Le Journal français « Le Monde » a publié le 8 novembre un article
à la plume de Samuel Pisar sous le titre : « La Chine et le monde
». En voici des extraits :
«
La Chine est devenue le théâtre d'un gigantesque mouvement de
réforme qui pourrait, plus vite qu'on ne l'imaginait, redéfinir
l'équilibre économique, politique et culturel du monde. En
embrassant la cause de l'Organisation mondiale du commerce et des
Jeux olympiques de 2008, elle a franchi un cap décisif dans son
ouverture à la communauté des nations. Cette dynamique s'accélère
maintenant sous nos yeux, alors que le prochain Congrès communiste
du pays le plus peuplé de la planète s'apprête à nommer une
nouvelle génération de dirigeants.
«
Je viens d'achever une visite sur place. Ce que j'ai vu et entendu
à Pékin, Shanghaï, Hongkong et ailleurs, m'a convaincu de l'ampleur
du tournant qui s'y opère. Le boom économique est palpable, les
grands magasins présentent des articles d'excellente qualité et les
exportations croissent de façon exponentielle. La Chine est sur le
point de devenir une formidable base de production pour le monde
entier. Les grandes entreprises multinationales qui fabriquent à
Taïwan, à Singapour et partout en Asie commencent à se délocaliser
vers les zones industrielles chinoises. Il n'y a plus aucun
obstacle idéologique à ce mouvement.
«
Commerçants, investisseurs et banquiers d'autres pays se déploient
également sur le marché chinois. Pour les fabricants sud-coréens,
thaïlandais et philippins, ce marché devient un importateur
insatiable et une locomotive de croissance dans toute la région.
Les grandes villes sont envahies de voitures japonaises et
allemandes. Des grandes marques comme L'Oréal, Siemens et Nokia
brillent avec Motorola et Coca-Cola sur les imposants gratte-ciel
de verre et d'acier.
«
Mais l'Europe, l'Australie et d'autres régions et cultures devront
amplifier leurs efforts pour éviter que cette course vers le marché
du siècle ne devienne une affaire exclusivement américano-chinoise.
De ce point de vue, je regrette que la France soit en retard.
«
De toute façon, la Chine pèsera sur le monde par la force de sa
culture, de sa main-d'?uvre, de son rayonnement industriel et
commercial. Mais, tôt ou tard, elle s'adaptera au nouvel
environnement international. C'est son intérêt et le nôtre.
Je
crois au scénario de la convergence entre la Chine et le monde.
C'est peut-être même autour de cette convergence que se jouera
l'essentiel du XXIe siècle. »
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