IV. LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET LA REFORME STRUCTUELLE DE
L'ECONOMIE
La
construction en grand d'une société ayant un niveau de vie
relativement aisé ne peut se faire que si, tous nos efforts étant
centrés sur le développement économique, nous parvenons à libérer
et à développer sans cesse les forces productives sociales. Compte
tenu de la nouvelle tendance mondiale du développement économique
et scientifique, ainsi que des impératifs de la nouvelle phase de
notre développement économique, les tâches principales pour les
deux premières décennies du nouveau siècle dans ce domaine comme
dans celui de la réforme se définissent comme suit: améliorer
l'économie socialiste de marché, faire progresser le réajustement
stratégique des structures économiques, accomplir pour l'essentiel
l'industrialisation, promouvoir vigoureusement l'informatisation,
activer le processus de modernisation, assurer un développement
sain, rapide et durable de l'économie nationale, et améliorer
continuellement le niveau de vie de la population. Les objectifs du
Xe Plan quinquennal, et ceux fixés pour 2010 devront être atteints
durant la première décennie, de manière à porter à un palier
supérieur tant les grands agrégats que la puissance globale de
l'Etat et le niveau de vie général, ce qui permettra de jeter des
bases solides pour un développement plus vaste durant la deuxième
décennie.
1)
Suivre une voie d'industrialisation de type nouveau et tout faire
pour mettre en uvre la stratégie de renouveau du pays à partir des
sciences et de l'éducation et de la stratégie de développement
durable. L'industrialisation demeure, au cours du processus de
modernisation de notre pays, une tâche historique d'une grande
difficulté. L'informatisation constitue de toute évidence un choix
obligé pour accélérer l'industrialisation et la modernisation. Il
faut, grâce à l'effet de synergie de l'informatisation et de
l'industrialisation, trouver en matière d'industrialisation une
voie nouvelle qui soit caractérisée par un apport élevé de
technologie, une bonne rentabilité, une consommation réduite de
ressources, une faible pollution de l'environnement et une
utilisation optimale de cet atout que constituent nos ressources
humaines.
Nous devons optimiser la structure industrielle, de manière à créer
une configuration industrielle caractérisée par des technologies de
pointe ouvrant la marche, des secteurs de base et des industries
manufacturières jouant un rôle de pilier et des secteurs de service
en plein essor. La priorité allant au développement de
l'informatique, les technologies qui lui sont propres seront
largement appliquées dans les domaines économique et social. Il
faut développer activement des industries de pointe, capables de
réaliser des percées et de jouer un rôle capital dans
l'entraînement de la croissance économique. Procéder à la refonte
des secteurs traditionnels par recours aux technologies de pointe
ainsi qu'à des techniques avancées d'usage pratique et redresser
vigoureusement l'industrie d'équipement. Intensifier la
construction d'infrastructures. Activer le développement des
services modernes, de manière à ce que la part du tertiaire soit
plus importante dans l'économie nationale. Et mieux concilier, dans
leur développement respectif, les rapports entre les industries de
pointe et les secteurs traditionnels, entre les industries à haute
densité de capital et de technologie et les secteurs à haute
densité de travail, ainsi qu'entre les économies virtuelle et
réelle.
Une voie d'industrialisation d'un type nouveau suppose qu'il faut
mettre en valeur le rôle important des sciences et technologies en
tant que premières forces productives, compter sur leurs progrès
ainsi que sur l'amélioration de la qualification des travailleurs,
et aussi améliorer la qualité et la rentabilité de la croissance
économique. Il faut intensifier la recherche fondamentale et la
recherche sur les technologies de pointe, faire avancer
l'innovation en matière de technologies clés et l'intégration de
systèmes, tout ceci de manière à ce que le développement
technologique progresse à grandes foulées. Encourager les
innovations en matière de sciences et technologies, maîtriser les
techniques clés et détenir des droits autonomes de propriété
intellectuelle dans des domaines clés et des avant- postes du
développement scientifique et technique. Approfondir la réforme des
institutions scientifiques et techniques ainsi que de l'éducation,
mieux associer les sciences, les technologies et l'éducation à
l'économie, parfaire le système de services scientifiques et
techniques, et activer la conversion des résultats de la recherche
scientifique en forces productives réelles. Développer le système
national d'incitation à l'innovation. Faire jouer le rôle de
l'investissement à risques et créer des mécanismes de
fonctionnement du capital et de regroupement des talents, de
manière à encourager les innovations scientifiques et
technologiques et la création d'entreprises. Parfaire le système de
protection des droits de propriété intellectuelle. Il faut à tout
prix accorder au développement durable une place tout à fait
exceptionnelle, et suivre sans défaillance ces politiques
fondamentales de l'Etat que constituent la planification des
naissances et la protection de l'environnement et des ressources.
Maintenir un taux de naissance peu élevé. Exploiter rationnellement
et économiser les ressources naturelles. Remédier sans retard à la
pénurie d'eau dans certaines régions et entreprendre les travaux
d'adduction d'eau du Sud vers le Nord. Exploiter les ressources
maritimes et assurer l'aménagement global des ressources
territoriales. Sensibiliser toute la population à la nécessité
absolue de protéger l'environnement, et mener à bien la protection
et l'aménagement des écosystèmes.
2)
Faire prospérer l'économie rurale et activer le processus
d'urbanisation. Assurer le développement économique et social des
villes et des campagnes selon un plan d'ensemble, construire une
agriculture moderne, développer l'économie rurale et augmenter les
revenus des paysans, ce sont là des tâches d'une importance
capitale dans la construction en grand d'une société ayant un
niveau de vie relativement aisé. On veillera à affermir la position
de l'agriculture en tant que base de l'économie nationale, à faire
avancer le réajustement des structures de l'agriculture et de
l'économie rurale, à accroître la capacité globale de production
céréalière, à affermir le système de garantie de la qualité des
produits agricoles et à élever la compétitivité de l'agriculture
sur le marché. On donnera une impulsion à l'exploitation
industrialisée de l'agriculture, et l'on assurera un accès mieux
organisé des paysans au marché et améliorer la rentabilité globale
de l'agriculture. Susciter un essor des industries de
transformation des produits agricoles et renforcer l'économie des
districts. On élargira le marché rural, réactivera la
commercialisation des produits agricoles et améliorera le système
du marché de ces produits.
Le
déplacement du surplus de la main-d'uvre rurale vers les secteurs
non agricoles et les villes et bourgs constitue une tendance
inévitable de l'industrialisation et de la modernisation. Il faut
améliorer graduellement le niveau de l'urbanisation, assurer un
rapport de développement harmonieux entre les grandes, moyennes et
petites villes d'une part, et les bourgs de l'autre: bref, il
s'agit de suivre une voie d'urbanisation à la chinoise.
L'implantation des bourgs doit se baser sur les chefs-lieux de
district existants et les bourgs administratifs ayant réuni les
conditions requises, en veillant à ce qu'elle se fasse selon un
plan scientifique et une répartition rationnelle et soit combinée
avec le développement des entreprises rurales et des services
ruraux. Supprimer, en matière de structure et de politique, tout ce
qui entrave l'essor de l'urbanisation, et orienter de manière
rationnelle et ordonnée le déplacement de la main-d'uvre rurale
flottante.
Suivre de manière conséquente les politiques fondamentales du Parti
concernant les régions rurales, stabiliser à long terme et
améliorer continuellement le système d'exploitation forfaitaire à
base familiale et le système de gestion à double niveau combinant
centralisation et décentralisation. Là où les conditions en sont
réunies, on peut pratiquer selon la loi, sur la base du libre
consentement et moyennant finance, la cession du droit
d'exploitation forfaitaire des terres cultivées pour développer
graduellement une exploitation d'échelle. Respecter le statut des
foyers paysans en tant qu'acteurs autonomes du marché et activer
l'innovation du système d'exploitation rurale. Accroître la force
de l'économie collective. Créer et améliorer le réseau de
prestation de services pour l'agriculture. Augmenter l'octroi
d'investissements et le soutien à l'agriculture, activer le progrès
de l'agronomie et la construction d'infrastructures rurales.
Améliorer les services financiers dans les régions rurales.
Poursuivre la réforme fiscale dans les régions rurales, alléger les
charges des paysans et protéger leurs intérêts.
3)
Promouvoir vigoureusement la stratégie de mise en valeur de l'Ouest
et harmoniser le développement des économies régionales. La mise en
uvre d'une telle stratégie touche aux intérêts généraux du
développement national, ainsi qu'à la solidarité interethnique et à
la stabilité des régions frontières. Nous travaillerons pour jeter
des bases solides au développement de l'Ouest, en progressant à pas
sûrs et en mettant l'accent sur la construction des infrastructures
et l'aménagement écologique, en vue de réaliser d'ici dix ans des
résultats décisifs. Il faudra développer activement les
industries-atouts adaptées aux conditions locales et favoriser la
mise en valeur des régions prioritaires. On s'attachera à
développer l'éducation scientifique et technique, à former des
compétences dans les différents domaines et à bien les utiliser.
L'Etat renforcera son soutien aux régions de l'Ouest, au niveau des
projets d'investissement, de la politique fiscale et des transferts
de paiements, et créera progressivement des canaux de financement
pour le développememt de l'Ouest, qui seront maintenus à long
terme. On veillera à améliorer les conditions d'investissement et à
orienter les investissements étrangers et les capitaux nationaux
vers ces régions. Celles-ci, quant à elles, devront libérer
davantage les esprits et améliorer leur capacité à se développer
par elles-mêmes en vue de se frayer une voie nouvelle menant à un
développement plus rapide dans le contexte de la réforme et de
l'ouverture sur l'extérieur.
Les régions du Centre devront intensifier le réajustement des
structures économiques, promouvoir l'exploitation de l'agriculture
industrialisée, transformer les secteurs traditionnels, créer de
nouveaux pôles de croissance économique et activer le processus
d'industrialisation et d'urbanisation. Les régions de l'Est devront
accélérer l'optimisation des structures industrielles, développer
une agriculture moderne et des industries de pointe, ainsi que
l'industrie manufacturière à haute valeur ajoutée et développer de
manière plus poussée les industries exportatrices. Il faudra
encourager les zones économiques spéciales et la nouvelle zone de
Pudong (Shanghai) à ouvrir la marche dans le domaine des
innovations institutionnelles, de l'élargissement de l'ouverture
sur l'extérieur ainsi que dans d'autres secteurs. On soutiendra les
centres industriels plus anciens, notamment ceux du Nord-Est, dans
leurs efforts en vue d'activer leur réorganisation et leur refonte
et l'on aidera les villes et régions, dont les industries
extractives étaient la principale activité, à développer des
industries de substitution. On aidera les régions qui furent des
bases d'appui révolutionnaires et celles d'ethnies minoritaires à
activer leur développement. L'Etat renforcera son soutien aux
grandes régions céréalières. Les régions de l'Est, du Centre et de
l'Ouest multiplieront leurs échanges et renforceront leur
coopération dans le domaine économique en vue d'un développement
commun dans la complémentarité, ce qui permettra de créer plusieurs
zones et corridors économiques, chacun possédant sa propre
spécialité.
4)
Maintenir et perfectionner le régime économique de base et
approfondir la réforme du système de gestion des biens de l'Etat.
En fonction des exigences de la libération des forces productives
et de leur essor, on veillera comme toujours à maintenir et à
perfectionner le régime économique de base composé de divers
systèmes de propriété, avec prédominance du secteur public. A cette
fin, il convient d'observer les points suivants: premièrement,
consolider et développer de manière conséquente le secteur public.
Sa montée en puissance – du fait que les branches vitales de
l'économie nationale se trouvent sous son contrôle – joue un rôle
déterminant tant dans la mise en uvre de la supériorité du
socialisme que dans le renforcement de la puissance économique, de
la défense nationale et de la cohésion nationale de notre pays.
L'économie collective, en tant que composante importante de
l'économie publique, a un grand rôle à jouer dans la réalisation de
la prospérité commune. Deuxièmement, encourager et guider de
manière conséquente le développement du secteur non public de
l'économie. Le secteur privé, l'économie individuelle comprise,
ainsi que les autres formes de propriété non publique, en tant que
composantes importantes de l'économie socialiste de marché, jouent
un rôle appréciable dans la pleine mise en uvre des initiatives de
la société en vue d'activer l'essor des forces productives.
Troisièmement, l'unité de la prépondérance du secteur public et de
l'essor du secteur non public s'accomplit dans le processus de la
modernisation socialiste, et l'on ne saurait opposer ces deux
aspects l'un à l'autre. Tous les secteurs de l'économie, qu'ils
soient publics ou privés, peuvent parfaitement, en s'épaulant
mutuellement, faire valoir leurs atouts dans la concurrence sur le
marché en vue d'un développement commun.
Continuer à réajuster la répartition géographique et la structure
du secteur public et réformer le système de gestion des biens de
l'Etat constituent des tâches importantes dans l'approfondissement
de la réforme du régime économique. A condition de maintenir la
propriété publique, on fera pleinement jouer l'initiative tant des
autorités centrales que des instances locales. L'Etat procèdera à
l'élaboration de lois et règlements en vue de l'institution d'un
système de gestion des biens de l'Etat conférant tant au
gouvernement central qu'aux gouvernements locaux le pouvoir, en
qualité de représentants de l'Etat, d'assumer les attributions et
responsabilités de bailleurs de fonds avec jouissance des droits et
intérêts de propriétaires, unifiant les droits, devoirs et
responsabilités et combinant la gestion des actifs, du personnel et
des affaires. Les grandes entreprises d'Etat, les infrastructures
et les ressources naturelles importantes, qui touchent aux secteurs
clés de l'économie nationale et à la sécurité de l'Etat, relèvent
des attributions et responsabilités de l'Etat-bailleur de fonds
représenté par le gouvernement central. Pour les autres biens de
l'Etat, il appartient aux gouvernements locaux d'assumer les
obligations de bailleurs de fonds, au nom de l'Etat. Le
gouvernement central et les gouvernements locaux aux échelons
provincial et municipal ( échelon de préfecture compris) établiront
des organismes chargés de la gestion des biens publics. On
continuera à chercher des systèmes et formules efficaces en matière
d'exploitation des biens de l'Etat. Les gouvernements aux divers
échelons sont tenus d'appliquer strictement les lois et règlements
régissant la gestion des biens en question, de maintenir une ligne
de partage entre l'administration et les entreprises et de séparer
le droit de propriété du pouvoir d'exploitation, et ce, de façon à
ce que les entreprises puissent pratiquer une exploitation autonome
et se prendre complètement en charge, et que les biens de l'Etat
soient revalorisés.
Les entreprises d'Etat sont le pilier de l'économie nationale. Il
importe d'approfondir la réforme dans ces entreprises, de pousser
la recherche sur différentes formules pouvant s'avérer efficaces en
matière de réalisation de la propriété publique, notamment de la
propriété d'Etat, et de promouvoir vigoureusement l'innovation
touchant aux structures, aux technologies et à la gestion des
entreprises. A l'exception d'un tout petit nombre d'entreprises à
capitaux exclusivement d'Etat, il convient de transformer
activement les entreprises en sociétés par actions et de développer
l'économie de propriété mixte. On veillera à diversifier les
sources d'investissements et, dans les entreprises importantes,
assurer la détention de la majorité des actions par l'Etat. Selon
les exigences du système d'entreprise moderne, on poursuivra la
transformation légale des grandes et moyennes entreprises d'Etat en
sociétés par actions en veillant à parfaire le système de la
personne morale. La réforme des secteurs de monopole sera
poursuivie et on y introduira activement les mécanismes de la
concurrence. Grâce à l'orientation indiquée par le marché et des
mesures politiques adoptées, on créera de grandes sociétés ou
groupes géants d'entreprises compétitifs sur le plan international.
Les PME publiques seront dynamisées. On approfondira la réforme
dans les entreprises collectives et continuera à soutenir et à
favoriser le développement de l'économie collective sous diverses
formes.
On
incitera le secteur privé (travailleurs individuels compris) et les
autres secteurs non publics à jouer pleinement leur rôle dans la
promotion de la croissance économique comme dans la multiplication
des emplois et la réactivation du marché. On veillera à faciliter
l'accès du capital privé chinois à un plus grand nombre de segments
de marché, et on adoptera des mesures permettant une concurrence
loyale, notamment en matière d'investissement, de financement, de
fiscalité, d'utilisation de terrains et de commerce extérieur. On
renforcera, en vertu de la loi, le contrôle et l'administration du
secteur non public, de manière à favoriser son sain développement.
On perfectionnera le système légal de protection de la propriété
privée.
5)
Parfaire le système de marché moderne, renforcer et améliorer le
macrocontrôle. Il faut faire jouer dans une plus grande mesure le
rôle fondamental du marché dans l'allocation des ressources et
parfaire le système de marché moderne unifié, ouvert, concurrentiel
et ordonné; promouvoir la réforme, l'ouverture, la stabilité et le
développement du marché des capitaux; développer le marché du droit
de propriété, le marché foncier, le marché du travail et le marché
des technologies, etc.; créer des conditions favorables permettant
aux différents agents économiques d'utiliser sur un pied d'égalité
les facteurs de production; approfondir la réforme du système de
commercialisation, de manière à pratiquer des modes de
commercialisation modernes; assainir et réglementer l'ordre
économique sur le marché et parfaire le système de crédibilité
sociale, de manière à le faire correspondre à l'économie moderne de
marché; mettre fin au monopole sectoriel et au blocus régional, de
manière à favoriser la libre circulation des marchandises et des
facteurs de production sur le marché national.
Il
convient d'améliorer les fonctions du gouvernement en matière de
régulation économique, de contrôle et de gestion du marché,
d'administration sociale et de services publics, et de réduire et
réglementer les formalités à remplir pour obtenir des approbations
administratives; d'assigner au macrocontrôle les principaux
objectifs que constituent la promotion de la croissance économique,
la multiplication des emplois, la stabilisation des prix et le
maintien de la balance des paiements. L'élargissement de la demande
intérieure est le point d'appui fondamental et à long terme pour le
développement économique. Nous nous tiendrons au principe
consistant à accroître la demande intérieure et appliquerons des
mesures politiques macroéconomiques adaptées aux besoins de la
situation. Nous réajusterons les rapports entre l'investissement et
la consommation et augmenterons progressivement la part de la
consommation dans le PIB. Il faudra améliorer le système de
macrocontrôle caractérisé par une étroite coordination entre les
plans d'Etat et, notamment, les politiques financière et monétaire,
et faire jouer le rôle régulateur des leviers économiques. Nous
approfondirons la réforme des systèmes fiscal et monétaire, ainsi
que celle des systèmes financier, d'investissement et de
financement. En ce qui concerne le budget, il faudra aussi
améliorer la procédure de prise de décisions et le système de
gestion, renforcer la supervision des recettes et dépenses
budgétaires et intensifier la perception et la gestion des impôts.
Il faudra promouvoir sans à-coup la dérégulation du taux d'intérêt
en fonction du marché, optimiser l'allocation des ressources
financières, renforcer la gestion et la supervision des finances,
prévenir et surmonter les risques financiers de manière à ce que
les finances puissent mieux servir le développement économique et
social.
6)
Approfondir la réforme du système de distribution et parfaire le
régime de protection sociale. Harmoniser les rapports de
distribution touche aux intérêts vitaux des masses populaires et à
la mise en uvre de leurs initiatives. Il faudra donc réajuster et
réglementer les rapports de distribution entre l'Etat, l'entreprise
et l'individu; il s'agira en fait d'instituer le principe de
rémunération tenant compte de l'apport de travail et de capital, du
niveau de technicité et de la capacité de gestion, ainsi que des
autres facteurs de production, et de parfaire le système basé
principalement sur la rémunération selon le travail fourni, mais
autorisant la cxistence de plusieurs modes de répartition. La
priorité doit aller à l'efficacité, tout en tenant compte de
l'équité; on encouragera le dévouement, tout en veillant à
matérialiser la politique de répartition, de même qu'on s'opposera
à l'égalitarisme tout en évitant une trop grande disparité des
revenus. Ainsi pour la première distribution, on mettra l'accent
sur l'efficacité et fera jouer le rôle du marché, ceci pour
encourager certaines catégories de travailleurs à s'enrichir avant
les autres, grâce à un labeur honnête et une activité légale
d'exploitation; pour la seconde distribution, on insistera
davantage sur le principe d'équité et l'on fera mieux jouer au
gouvernement son rôle de régulation, qui consiste à réduire l'écart
des revenus; il faudra également que l'ordre en matière de
distribution soit réglementé de manière à réajuster rationnellement
les revenus par trop élevés dans un petit nombre de secteurs de
monopole et à proscrire les revenus illicites. L'objectif étant de
parvenir à la prospérité commune, on s'attachera à accroître la
proportion des personnes à revenu moyen ainsi qu'à élever le niveau
des revenus de celles qui touchent peu.
Assurer la mise en place d'un régime de protection sociale
correspondant au niveau de développement économique est pour notre
pays une garantie importante de stabilité sociale à long terme.
Dans cet ordre d'idées, il faudra parfaire le système d'assurance-
vieillesse et d'assurance-maladie pour les travailleurs des villes
et des bourgs, toujours par couplage des fonds communs avec les
comptes personnels; parallèlement, on perfectionnera le système
d'assurance-chômage et le régime d'octroi du minimum vital pour les
citadins; c'est par de multiples canaux que l'on s'attachera à
collecter et à accumuler les fonds de protection sociale, et les
différentes régions en détermineront rationnellement les normes et
le niveau, en fonction des situations locales; l'uvre d'assistance
sociale et de bien-être social devra aussi prendre de l'expansion
dans les villes et les campagnes; dans les régions rurales, là où
les conditions en sont réunies, on étudiera les moyens d'instituer
la pension de retraite, l'assurance-maladie et l'octroi du minimum
vital.
7)
Poursuivre la politique recommandant d' "introduire des ressources
de l'extérieur et de sortir à l'extérieur" et assurer sur toute la
ligne une constante remise à niveau de l'ouverture sur l'extérieur.
Pour nous adapter au nouveau contexte créé par la mondialisation
économique et l'entrée de notre pays dans l'OMC, nous
participerons, sur une plus grande échelle, avec un champ d'action
plus vaste et à des niveaux plus élevés, à la coopération et la
concurrence internationales sur les plans économique et
technologique, tirerons pleinement profit du marché international
et du marché intérieur, en vue d'optimiser l'allocation des
ressources et d'élargir l'espace de développement économique, tout
ceci devant contribuer à activer la réforme et le développement
grâce à l'ouverture sur l'extérieur.
On
élargira davantage le commerce de marchandises et le commerce en
services, appliquera une stratégie de diversification du marché et
fera valoir les atouts relatifs de notre pays pour conserver nos
débouchés traditionnels, tout en en cherchant de nouveaux, et l'on
veillera à accroître l'exportation en privilégiant toujours la
qualité, de manière à rendre plus compétitifs nos services et nos
marchandises d'exportation. S'agissant des importations, leur
composition devra être optimisée, la priorité devant aller aux
technologies de pointe et aux équipements clés. Enfin, on
approfondira la réforme du système de commerce extérieur, en
assurant la diversification des exportateurs et en précisant les
règlements sur la fiscalité et le mécanisme de financement
commercial.
On
veillera à attirer davantage les investissements étrangers directs,
et à ce qu'ils soient structurés de manière à être mieux utilisés.
On ouvrira progressivement le secteur des services. Par ailleurs,
différentes formules d'utilisation des investissements étrangers à
long ou à moyen terme seront mises en uvre, de manière à en
combiner l'utilisation avec notre restructuration économique et la
réorganisation et la refonte des entreprises publiques. On
encouragera les sociétés transnationales à investir dans
l'agriculture, dans l'industrie manufacturière et dans les
industries de pointe; on fera venir de l'étranger en plus grand
nombre des spécialistes de tous domaines et l'on introduira
massivement des ressources intellectuelles de toutes sortes. Les
conditions d'investissement seront améliorées et le traitement
national sera appliqué aux investisseurs étrangers, tandis que nos
lois, règlements et politiques en la matière seront précisés, de
manière à avoir plus de transparence. La mise en uvre de la
stratégie recommandant de sortir du pays constitue une mesure d'un
intérêt capital dans cette phase nouvelle de l'ouverture sur
l'extérieur. Les entreprises sous différents régimes de propriété,
disposant d'atouts relatifs, seront encouragées à investir à
l'étranger, de façon à entraîner l'exportation de marchandises et
de main-d'uvre et à créer de puissantes entreprises transnationales
et de grandes marques. Nous participerons activement à la
coopération et aux échanges économiques régionaux. Tout en
amplifiant l'ouverture sur l'extérieur, nous devrons veiller tout
particulièrement à préserver la sécurité économique de l'Etat.
8)
Tout faire en vue de multiplier les emplois et d'améliorer sans
cesse la vie de la population. L'emploi est à la base du bien-être
du peuple. Le règlement du problème de l'emploi demeure aujourd'hui
et pour encore longtemps une tâche majeure et ardue. Ceci étant,
l'Etat suit une stratégie et une politique à long terme de
promotion de l'emploi. Les comités du Parti et les gouvernements
aux divers échelons sont tenus de favoriser la création
d'entreprises et de créer davantage d'emplois; on en multipliera
les crénaux en impulsant les secteurs à haute densité de
main-d'uvre, et en soutenant par notre politique les entreprises
qui peuvent fournir de nouveaux postes et reclasser les chômeurs.
On sensibilisera la société à la nécessité de se débarrasser des
vieux préjugés en matière de choix d'un métier, et l'on introduira
des modes et formes d'emploi plus variés et plus souples;
parallèlement, on encouragera les travailleurs à chercher eux-mêmes
du travail ou à s'établir à leur compte; on veillera à mieux
organiser les cycles de formation et les services qui s'y
rapportent, et aidera les travailleurs à améliorer leur compétence
en vue de trouver un emploi; on renforcera la gestion de l'emploi
et l'on s'attachera à garantir les droits et intérêts légitimes des
travailleurs; on accordera la plus grande attention à la sécurité
dans la production, de manière à protéger les biens de l'Etat et la
vie des travailleurs.
La
finalité du développement économique étant d'améliorer tant le
niveau que la qualité de vie de la population de l'ensemble du
pays, les habitants des villes et des campagnes verront leurs
revenus augmenter au fur et à mesure du développement économique,
les secteurs de la consommation prendront plus d'ampleur, la
structure de celle-ci sera optimisée, de manière à satisfaire les
besoins matériels et spirituels diversifiés de tout un chacun; la
construction des installations d'utilité publique sera intensifiée
de manière à améliorer l'environnement de vie et l'on développera
les services de proximité pour faciliter la vie quotidienne. On
créera un système de service sanitaire et un système de soins
médicaux et de protection de la santé conformément aux exigences de
la nouvelle situation. En élevant le niveau des soins médicaux et
de la protection de la santé pour les habitants des villes et des
campagnes, on s'efforcera d'améliorer la situation sur le plan
médical et sanitaire dans les régions rurales. Il faudra aussi
développer les uvres en faveur des handicapés; Enfin dans les
régions déshéritées, on donnera une forte impulsion à l'exécution
des projets de développement conçus pour les aider à sortir de la
pauvreté et l'on travaillera à consolider les acquis: tout ceci,
pour que la population rurale démunie puisse satisfaire le plus tôt
possible les besoins élémentaires du quotidien, avant d'accéder
progressivement à une vie relativement aisée.
L'accomplissement des tâches du développement économique et la
restructuration de l'économie sont d'une importance décisive pour
activer la marche de l'entreprise socialiste de modernisation. Du
moment que tout le Parti et tout notre peuple multiethnique luttent
de toutes leurs forces et d'un même cur, nous parviendrons, sans
aucun doute, à instituer, dans cette nouvelle phase de
développement du XXIe siècle, un système perfectionné d'économie
socialiste de marché et à assurer un développement sain, rapide et
durable de l'économie nationale.
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