la séparation des pouvoirs
administratifs et de gestion s'est accélérée. Les organismes de
l'Administration et du Parti au niveau central et local ont été
séparés des entités économiques créées par eux et des entreprises
qu'ils contrôlaient directement. Les trois armes, la police
militaire et les organismes judiciaires n'ont plus le droit de
faire du commerce ni de créer des entreprises. La solution de ces
problèmes, qui pourrissaient depuis de longues années et
provoquaient l'indignation générale, a eu des répercussions
considérables.
Dans l'économie socialiste de marché, la principale tâche de
l'administration est d'assurer la régulation économique, le
contrôle du marché, la gestion sociale et les prestations
publiques. Les pouvoirs publics doivent bien s'occuper des affaires
qui sont de leur ressort, et ne s'ingérer en aucune façon dans
celles qui ne relèvent pas de leur compétence. Il faut coordonner
les fonctions de prise de décision, d'exécution et de supervision.
La transformation des fonctions de l'administration suppose la
réforme du système de ratification administrative. Après avoir revu
la procédure de ratification existante les différents départements
du Conseil des Affaires d'Etat ont supprimé 1 195 formalités
administratives, les instances gouvernementales aux divers échelons
locaux ont aussi agi dans ce sens. L'exercice des fonctions
administratives suppose le gouvernement selon la loi, la défense de
l'inviolabilité de la loi et la protection des intérêts des masses.
Les divers organismes du Conseil des Affaires d'Etat et les
autorités locales aux divers échelons n'ont cessé d'améliorer leur
travail conformément à la loi, donnant l'exemple dans l'exécution
stricte des lois. Ils ont poursuivi la réforme des mécanismes
administratifs chargés de faire appliquer les lois et ont fait des
essais pour procéder à une centralisation relative des sanctions
administratives. Ils ont en outre renforcé la supervision de
l'exécution des lois au moyen de la procédure de révision
administrative. Ils ont augmenté la transparence de leurs activités
et invité les masses populaires et les médias à faire des remarques
et suggestions. Ils ont attaché une importance particulière aux
plaintes et visites des masses. Par ailleurs, l'informatisation des
services administratifs n'a cessé de progresser. Nous avons promu
l'éthique professionnelle fondée sur l'honnêteté et la loyauté et
mis en place un système de crédit social. Tout cela a contribué à
améliorer le niveau d'exécution des lois et l'efficacité du travail
de l'Administration.
Mon gouvernement a attaché une importance particulière à la
formation des fonctionnaires et à l'amélioration de leur style de
travail. D'emblée, nous avons exigé des agents publics qu'ils
soient dotés des qualités suivantes : intégrité, diligence,
réalisme et efficacité. Nous avons exigé d'eux qu'ils gardent à
l'esprit qu'ils sont les serviteurs du peuple et qu'ils doivent le
servir de tout leur c?ur, qu'ils se consacrent entièrement aux
devoirs de leur charge et n'hésitent pas à dire la vérité, qu'ils
s'acquittent de leur tâche avec rigueur et ne craignent pas
d'offenser les autres, qu'ils soient loyaux et intègres et luttent
contre la corruption, et qu'ils soient assidus tant à l'étude qu'au
travail. Ce qui a favorisé l'implantation d'un gouvernement
intègre, contribué à la performance de ses activités et au
resserrement de ses liens avec la population. Nous avons renforcé
l'éducation et la formation continue des fonctionnaires et des
chefs d'entreprises publiques, en organisant des séminaires et des
stages de formation sur des thèmes spéciaux liés aux tâches
centrales du Parti et de l'Etat. Nous avons lutté inlassablement
contre la corruption et déployé de grands efforts au redressement
des tendances malsaines dans certains secteurs et départements,
puni en vertu de la loi un certain nombre d'éléments corrompus.
L'expérience nous a appris qu'il est nécessaire d'améliorer sans
cesse la formation du personnel du gouvernement si nous voulons
mieux nous adapter à la nouvelle situation créée par la réforme,
l'ouverture et la modernisation, et mettre en place aux divers
échelons des organismes gouvernementaux dont les masses populaires
soient satisfaites et qu'elles soutiennent sincèrement.
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