Renforcer les prélèvements des cotisations d'assurance-vieillesse


Li Shanbi, membre de la Conférence consultative politique du Peuple chinois et président de cette conférence de la municipalité de Wuhan, accorde une attention particulère à l'assurance-vieillesse. Dans une interview récemment accordée au journaliste de china.org. cn, il a déclaré: "Après avoir établi un système de protection sociale pour les personnes âgées, des succès remarquables ont été obtenus dans le domaine du versement des indemnités d'assurance-vieillesse et des retraites. Dans l'ensemble du pays, 120 millions d'ouvriers et d'employés actifs ont souscris à un contrat d'assurance-vieillesse, et à peu près 40 millions de retraités peuvent recevoir, à date fixe, la totalité de leur retraite."

Li Shanbi a souligné trois problèmes fondamentaux du système de protection sociale pour les personnes âgées.

1. Les fonds réservés à l'assurance-vieillesse sont insuffisants. Du fait que nombre d'entreprises d'Etat ne fonctionnent pas bien, elles n'ont pas les moyens de verser les cotisations d'assurance-vieillesse pour leurs employés. De plus, à cause de revenus relativement bas, nombre d'ouvriers et d'employés ont aussi des difficultés à verser leurs cotisations. Ce problème concerne particulièrement les personnes d'âge moyen (ici, il s'agit de ceux qui ont travaillé avant l'instauration du système d'assurance-vieillesse) qui, avec un salaire relativement bas, ont souvent des difficultés à cotiser. Quant aux personnes âgées (il s'agit de ceux qui sont partis à la retraite avant l'instauration du système d'assurance-vieillesse), elles jouissent des avantages du système de retraite et sont assurées à vie. Citons, par exemple, Wuhan, la grande et ancienne ville industrielle qui comptant de nombreuses entreprises d'Etat et de nombreux retraités, doit faire face à de sérieux problèmes. En l'an 2000, elle a perçu 1,87 milliards de yuans de cotisations et a dû verser 2,58 milliards de yuans de retraite, soit un déficit de 710 millions de yuans. Selon les estimations, Wuhan aura dans cinq ans 50 000 retraités supplémentaires par an et le déficit sera d'un milliard de yuans. Les finances locales seront incapables de combler ce déficit. Les autres vieilles villes industrielles du pays connaissent elles aussi des problèmes de ce genre

2. Le recouvrement des cotisations d'assurance-vieillesse est difficile. Certaines entreprises ne les versent pas. Le recouvrement est encore plus difficile lorsqu'il s'agit d'entreprises privées, d'entreprises à capitaux mixtes et d'entreprises à capitaux uniquement étrangers parce que leurs employés, en nombre variable, se déplacent fréquemment. En plus de cela, certaines régions et unités ne connaissent pas l'importance de l'assurance-vieillesse, elles croient faussement que faire souscrire ces entreprises à une assurance-vieillesse, c'est "prélever arbitrairement des charges" et "détériorer les conditions d'investissement". Tout cela lèse les intérêts légitimes des employés.

3. Le développement du système d'assurance-vieillesse n'est pas équilibré. Du fait que le développement économique diffère dans les diverses régions du pays, le système d'assurance-vieillesse n'y est pas le même. Celui des régions côtières de l'est est meilleur que celui de la région centrale, et celui de celle-ci est meilleur que celui des régions l'ouest. L'écart entre les revenus des employés dans diverses régions entraîne aussi une évolution déséquilibrée dans ce domaine.

Li Shanbi estime que notre pays fait face actuellement à une réorganisation stratégique de l'économie nationale et à l'influence qu'exerce la future entrée de la Chine à l'Organisation mondiale du Commerce. Il doit accepter aussi le défi de l'entrée de la Chine dans une société du troisième âge. Par conséquent, les problèmes d'assurance-vieillesse et du perfectionnement du système sont à résoudre sérieusement et de manière imminente. Dans cette optique, il a fait les propositions suivantes:

1. Etablir une loi de la protection sociale et normaliser les droits et les obligations des gouvernements des divers échelons, des entreprises et des citoyens, ce qui permettra de remettre le système d'assurance-vieillesse sur les rails: percevoir les cotisations, contracter une assurance et payer les retraite en vertu de la loi.

2. Etablir un système national unifié et normalisé de protection sociale, ce qui permettra de gérer de façon unifiée les fonds nationaux, de résoudre des problèmes de façon centralisée et que les phénomènes de déséquilibre apparus au sein du système d'assurance-vieillesse de diverses régions diminuent.

3. En temps opportun, les cotisations de protection sociale doivent être transformées en impôt. Il faut établir un canal susceptible d'assurer la collecte des fonds. En tenant compte de la situation réelle de notre pays et en assimilant les expériences des pays étrangers, nous devons établir un système approprié. Nous ne devons pas copier le système dit de haute imposition et de bien-être de haut niveau pratiqué par nombre de pays riches, parce que ce système n'encourage pas au travail et crée des paresseux.

4. Proposer aux gouvernements locaux des divers échelons de réorganiser la structure financière des dépenses et d'augmenter la proportion des dépenses dans le budget consacré à la protection sociale. L'excédent de recettes doit être destiné, outre aux dépenses légales, à compléter les fonds de protection sociale, surtout ceux d'assurance-vieillesse, et ce pour combler les rentrées d'argent insuffisantes. Simultanément, on doit établir le plus vite possible un système d'assurance-vieillesse au niveau provincial, ce qui permettra une utilisation appropriée et plus rationnelle des fonds limités.

5. Pour résoudre le problème de manque de fonds, des billets de loterie et des bons du Trésor pour la protection sociale peuvent être émis. Les fonds collectés par ce moyen doivent être bien gérés et réservé à des utilisations appropriées. En même temps, l'Etat doit permettre l'entrée de fonds de protection sociale sur le marché des capitaux pour investir dans les projets fiables et rentables. Avec les bénéfices obtenus, d'une part les dettes nationales peuvent être réglées et d'autre part cela sera bénéfique à la protection sociale.