Xiao Zhuoji : Il faut accorder une attention particulière aux problèmes de fond de l’économie chinoise


Depuis la réforme et l’ouverture, l’économie chinoise a connu une croissance rapide pendant une vingtaine d’années consécutives et le produit intérieur brut a augmenté de 9,7% par an en moyenne. En 2001, l’économie chinoise a maintenu un rythme de croissance rapide tandis que l’économie mondiale s’enfonçait dans un marasme général. Le produit intérieur brut s’est élevé à 9 800 milliards de yuans, soit 7,3% de plus que l’année précédente ; la balance commerciale a généré une rentrée en devises de 500 milliards de dollars américains, soit 7,5% de plus ; les réserves en devises étrangères ont atteint 212,2 milliards de dollars, soit 28,1%. Le Xe plan quinquennal a enregistré un bon commencement, ce qui est le fruit d’un dur labeur.

Pourtant, nous devons rester lucide : il existe un certain nombre de problèmes de fond dans l’économie actuelle et il faut prendre des mesures efficaces pour les résoudre progressivement.

Premièrement, la réforme du système et le réajustement stratégique des entreprises d’Etat progressent lentement. L’objectif d’assainir la gestion des entreprises d’Etat déficitaires de grande et moyenne importance a été réalisé. Mais comme cela résulte de mesures politiques préférentielles, la qualité et le rendement des entreprises n’ont pas été élevés de façon réelle ; un grand nombre d’entreprises risquent à tout moment de retomber dans une situation difficile faute d’une base solide ; on est encore loin d’avoir mis sur pied un système d’entreprise moderne ; les innombrables entreprises non concernées restent toujours dans une situation difficile et la tâche de la réforme et du réajustement de l’économie d’Etat restera lourde.

Deuxièmement, la situation de la faiblesse de la demande intérieure réelle n’a pas fondamentalement changé. Ces dernières années, l’épargne des citadins et des ruraux a augmenté de plus de 300 fois par rapport aux premières années de la réforme et de l’ouverture. La transformation du pouvoir d’achat potentiel en pouvoir réel a besoin de beaucoup de conditions. Il faut avant tout perfectionner le système de sécurité sociale pour débarrasser la population de tous les soucis tels que le chômage, la vieillesse et les soins médicaux. En même temps, il faut accroître les revenus des gens à bas salaires. Aujourd’hui, un phénomène particulier prédomine en Chine : il y a, d’une part, une grande quantité de produits qui se vendent difficilement, et d’autre part, un grand nombre de familles ayant un niveau de consommation très bas. La cause principale réside dans le manque de ressources. On ne peut élargir fondamentalement la demande intérieure qu’en élevant le niveau de revenus de la population et en particulier celui des gens à bas salaires.

Troisièmement, la situation de l’emploi est très critique. L’augmentation faible de la demande intérieure a pour cause principale l’emploi insuffisant. Cela non seulement porte atteinte au pouvoir d’achat des chômeurs mais aussi freine le désir de consommation des employés. Par conséquent, accroître les emplois et soulager la situation du chômage joue un rôle économique et social très important.

Quatrièmement, la Chine doit faire face à des défis rigoureux après son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce. Elle a des problèmes face à la concurrence internationale : 1. la puissance économique n’est pas forte ; 2. la qualité des entreprises n’est pas élevée ; 3. l’organisation sectorielle n’est pas rationnelle ; 4. la productivité n’est pas élevée ; 5. les finances ne sont pas assez développées ; le marché des capitaux et le marché à terme ne sont pas assez importants pour soutenir l’économie. Après l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce, les entreprises chinoises doivent rivaliser avec les entreprises étrangères et notamment avec les multinationales qui ont de grands moyens et une grande capacité d’exploitation des marchés. L’impact de cette entrée ne peut pas être sousestimé au début : d’abord, de plus en plus d’entreprises feront faillite et se retireront du marché ; ensuite, les chômeurs se multiplieront et la réinsertion deviendra encore plus difficile ; à la fin, l’écart des revenus entre la ville et la campagne s’élargira davantage et la différence entre les riches et les pauvres en ville sera plus distincte. Tout cela risquera de provoquer des récriminations de toutes sortes.

Cinquièmement, un grand nombre de lois, règlements et mesures politiques concernant les rapports avec l’étranger ne sont pas adaptés à la mondialisation économique et aux exigences de l’Organisation mondiale du commerce. Il faut dès maintenant les réviser ou les annuler.