Certains observateurs ont également remarqué que cette notion n'est pas seulement utilisée pour la première fois dans un projet de programme du Plan Quinquennal national, mais aussi dans des documents gouvernementaux officiels.

En parlant de la sécurité alimentaire, les députés ont tout de suite pensé à la baisse notable de production céréalière en l'an 2000 dans le pays. Le communiqué récemment publié sur les statistiques de l'économie nationale et le développement social en Chine en 2000 ont montré que la production céréalière chinoise se situait à 460 millions de t, soit une baisse de 9% par rapport à l'année précédente. Cette baisse intervient après les bonnes récoltes enregistrées au cours des 5 précédentes années.

Or, Chen Jiyuan, directeur de l'Institut de développement de l'économie rurale relevant de l'Académie des Sciences sociales de Chine, a estimé que la Chine attache une grande importance à la sécurité alimentaire et que cela ne signifie pas qu'il y aurait une crise alimentaire en terme du volume total de production. "Au contraire, on dispose des excédents de céréales pendant l'année de bonnes récoltes et on parvient à équilibrer la demande et l'offre pendant l'année normale", a ajouté M. Chen.

"Pendant que la production totale augmente, la demande intérieure ne la suit pas, si bien que le prix de vente de céréales va à la baisse, d'où des difficultés pour les paysans d'augmenter leurs revenus", a fait remarquer M. Chen.

"Dans ce contexte, il est inapproprié de fixer un seul indicateur de production totale", selon lui, "la sécurité alimentaire vise d'abord à assurer le volume global de céréales et comprend en suite le contenu important de régulation au moyen de l'import-export, d'entrée-sortie des réserves et d'aménagement de répartition de production alimentaire. L'élément de garantir que les plus démunis aient de quoi manger est aussi pris en compte".

Lin Can, député issu des milieux agricoles, a dit que la notion de garantir la sécurité alimentaire reflète au fait un nouveau concept du pays vis-à-vis de l'agriculture et du travail d'alimentation.

Des experts ont prévu qu'en l'an 2030, la population chinoise atteindrait le plafond de 1,6 milliard d'hommes tandis que la superficie de terres arables et les ressources d'eau seraient probablement diminuées d'un quart. Cela constitue une grande pression pour le travail à garantir la disponibilité de 400 kg de céréales par tête d'habitant.

Une information issue du Ministère des Ressources de Terre révèle que la Chine prendra des mesures des plus draconiennes dans le monde pour s'assurer que les terres cultivées ne soient pas inférieures, dans les 5 prochaines années, à 128 millions d'ha.

D'autre part, Liu Chengguo, vice-ministre de l'agriculture, a affirmé que pour retourner la situation de l'offre supérieure à la demande, les banlieues de grandes et moyennes villes dans l'est du pays vont mettre l'accent sur la production de plantes industrielles à haute valeur ajoutée ou sur la production agricole orientée vers l'exportation.

Le Ministère des Sciences et des Technologie a exprimé que les intrants seront augmentés dans le secteur de sciences et techniques agricoles pour que la croissance dans ce domaine soit supérieure au rythme de dépenses financières. Parallèlement, on encourage aussi les entreprises et autres acteurs sociaux à investir dans les recherches et développement de l'agriculture. Les capitaux à risques seront également bienvenus dans ce secteur.