Deux mois après le XVIe Congrès du Parti communiste chinois, des
industriels du secteur privé ont fait leur entrée sur la scène
politique de la Chine, ce qui est une chose rare depuis la
fondation de la République populaire de Chine (Chine nouvelle) en
1949.
Lors des sessions de l'Assemblée populaire provinciale et de la
Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC) de la
province du Zhejiang qui viennent de se terminer, en tant que
président de la Fédération de l'industrie et du commerce de cette
province, Xu Guanju, PDG du groupe Chuanhua du Zhejiang, une
compagnie privée avec un actif de plus de 800 millions de yuans, a
été élu vice-président du Comité provincial de la CCPPC.
Selon les statistiques, quelque 120 industriels du secteur privé
ont été élus membres de l'Assemblée populaire municipale et membres
du Comité municipal de la CCPPC de Chongqing.
Lors des récentes sessions de l'Assemblée populaire et de la CCPPC
de la municipalité de Beijing, parmi les nouveaux membres de
l'Assemblée populaire municipale figurent 15 industriels du secteur
privé et parmi les nouveaux membres du Comité municipal de la CCPPC
figurent 47 industriels du secteur privé, soit 17 de plus que les
sessions précédentes.
On
a constaté une pareille situation à Shanghai et dans les provinces
du Liaoning, du Hebei et du Qinghai.
D'après des analystes, le fait que des industriels du secteur privé
aient fait leur apparition dans entre autres les organes
législatifs aux divers échelons revêt une grande signification
pratique et symbolique.
"C'est une tendance historique. Les nouvelles couches sociales
cherchent le droit à la parole sur le plan politique quand elles
ont une puissance économique relativement grande," a fait remarquer
un responsable du centre de recherches sur l'Assemblée populaire et
le parlement de l'Université de Beijing (Pékin).
Fin 2001, la Chine comptait 24,33 millions d'industriels et
commerçants indépendants et 2 028 500 sociétés privées avec un
capital enregistré de 2 164,8 milliards de yuans.
Antérieurement, certains industriels de sociétés privées sont déjà
entrés dans l'Assemblée populaire nationale (APN, parlement
chinois). Mais leur nombre restait très limité. On va voir
davantage de patrons intégrer l'APN et la CCPPC au cours des
prochaines sessions en mars.
Le
XVIe Congrès du PCC, qui s'est tenu en novembre dernier, a souligné
notamment l'importance sur la protection des revenus légitimes du
travail. Il a aussi indiqué que les patrons de société privées et
d'autres nouvelles couches sociales montantes pouvaient, eux aussi,
participer à la construction du socialisme à la chinoise.
"L'aspiration ardente des nouvelles couches sociales à investir le
terrain politique et à acquérir une réputation a été reconnue
davantage par l'Etat. C'est une manifestation de la démocratisation
politique", a indiqué pour sa part le sociologue Wu Zhicheng.
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