Avec la promulgation de la première "Loi de la démographie et du
planning familial", le travail en la matière, considéré comme "le
plus difficile au monde ", connaît en ce moment des changements
profonds en passant de l'ordre administratif aux services à
fournir.
Comme ce que disent les députés à la 5ème session de l'Assemblée
populaire nationale (APN, parlement chinois), actuellement en
pleins travaux à Beijing, la pression démographique, dans des
dizaines d'années à l'avenir, pèsera encore longtemps tant sur le
développement économique et social que sur les ressources et
l'environnement.
Cependant, la Chine, pays le plus peuplé au monde, n'a pas besoin
de la soi-disante "police du planning familial" pour contrôler les
naissances, mais atteindra son objectif au moyen de l'éducation et
de la fourniture des moyens contraceptifs au choix et de services
de qualité.
La
"Loi de la démographie et du planning familial", approuvée le 29
décembre dernier, interdit l'abus de pouvoir et la violation de la
loi dans le travail de planning familial ou dans la conduite des
affaires administratives. Elle n'autorise ni le recours aux
méthodes coercitives et autoritaires ni la violation des droits et
intérêts légitimes des gens. Cette loi stipule aussi la prohibition
de toute amende imposée à ceux qui font plus d'enfants que le
nombre autoritsé par couple.
Xie Mingdao, député et président de la Commission du planning
familial pour la province du Sichuan (sud-ouest), a dit que cette
loi procure un cadre juridique aux travailleurs dans ce domaine.
Parallèlement, elle exige d'eux davantage dans le changement de
méthodes de travail.
La
province du Sichuan est très peuplée en comparaison avec le reste
du pays. Selon Xie, si l'on veut contrôler réellement et
effectivement l'explosion démographique dans une province très
peuplée, économiquement sous-développée et où les conditions
naturelles sont dures, il faut combiner le travail du planning
familial avec l'amélioration de la qualité de vie des habitants, et
non imposer l'amende.
A
ce jour, plus de 5 millions de foyers dans cette province
pratiquant le planning familial se sont débarrassés de la pauvreté.
En 2001, le taux de croissance a été de 8,1 pour 1000 dans
l'ensemble du pays mais 4,4 pour 1000 dans le Sichuan.
Ces dernières années, un grand nombre de provinces, après avoir
modifié des règlements locaux en matière de planning familial, ont
abrogé, progressivement, des mesures coercitives pour la
contraception, pour proposer cette dernière comme le " premier
choix" ou la "méthode recommandée".
Dans certaines régions économiquement plus développées, comme
Shanghai et le Zhejiang (est), on assiste à une croissance
démographique négative. Dans des régions de l'ouest, comme le
Xinjiang et le Qinghai, il est certes autorisé aux gens de faire
plus d'enfants; mais dans la réalité, les gens, acceptant la
mentalité du temps moderne, abandonnent de leur propre chef leurs
droits dans ce domaine.
Ces dernières années, la procréation saine est devenue l'actualité
du public dans le pays. Les départements concernés ont aussi leur
esprit élargi et le contenu des services fournis s'étend du simple
conseil du planning familial à des renseignements sur la prévention
et le traitement des maladies sexuellement transmissibles ainsi que
sur la stérilité masculine et féminine.
Depuis 1998, une centaine de cadres décideurs travaillant dans le
secteur de planning familial ont été envoyés aux Etats-Unis ou dans
d'autres pays pour la formation dans différents domaines.
Pour aider les habitants à résoudre les problèmes concrets dans
l'application du planning familial, satisfaire aux besoins
fondamentaux des habitants dans ce domaine et encourager les gens à
pratiquer de leur propre chef le planning familial, la Chine a
établi et perfectionné un mécanisme de récompense du planning
familial et le système de sécurité sociale.
Les députés ont dit que la pratique prouve que la politique du
planning familial poursuivie par la Chine depuis une trentaine
d'années avait pour effet de soutenir la croissance économique,
d'améliorer les conditions de vie des habitants et de retarder de 4
ans le jour où le monde compte 6 milliards d'hommes.
En
2005, la population chinoise se situerait à moins de 1,33 milliard
et en 2010, à moins de 1,4 milliard. Vers le milieu de ce siècle,
la population devrait approcher le plafond de 1,6 milliard et par
la suite, elle baisserait progressivement.