Xu Jialu, vice-président de l’Assemblée populaire nationale et
président du comité central de l’Association chinoise pour le
progrès de la démocratie, est un grand linguiste. En dehors des
affaires politiques, il n’a pas renoncé à l’enseignement sur les
recherches à propos du chinois ni à la direction de thèses de
doctorat. C’est en raison de cet arrière-plan académique et
professionnel, qu’il est devenu naturellement l’un des initiateurs
de l’élaboration de la première « Loi sur la langue et l’écriture »
de la Chine et le porte-drapeau de la rédaction de cette loi.
De
la proposition de l’élaboration de la « Loi sur la langue et
l’écriture » en tant que représentant de l’Assemblée populaire à la
rédaction et l’application de cette loi, Xu Jialu, qui a été
professeur du département de chinois et président de la Commission
nationale pour la langue et l’écriture, a toujours pensé qu’il
s’agissait d’une affaire importante concernant la culture, l’unité,
la prospérité et le progrès du pays et d’un travail « très
intéressant ».
«
La langue et l’écriture, a-t-il dit, constituent des facteurs de
liaison entre l’individu et la société. Le progrès social a besoin
d’une langue et d’une écriture unifiées et normalisées du point de
vue des échanges, de la promotion de l’union et du développement
économique. Un pays ne peut être considéré comme puissant sans
routes libres, ni transports développés, ni forces productives
puissantes, ni défense nationale solide. De même, il ne peut être
considéré comme puissant sans sa propre civilisation même s’il
possède toutes les conditions matérielles d’un pays développé.
»
La
« Loi sur la langue et l’écriture » a été mise en vigueur il y a un
an. Selon Xu Jialu, l’application de cette loi est satisfaisante.
Le gouvernement et les départements concernés ont pris des mesures
correspondantes dans les domaines suivants :
1.
La vulgarisation du putonghua (chinois standard) est renforcée. Le
travail sera accentué dans les jardins d’enfants, les écoles
primaires et les écoles secondaires du deuxième cycle et parmi les
étudiants de l’école normale.
2.
Il faut remonter à l’origine de la vulgarisation du putonghua.
Selon Xu Jialu, on doit pour cela insister à l’égard des
fonctionnaires. Lors du recrutement de ceux-ci, le chinois standard
doit être l’une des conditions obligatoires.
3.
Il faut donner des modèles et des exemples dans la vulgarisation du
putonghua. Cela concerne les secteurs de services et de la presse.
Les présentateurs de radio et de télévision ne peuvent pas
travailler avant d’avoir passé un examen de putonghua.
Xu
Jialu est optimiste en ce qui concerne la mise en application de la
« Loi sur la langue et l’écriture » et la vulgarisation du
putonghua. Grâce au développement économique, les 78 000 employés
temporaires répartis dans le pays entier sont devenus le plus gros
contingent de la vulgarisation du putonghua. Dans la province du
Guangdong, à Changshu, Wujiang et Wenzhou où les dialectes
prédominent, par exemple, le niveau du putonghua des habitants de
la région a augmenté sensiblement. A Wenzhou où le dialecte est le
plus difficile à comprendre, 100 000 habitants parlent le
putonghua. A Shanghai où les habitants n’aimaient pas parler le
putonghua, on commence à parler le chinois standard dans les
marchés.
Certains peuvent se demander comment on peut prendre des mesures «
rigides » pour la mise en application de cette loi « souple » sur
la langue et l’écriture.
Selon Xu Jialu, on ne doit pas abuser de sanctions puisqu’il s’agit
d’habitudes. Pourtant, le gouvernement et les départements
concernés ont pris des mesures dans le domaine de la normalisation
de la langue et de l’écriture. A l’heure actuelle, la publication
des livres et des journaux est systématiquement accompagnée de
fautes. Selon les règlements de l’Administration d’Etat de la
presse et de la publication, les publications qui comptent plus
d’une faute sur dix mille caractères ne peuvent pas se présenter
aux trois grands prix. Les banques de caractères électroniques et
les autres produits concernant la langue et l’écriture ne peuvent
pas être vendus avant l’examen et la ratification des autorités
compétentes telles que la Commission nationale pour la langue et
l’écriture. Un étudiant de l’école normale ne peut pas obtenir son
diplôme s’il ne parle pas correctement le putonghua. Il ne peut
obtenir son diplôme qu’après avoir travaillé un an et passé un
examen. Les commissions locales pour la langue et l’écriture ont
également pris des mesures en ce qui concerne les enseignes
commerciales. « Il y a quelques années, a dit Xu Jialu, j’ai trouvé
partout des caractères non simplifiés à Xiamen. Mais cette
année-là, 99% des caractères sur des enseignes sont normalisés.
»
Pour terminer, Xu Jialu a déclaré être favorable à l’organisation
de concours de putonghua dans les régions dialectiques du sud dont
le Guangdong et le Fujian du Sud. « Cette activité favorisera
grandement la vulgarisation du putonghua dans le sud de la Chine, »
a-t-il dit.