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Cette guerre, méconnue en Occident, a laissé des traces indélébiles au cœur de la nation chinoise.
Lorsqu'ils évoquent la guerre de la Résistance contre l'agression japonaise qui a éclaté il y a plus de 60 ans, les Chinois éprouvent autant de chagrin que de colère. Leur lutte de résistance a duré quatorze ans (du 18 septembre 1931 au 15 août 1945). Cette guerre a fait de la Chine un pays en ruines et a engendré une catastrophe impossible à comptabiliser, sans compter les 35 millions de blessés et de morts, le dixième de la population chinoise, ainsi que des pertes de 600 milliards de dollars US. La Chine, considérée comme le principal théâtre des batailles en Orient au cours de la Seconde Guerre mondiale, est un pays qui a payé le prix fort. La souffrance que les fascistes japonais ont imposée aux Chinois est aussi cruelle que celle infligée aux Juifs par les fascistes allemands.
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Les envahisseurs japonais croyaient que la nation chinoise était une ancienne ethnie vouée à la disparition et qu'ils pourraient la conquérir en trois mois. Pourtant, la nation chinoise a rassemblé une force indomptable et a fait preuve d'une volonté de lutte inébranlable dans cette catastrophe. Le célèbre général de la Résistance Li Zongren a déclaré : « Les Chinois, poussés par la douleur, ont livré une guerre sacrée pour défendre leur pays, et en face de cet envahisseur puissant, le moral des troupes a été excellent, un fait sans précédent dans l'histoire. » La nation chinoise, encouragée par le Parti communiste chinois, a formé un front uni pour résister contre l'envahisseur et a remporté la victoire finale.
Au moment où la société internationale a apporté son aide à la Chine, la Chine a aussi tendu la main aux autres pays. Pour adoucir la situation difficile des armées alliées sur le champ de bataille de l'Asie du Sud-Est, la Chine a envoyé au combat 100 000 soldats en Birmanie. Xue Wendao, un vétéran du corps expéditionnaire, évoque : « Nous avons fait preuve d'une telle vaillance au combat que le général Joseph Warren Stilwell a été obligé de donner l'ordre de ne pas aller au front sans autorisation. »
Dans cette souffrance, la nation chinoise a gagné sa renaissance. Après la victoire de la Résistance, la Chine, qui était humiliée depuis 1840 par les puissances occidentales, s'est dressée de nouveau comme un pays indépendant. Au cours de ces quatorze ans de guerre, sur le champ de bataille chinois, il y a eu 1,5 million de morts, soit 70 % du nombre des blessés et des morts de l'armée japonaise au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le rôle chinois a été largement reconnu par la société internationale. Le président Roosevelt des États-Unis a affirmé que s'il n'y avait pas eu la Chine, et que si la Chine avait été vaincue, le Japon aurait pu occuper l'Australie et l'Inde... La Chine était l'une des quatre puissances alliées et l'un des pays fondateurs des Nations Unies.
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La victoire de la Résistance contre l'agression japonaise a été non seulement la victoire de la Chine, mais aussi la victoire de la civilisation et de la créativité sur la sauvagerie et la destruction, et une victoire de la vie contre la mort. Bien qu'elle ne puisse connaître cette guerre que par les manuels et les films, la jeune génération ne doit pas oublier cette guerre sacrée. Pour elle, c'est une responsabilité et un devoir. Il faut faire des efforts pour préserver l'authenticité de l'histoire. Selon Gerhard Schroeder, évoquer l'époque du national-socialisme, évoquer la guerre, évoquer les massacres raciaux et les crimes sont un devoir moral. Selon ses dires : « Nous devons lutter avec fermeté contre toutes les tentatives de ce type : que la souffrance apportée aux Allemands par la guerre neutralise les crimes de guerre, que les discussions sur les criminels se transforment en discussions sur les victimes et relativisent les crimes des nazis. » Ce point de vue est important pour le Japon qui faillit toujours à liquider la dette de ses crimes et à faire son examen de conscience.
Tous les gens doivent tirer des leçons au moment où ils évoquent avec douleur la guerre et travaillent à garder une vie menée dans la paix, la liberté et l'équité.
Histoires de quatre villes en temps de guerre
Shanghai : l'humanisme malgré l'occupation
La Shanghai des années 1930 avait un attrait particulier pour le Japon parce qu'elle était une grande métropole internationale dans son voisinage. Après la Première Guerre mondiale, le Japon a concentré à Shanghai la totalité de son commerce, de ses expéditions et de sa fabrication destinés à la Chine, et en 1930, 30 000 des 50 000 étrangers de la ville étaient des Japonais.
Le 31 août 1937 a éclaté la bataille de Songhu (guerre de Shanghai) qui s'est livrée entre 700 000 soldats chinois qui assuraient la défense contre 300 000 envahisseurs japonais. Au cours de cette longue bataille féroce qui a duré deux mois, les pertes chinoises s'élevaient à une division (quelque 1 500 hommes) par jour. Selon le général chinois He Yingqin, 85 divisions -330 000 soldats chinois- ont été éliminées. Au moment où l'armée japonaise a réellement occupé Shanghai, He avait enduré des pertes de 50 000 hommes. Cao Juren, un journaliste chevronné de l'époque, a rapporté : « Au commencement de la bataille, la communauté internationale pensait dans l'ensemble que les forces de la Chine étaient tout à fait inégales par rapport à celles du Japon, et que livrer une guerre contre l'agression japonaise était une folie. » Toutefois, la bataille de Songhu a brisé l'illusion du Japon : pouvoir conquérir la Chine en trois mois. En outre, elle a suffisamment remonté le moral de la nation entière pour lui permettre de résister aux envahisseurs. Dans sa lettre au président Roosevelt, Evans Carlson, l'envoyé spécial du président, a exprimé son admiration à l'égard de la nation chinoise pour son front uni et son désir commun de combattre à un moment de crise nationale.
Pendant l'occupation japonaise, les citoyens de Shanghai ont maintenu l'esprit philanthropique propre à une métropole internationale, et ils ont offert leur aide aux réfugiés juifs. De 1933 à 1941, Shanghai a accepté plus de 30 000 réfugiés juifs en provenance de l'Europe. George Reinisch se souvient : « À ce moment-là, les Juifs arrivaient à Shanghai à un rythme de 1 000 par mois, et bon nombre d'entre eux étaient sans ressources. Que nous soyons parvenus de façon ou d'une autre à survivre est dû en grande partie à la bonté et la bonne volonté du peuple chinois. »
Kunming : l'histoire d'un vétéran américain
Kunming est la capitale du Yunnan, une province frontalière du Sud-Ouest. Après que les envahisseurs japonais eurent occupé des régions côtières du Vietnam et de la Chine, la route Yunnan-Birmanie était le seul lien entre la Chine et le monde extérieur.
Comme cette route était bien loin derrière les lignes japonaises ennemies, Kunming a été l'emplacement choisi par beaucoup de compagnies et d'universités, notamment les universités de Beijing, Qinghua et Nankai, qui cherchaient à fuir les zones intérieures déchirées par la guerre. En conséquence, l'économie et les activités culturelles se sont développées rapidement à Kunming. Beaucoup d'exploits de guerre audacieux y ont eu lieu, entre autres, ceux du vétéran américain Claire Chennault.
En mai 1937, ce vétéran de 47 ans de la US Air Force est arrivé à Shanghai par le bateau postal. Son passeport indiquait que son occupation civile était fermier. Chennault, qui avait été invité par Soong Mei Ling pour former les pilotes chinois, avait projeté un séjour de trois mois, mais un an plus tard, il se préparait à ouvrir une école d'aviation à Kunming dans laquelle il voulait former les pilotes chinois aux normes des États-Unis. Il a recruté plus de 200 volontaires des États-Unis qui « … parce que les États-Unis et le Japon n'étaient pas encore en guerre, détenaient des passeports montrant des occupations comme musicien, étudiant, banquier, etc. », révèle Anna C. Chennault, la veuve de Claire.
En 1941, le président Roosevelt a convaincu le Congrès de voter une loi permettant la vente d'avions de chasse à la Chine et aux réservistes et aux vétérans d'aller en Chine en tant que volontaires des États-Unis. En juillet de la même année, 110 pilotes et 150 techniciens et médecins étatsuniens sont arrivés en Chine. Leur tâche consistait à transporter des approvisionnements par avion, à protéger la route Yunnan-Birmanie et à combattre les forces aériennes japonaises dans la plupart des régions du territoire chinois. Bien qu'ils aient été à court de personnel, de carburant et de pièces de rechange et que leurs avions eussent montré des signes de vieillesse, les Étatsuniens ont toujours eu la main haute sur les forces ennemies qui étaient beaucoup plus fortes et mieux équipées. Les citoyens chinois enthousiastes les ont surnommés les « Tigres volants ». Chennault a été nommé commandant de la US Air Force en Chine et promu au rang de général de brigade. Par la suite, il a accompli la mission de transport aérien « Hump ».
Le Japon avait le contrôle complet des ports et du système de transport de Chine, de sorte que les approvisionnements antifascistes devaient être transportés par avion via un col de montagne de l'Himalaya qui ressemblait à une bosse de chameau. Ce parcours aérien a par conséquent été connu comme la « bosse (hump) ». Pendant trois ans et trois mois, Chennault et ses hommes ont transporté par avion 800 000 tonnes de matériels militaires à l'armée des États-Unis en Chine.
Vers la fin de la guerre, les Tigres volants et la 14e Armée de l'air, commandée par Chennault, avaient abattu 2 600 avions japonais, coulé ou endommagé 2,2 millions de tonnes de vaisseaux de guerre et de bateaux commerciaux japonais et avaient tué 66 700 soldats japonais, et ce, avec une incroyable proportion de pertes : un avion étatsunien contre 80 avions japonais.
Le 1er août 1945, Chennault est rentré aux États-Unis via Chongqing, où sa voiture (la limousine privée de Tchang Kaï-chek) a été accueillie par une foule considérable de gens de l'endroit qui l'ont littéralement poussée dans les rues de la ville pendant plusieurs heures avant de l'escorter au centre d'une place. Là, sur une estrade, étaient empilés des bijoux, des antiquités chinoises et des bannières honorifiques –des cadeaux de la population locale reconnaissante. Chennault est mort aux États-Unis en 1958, à l'âge de 67 ans, et Soong Mei Ling a assisté à son enterrement à Washington.
Chongqing : la capitale en temps de guerre
Chongqing, située dans l'arrière-pays de la Chine du Sud-Ouest, est entourée de montagnes abruptes et traversée par le fleuve Yangtsé. Sa topographie la rend facile à défendre et difficile à pénétrer. Quand Nanjing, la capitale du Guomindang, a été capturée par les envahisseurs japonais en 1937, Chongqing est devenue capitale de la République de Chine et capitale de guerre. C'est vers celle-ci que convergeaient les forces antifascistes. La ville a été le centre diplomatique de la Chine et le théâtre du commandement oriental durant toute la Seconde Guerre mondiale.
Ce statut, qui a été en vigueur durant huit ans et demi, a laissé à Chongqing 400 sites historiques, dont les bâtiments des bureaux du Guomindang, les sites des ambassades et des agences de presse étrangères, de même que les résidences de personnalités célèbres. Non loin de la tour Yunxiu de Tchang Kaï-chek, on trouve une maison chinoise appelée le pavillon au toit de chaume, où le maréchal George C. Stilwell, envoyé spécial du président Truman, a habité durant son séjour à Chongqing. Le général Joseph Stilwell et sa famille ont vécu dans un siheyuan de l'arrondissement Liziba de Chongqing, et le 50, Zengjiayan a été connu comme le manoir de Zhou, après que Zhou Enlai l'eut loué et employé comme bureau du Comité central du PCC en Chine du Sud. Le bureau de Chongqing de la Huitième Armée de Route est un bâtiment gris de trois étages dans Hongyancun. Les chambres à coucher/bureaux de Mao Zedong et de Zhou Enlai étaient au deuxième, et le troisième servait d'aire de travail et d'habitation pour les membres du personnel. Un émetteur-récepteur, utilisé pour établir un contact direct avec Yan'an, était conservé dans le grenier.
En tant que capitale de guerre et de la République de Chine, Chongqing a souffert davantage que n'importe quelle autre ville derrière les lignes japonaises. Selon l'historien Wang Qunsheng, survivant des raids aériens de Chongqing : « Ce que je me souviens de Chongqing, en tant qu'enfant de trois ans, ce sont des bombardements ininterrompus ». Les forces japonaises ont mené une campagne de bombardement aveugle des cibles politiques, militaires et économiques de Chongqing, ainsi que de ses rues, écoles, magasins et résidences. Cette campagne a duré cinq ans et six mois. Son objectif était de « détruire la volonté de résistance de l'ennemi ».
Pendant deux raids aériens en mai 1939, l'Armée de l'air japonaise a tué 3 991 personnes, en a blessé 2 323, a détruit 4 889 bâtiments et a fait 200 000 sans-abri, ce qui constitue le raid aérien le plus dévastateur de l'histoire mondiale. Le 5 juin 1941, 24 bombardiers japonais ont bombardé les rues principales et les secteurs résidentiels de Chongqing pendant 40 heures d'affilée. Une de ses cibles était l'abri antiaérien de Jiaochangkou, où plusieurs milliers de personnes ont suffoqué.
Yan'an : l'étoile rouge au dessus de la Chine
Située sur le cours moyen du fleuve Jaune en Chine du Nord-Ouest, Yan'an est protégée par trois montagnes et traversée par deux fleuves. Pendant la guerre de Résistance, Yan'an était le centre de commandement des batailles derrière les lignes japonaises. À cet égard, elle a eu une importance stratégique dans l'histoire des guerres de la Chine, et elle a servi d'aimant pour les jeunes patriotes, les intellectuels et les paysans chinois. De 1935 à 1948, Yan'an a été le siège du Comité central du PCC.
Edgar Snow a été le premier journaliste occidental à visiter Yan'an. C'est dans son livre pionnier Red Star over China qu'il a, pour la première fois, présenté au monde occidental cette région « rouge » de la Chine. Dans ce livre, il décrit les bases révolutionnaires anti-agression que le Parti communiste chinois avait établies derrière les lignes japonaises, comment le Parti a développé la production, « … édifié une vie communautaire intelligente et prospère… », mobilisé et uni toutes les forces politiques pour joindre la « guerre du peuple » contre les envahisseurs japonais. Il était convaincu que la jeunesse, l'esprit, la formation, la discipline de l'Armée rouge, de même que le bon équipement saisi des troupes antagonistes du Guomindang, remporteraient la victoire finale, et que c'était « la seule armée politiquement blindée en Chine ». Il a décrit son chef, Mao Zedong, comme un homme qui « a analysé avec précision les forces internes et internationales impliquées, et a prévu correctement la tournure générale que prendraient les événements ». Il relate comment les prévisions franches de Mao selon lesquelles la guerre de résistance serait longue et difficile « … a désarmé d'avance le genre de défaitisme qui attaque les illusions brisées » et comment Mao « … a aidé à édifier une confiance en la nation plus durable, en estimant correctement la grande résistance que pouvaient offrir les ressources humaines et matérielles de la Chine, une fois mobilisées d'une manière révolutionnaire ».
Mao Zedong et son armée ont formulé des tactiques souples et efficaces contre un ennemi beaucoup plus fort, et ils sont devenus le pilier des forces chinoises contre l'agression. En août 1940, la Huitième Armée de Route a lancé une attaque massive contre les réseaux de transport et les bastions principaux de la Chine du Nord occupée. La campagne, entreprise par 100 régiments communistes, a duré trois mois et demi, et les troupes japonaises ont été forcées de se retirer du nord du Shanxi. Pendant la campagne, les troupes régulières et des partisans ont livré 1 800 grosses et petites batailles, tué 25 000 soldats ennemis et en ont capturé 18 000. C'est la plus grande campagne qu'aient menée les troupes communistes derrière les lignes japonaises.
Mao Zedong avait dit à Edgar Snow que le Parti communiste chinois gagnerait la victoire finale, et Snow a été étonné quand ses prévisions se sont avérées justes. Cette victoire a été fondée sur la confiance de Mao Zedong en Yan'an qui, selon les paroles de feu Israel Epstein, qui a visité Yan'an après Edgar Snow, était l'embryon de la Chine nouvelle.
Nanjing : entre histoire et réalité
Sur le boulevard ombragé par les platanes roulent les Honda et les Mazda; devant le mausolée de Sun Yat-sen, le panneau de pellicules Fuji du magasin de photos attire le regard; sur les étagères de la librairie au bord du lac Yuanwu, les ouvrages de l'écrivain japonais Murakamu Haruki sont alignés; et dans les magasins du centre-ville, les produits électroniques japonais abondent. Il est facile de trouver des produits japonais et des publicités sur ces produits dans les grandes villes chinoises, mais pas toujours à Nanjing.
M. Wu Zhe, directeur du département de la coopération commerciale avec l'étranger de la ville de Nanjing, dit : « En 2004, l'investissement japonais à Nanjing était de 70 millions de dollars US, mais au premier semestre de cette année, nous avons déjà signé 22 projets, pour un montant atteignant 500 millions de dollars US. Bien que ce montant soit une somme insignifiante en comparaison du fort volume du commerce entre la Chine et le Japon, pour la ville de Nanjing, c'est déjà un record historique.
Ce record provient des mesures prises par la municipalité de Nanjing ces deux dernières années.
En mars 2003, Jiang Hongkun, maire de Nanjing, a conduit une grande délégation afin de présenter le nouveau visage de Nanjing. À cet effet, le Groupe de jeunes artistes de Nanjing et l'Ensemble artistique de Yunjin sont allés au Japon et y ont tenu une activité intitulée Une journée à Nanjing . Durant la conférence de presse au Japon, le maire de Nanjing a maintes fois présenté avec sincérité l'environnement d'investissement de cette ville. Parallèlement, la ville a invité les hommes d'affaires japonais qui avaient investi à Nanjing à encourager davantage d'entrepreneurs japonais à y venir.
Xian Shaoming, un des membres de cette délégation, se souvient encore de la difficulté de cette visite. Au cours de la conférence, des journalistes japonais posaient sans cesse des questions sur le massacre de Nanjing. Les membres de cette délégation ont expliqué que Nanjing est une ville qui chérit la paix.
Après la Seconde Guerre mondiale, Nanjing n'était plus une ville ordinaire; elle était un mémorial à la haine de la guerre et à la honte de la Chine. Le 12 décembre 1937, l'armée japonaise a massacré 300 000 personnes dans cette ville. Désormais, à 10 h, le 13 décembre de chaque année, la sirène antiaérienne fait entendre sa sonorité stridente à Nanjing. Cette façon de faire, commencée depuis 1997, rappelle aux gens cette histoire cruelle. Les vestiges historiques des six dynasties impériales, le Mémorial du massacre de Nanjing, l'Ancien Siège de la maison des femmes de réconfort de l'armée japonaise et le Mausolée de Sun Yat-sen à la mémoire des héros antijaponais attirent aussi les visiteurs.
C'est pour cela que les villes japonaises éprouvent une certaine crainte face à Nanjing. Les principaux officiers commerciaux de la ville de Nagoya, ville jumelée à Nanjing, ne sont jamais venus à Nanjing. Beaucoup d'entreprises de Nagoya ont investi en Chine, mais très peu à Nanjing. Beaucoup de villes de la province du Jiangsu, sauf Nanjing, organisent chaque année des rencontres commerciales au Japon. À elle seule, la ville de Wuxi a attiré le sixième du total des capitaux japonais investis en Chine.
En ce qui concerne les fonctions de la ville, la localisation géographique, les ressources humaines, les bases industrielles, etc., la ville de Nanjing est de loin supérieure à la ville de Wuxi. « Par rapport à d'autres villes du delta du Yangtsé, notre conception et notre manière de faire des affaires sont quelque peu arriérées », estime ainsi M.Wu Zhe.
En réalité, le gouvernement municipal de Nanjing joue depuis assez longtemps un rôle bien embarrassant. D'un côté, dans l'environnement mondialisé centré sur l'édification économique, la ville de Nanjing a besoin de développer fortement son économie. Le Japon est l'un des principaux partenaires commerciaux étrangers de la Chine, l'édification de Nanjing a besoin de la participation des hommes d'affaires étrangers. Mais par ailleurs, les relations entre la ville de Nanjing et le Japon s'effectuent toujours sous l'ombre d'une certaine réalité historique. Les divergences entre ces deux partenaires à propos du grand massacre de Nanjing ont grandement restreint le développement de leurs relations commerciales. À Nanjing, tout sujet portant sur le Japon peut être source de disputes. Il y a quelques années, un hôtel a ouvert ses portes le jour de l'anniversaire du grand massacre. Résultat : il a été saccagé par des gens en colère. Selon des informations, le nombre des entreprises à capitaux japonais à Nanjing est inférieur à celui d'autres régions de Chine, et elles sont souvent petites.
Quelques membres du comité de Nanjing de la Conférence consultative politique du peuple chinois ont conseillé de changer le nom du « Musée à la mémoire des morts du grand massacre de Nanjing » en « Centre de la paix internationale de Nanjing, Chine ». Cela a suscité des protestations de la part des habitants de Nanjing et aussi des Chinois d'outre-mer. Par la suite, la municipalité de Nanjing a nié cette affaire du changement de nom.
Entre mémoire et oubli
Les jours fériés sont toujours les moments les plus occupés pour Chang Zhiqiang, 80 ans. Invité par les visiteurs du Musée à la mémoire du massacre de Nanjing, il y vient pour raconter cette histoire. Mais il refuse souvent cette invitation, sauf celle des visiteurs japonais. Il est l'un des rares témoins à pouvoir encore raconter cette triste affaire.
Avec le temps qui passe, le nombre des survivants du massacre de Nanjing a diminué. Selon un document, à la fin de mars 1938, 235 000 personnes ont échappé au massacre de l'armée japonaise. Mais en 1997, il ne restait que 2 630 témoins et victimes du massacre.
M. Chang ne peut cacher sa douleur en se rappelant cette histoire. En 1937, Chang Zhiqiang n'avait que 10 ans. Il a vu son père et beaucoup de jeunes hommes former un mur humain pour empêcher les cruels soldats japonais de s'approcher des vieillards et des enfants. Pour protéger ses enfants, sa mère a été tuée. Son frère de 2 ans est mort aux côtés de sa mère. Sa sœur a été violée et tuée par des soldats japonais.
Comme d'autres survivants du massacre, M. Chang a rarement raconté cette histoire, même à ses petits-enfants. « Je ne veux vraiment pas raconter cette histoire, car m'en remémorer les détails est trop pénible », dit-il en pleurant. Avant sa retraite, il n'était jamais venu au Musée à la mémoire du massacre de Nanjing. À quelques reprises, il a voulu y entrer, mais toujours, à la porte, il avait déjà les larmes aux yeux.
En 1997, quand il a vu à la télévision que des Japonais n'avouaient pas ce massacre, sa colère a monté. Il a écrit pour la première fois ce qu'il avait vécu. À quelques reprises, il est venu au musée pour raconter cette histoire. « Au début, quand je voyais des visiteurs japonais, je les détestais et j'avais de la haine à leur égard, dit-il, mais après avoir écouté ce que j'ai raconté, ils essuyaient des larmes, certains s'agenouillaient et d'autres n'avaient de cesse de s'incliner bien bas devant moi. Au début, j'étais surpris et gêné, mais maintenant il me semble que je n'éprouve plus une haine aussi forte envers les Japonais. Je me suis senti libéré lorsque la haine a diminué dans mon cœur. » Il a dit qu'il savait déjà faire la différence entre les Japonais et le gouvernement militariste d'alors. Selon ses dires, il veut raconter cette histoire à ses enfants et à ses petits-enfants aux derniers jours de sa vie. « Ce ne serait pas bien s'ils apprenaient cette histoire très tôt, mais il faut les laisser savoir. »
Les jeunes d'aujourd'hui n'éprouvent pas la même chose face à cette triste histoire. Dans un restaurant japonais tenu par un Chinois, Dong Yixin, 18 ans, travaille comme serveuse depuis un an et demi. Il y a quatre autres restaurants japonais dans cette rue. Elle est en train d'étudier le japonais dans l'espoir de travailler dans un restaurant tenu par un vrai Japonais. « On dit que le patron de ce restaurant est très gentil. Les employés peuvent se reposer pendant les jours fériés. En plus, ils reçoivent une prime plus élevée que la nôtre », dit Dong, bien franchement. « Avant de travailler, je n'avais pas beaucoup d'impressions sur les Japonais, mais ceux qui viennent dans notre restaurant sont bien élevés. Je pense que le patron de ce restaurant l'est aussi. On dit que ses employés ont rarement donné leur démission. Cependant, même si elle travaillait dans ce restaurant, elle n'oserait pas en faire part à ses parents. « Ils auraient des soucis s'ils apprenaient que je travaille pour un Japonais. Ils ne connaissent pas les Japonais », ajoute-t-elle.
En 2002 et 2004, l'Institut sur le Japon de l'Académie des sciences sociales de Chine a effectué deux enquêtes sur les relations sinojaponaises. On a alors découvert que le degré d'inimitié des Chinois envers le Japon avait augmenté. Depuis deux ans, le nombre des Chinois qui sont « très amicaux » et « amicaux » envers le Japon a passé de 5,9 % à 6,3 %, et celui des Chinois qui sont « très inamicaux » et « inamicaux » avec le Japon a augmenté de 43,3 % à 53,6 %. M. Jiang Lifeng, chercheur de cet institut, a indiqué que les différents échanges forment un pont de compréhension et de confiance mutuelles entre la Chine et le Japon. Mais ces dernières années, on organise très peu d'activités de grande envergure dans ce domaine.
Chercher la réalité historique
Pourquoi tant de nos compatriotes ont-ils été tués sur leur propre sol par des étrangers? Quelle responsabilité devraient endosser les Chinois de l'époque pour la corruption et la décadence de l'État? Pourquoi les Japonais ont-ils massacré la ville? La réalité du grand massacre de Nanjing, est-ce bien ce que nous apprenons dans les livres historiques? M. Zhang Sheng, professeur et assistant de recherche sur la guerre antijaponaise du département d'histoire de l'université de Nanjing, s'est souvent posé ce genre de questions. Ses élèves lui posent aussi les mêmes.
« L'existence du grand massacre de Nanjing ne pose aucun problème. Ce qui est plus important, c'est le nombre de faits et de réalités sur ce massacre que nous ne connaissons pas encore », dit M. Zhang. L'université de Nanjing, l'École normale supérieure de Nanjing et l'Académie des sciences sociales de Chine sont en train de compiler des documents sur ce grand massacre. Ces documents comptent environ 12 millions de caractères répartis en 30 volumes; ils seront publiés ce mois-ci.
En tant qu'un des rédacteurs de ces documents, M.Zhang exprime : « Le but de ces documents est de tirer au clair l'attitude que nous devons prendre face à ces faits historiques. Auparavant, nous répondions toujours aux méchancetés par la bonne volonté. Mais plus de 50 ans d'expérience nous ont montré que ce principe et cette attitude ne sont pas corrects. Le prix de la guerre est bien lourd. Tant de gens y ont perdu leurs familles et même leur vie. Qui peut sauvegarder leurs droits et panser leurs blessures? Mais par ailleurs, devrions-nous exiger des compensations de la part des Japonais? À mon avis, ce n'est qu'un problème juridique personnel. Pour un État, l'histoire devrait être sélectivement oubliée. Sinon, les intérêts actuels et les faits historiques seront toujours aux prises. Ce n'est pas bon ni pour l'image de l'État, ni pour le bon état d'esprit de ses citoyens. »
« Il faut prendre une attitude franche, insiste-t-il, vous avez tort et nous devons le dire, ne pas nous taire par crainte de vous mécontenter. Le but est d'éduquer les jeunes qui n'ont pas connu cette histoire douloureuse et d'espérer qu'on ne connaîtra plus ce drame. Nous espérons que les jeunes comprennent qu'une Chine puissante ne sera pas malmenée. Tel est le point le plus important. »
Pour rédiger une histoire complète, Zhang Sheng et ses collègues ont fouillé les documents dans les bibliothèques et les archives. « Nous savons bien que beaucoup de pays ont conservé quantité de matériel sur le massacre de Nanjing, mais nous en avons obtenu seulement le dixième », explique Zhang. Un travail minutieux et complexe les a tenus extrêmement occupés.
Bien que le travail soit ardu, le groupe de recherche a obtenu des résultats passionnants. Ils ont trouvé des journaux écrits par certains soldats japonais après le massacre de Nanjing et des journaux de citadins de cette époque-là. L'ampleur du massacre de Nanjing, décrite par des diplomates allemands dans un télégramme qu'ils avaient envoyé au ministère des Affaires étrangères de l'Allemagne était très claire, même plus détaillée que dans les reportages des journaux chinois d'alors. L'armée américaine avait déchiffré le code secret des Japonais avant le massacre. Après le massacre de Nanjing, des journaux anglais et américains comme le New York Times et le Los Angeles Times ont aussi fait des reportages. Leurs journalistes ont vu la situation lamentable d'alors et on dit que les cadavres étaient entassés et que les blindés roulaient sur les morts qu'on n'avait pas encore enlevés. « Les droitistes japonais ont dit que les journaux chinois avaient exagéré, et des Japonais ont pris des photos des rues nettoyées en disant qu'il n'y avait jamais eu de massacre. Pourtant, nous avons trouvé le témoignage d'une tierce partie », déclare Zhang Sheng. Ils ont entendu dire que le Danemark et la Hollande conservaient aussi des documents sur le massacre de Nanjing. « Nous, chercheurs de l'histoire, n'avions pas pensé que les documents sur ce sujet étaient dispersés partout et que leur contenu serait si détaillé, » dit-il avec émotion en parlant de cela.
« À propos du nombre de victimes du massacre de Nanjing, nous avons un chapitre sur la destruction des cadavres. La majorité des victimes ont été jetées dans le fleuve Yangtsé, brûlées ou enterrées par les Japonais. Personne ne connaît les chiffres exacts de ceux qui ont été jetés dans le fleuve, 20 000 ou 150 000 personnes. Certains autres ont été enterrés dans des fosses communes. Nous estimons que 300 000 morts n'est pas un chiffre exagéré.
Actuellement, Nanjing ressemble à un grand chantier et des grues se dressent partout. Pour résoudre le problème du transport, on est en train de construire un grand pont moderne entourant la ville. Nanjing s'efforce de devenir une grande métropole aussi belle que Shanghai. Comme les caractères gravés sur la stèle, on n'oubliera pas facilement l'histoire, mais on exprime une meilleure confiance en l'avenir.
Nous sommes tolérants, mais il est inacceptable de nier les faits
Repayer le mal par le bien après la Seconde Guerre mondiale
Li Shuxian, 81 ans, vit seule dans la ville de Changchun, province du Jilin, en Chine du Nord-Est. Sa seule fille adoptive, Xu Guilan, s'est établie au Japon et lui rend visite de temps à autre. En 1943, Li Shuxian était enceinte et elle a fait une fausse couche, provoquée par l'arrivée d'une troupe de soldats japonais, et elle a alors perdu la chance d'être mère. Quoique, deux ans plus tard, en 1945, elle ait adopté une orpheline japonaise de trois ans et l'ait rebaptisée Xu Guilan : « J'avais des sentiments mitigés à ce moment-là; je ne savais pas si je devais l'adopter ou non. Mais voyant que la pauvre enfant allait mourir si je ne l'adoptais pas, j'ai donc oublié toute haine et je l'ai adoptée. Peut-être est-ce la nature morale des femmes chinoises », dit Li Shuxian.
En Chine du Nord-Est et dans l'est de la Mongolie intérieure, des Chinoises au grand cœur comme Li Shuxian ont adopté des milliers d'orphelins japonais qui avaient été abandonnés par les Japonais lorsque la guerre a pris fin. Aux yeux des Chinois ordinaires, les enfants japonais abandonnés étaient innocents. La guerre leur avait apporté le malheur. Plus de 2 800 orphelins japonais adoptés par des familles chinoises ont été reconnus par le gouvernement japonais, mais leur nombre véritable est beaucoup plus important. Le professeur Qu Xiaofan de l'Université normale du Nord-Est a mené une recherche sur les orphelins japonais depuis des années. Selon son évaluation, les familles chinoises ont adopté au moins de 5 000 à 7 000 orphelins japonais.
Les Chinois ont adopté une politique de « repayer le mal par le bien » à l'égard des malfaiteurs japonais. Au début des années 1950, des 1 062 criminels de guerre japonais emprisonnés dans le Bureau d'administration des criminels de guerre de Chine, 1 017 ont été exemptés de poursuite, libérés et renvoyés au Japon en trois groupes en 1956; les 45 autres ont été emprisonnés, mais aucun n'a été condamné à la peine de mort. Ils ont été libérés et renvoyés au Japon en avril 1964. Ces prisonniers de guerre japonais retournés au pays ont fondé une organisation et ont publié des livres afin de faire connaître le traitement humanitaire que le Bureau des criminels de guerre de Chine leur avait prodigué.
À titre de pays sorti vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement chinois aurait pu réclamer 120 milliards $US d'indemnités de guerre. Comme l'a déclaré feu le premier ministre Zhou Enlai, si la Chine avait réclamé des compensations de guerre du Japon, le fardeau aurait été assumé par le peuple japonais. Pour payer cette dette, il aurait mené une vie difficile pendant longtemps, et ceci n'était pas conforme au souhait de perpétuer l'amitié avec le peuple japonais de génération en génération. À ce moment-là, le niveau de vie des Chinois n'était pas meilleur que celui des Japonais.
Respecter l'histoire
En 1995, une nouvelle publiée dans The Japanese Times a totalement changé la vie de Wang Xuan qui étudiait alors au Japon et y a obtenu une maîtrise. Dans cet article, on signalait que lors d'un séminaire international sur l'Unité japonaise de guerre bactériologique 731, deux chercheurs japonais avaient livré un rapport sur la peste survenue dans le village de Chongshan, Yiwu, province du Zhejiang, laquelle avait été provoquée par des opérations de l'Unité de guerre bactériologique 731. C'était le village natal de Wang Xuan. Désormais, elle sentait qu'elle ne pourrait plus rester plus longtemps à ne rien faire. En 1996, elle a été choisie comme interprète pour le groupe de recherche non gouvernemental japonais sur la guerre bactériologique, puisqu'elle maîtrisait à la fois le japonais et le dialecte du Zhejiang. Mais quand le groupe de recherche s'est rendu au village, les villageois ont éprouvé des difficultés à communiquer avec les membres japonais du groupe. « Les paysans avaient encore peur des envahisseurs japonais », a dit Wang Xuan. L'ombre laissée par la Guerre d'agression japonaise plane toujours.
Wang Xuan a été choisie comme représentante des victimes chinoises de la guerre bactériologique lors du procès. Le 27 août 2002, elle est allée à la cour japonaise pour la 27e fois. Ce jour-là, les juges de la cour locale de Tokyo ont admis que, pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes japonaises s'étaient en effet servies de l'arme bactériologique, un crime contre l'humanité, causant des préjudices à la Chine, mais la cour a rejeté les réclamations de compensation des victimes chinoises. Wang Xuan et les nombreuses victimes chinoises ont perdu le procès, mais le verdict de la cour avait au moins admis l'existence de la guerre bactériologique. Selon Wang Xuan, le procès a permis une clarification des faits historiques entre la Chine et le Japon. Pour le Japon, admettre l'histoire et assumer ses responsabilités reflètent son choix d'orientation politique. En tant que Chinois, c'est un devoir incontournable d'enquêter et de dénoncer les crimes de cette guerre bactériologique infligée par les Japonais et de faire valoir la justice. L'histoire devrait être respectée.
Le choix de Wang Xuan représente l'autre aspect de l'attitude des Chinois : le respect de l'histoire. L'histoire est une grande question qui maintient le moral des Chinois. « Même lorsqu'un pays est conquis, son histoire ne devrait pas disparaître », déclare un proverbe chinois. Selon Wu Xuewen, conseiller de l'Institut des relations internationales modernes de Chine, le gouvernement chinois a adopté une politique cohérente envers le Japon, c'est-à-dire faire une différence entre le militarisme et le peuple japonais, et entre les personnes qui ont décidé cette politique militariste et ceux qui ont participé à sa mise en application.
Mais l'attitude du Japon envers son histoire d'agression est inacceptable pour les Chinois. En 1958, en examinant un manuel d'histoire, le ministère de l'Éducation japonais a changé les mots « envahir la Chine » par « entrer en Chine ». Depuis 1982, dans les manuels des écoles japonaises, le « Massacre de Nanjing » a été remplacé par « occupation de Nanjing ». En 2004, le Comité d'éducation de Tokyo a approuvé les manuels d'histoire qui font abstraction de la guerre d'agression du Japon. La guerre de Résistance de la Chine contre l'agression japonaise, qui a duré huit ans (1937-1945), coûté 35 millions de vies et infligé des pertes économiques de 600 milliards $US, est ignorée par les manuels d'histoire japonais. En comparaison de la question des manuels, la visite du premier ministre japonais au temple Yasukuni a soulevé la vive indignation et l'opposition de la Chine, de la R. de Corée (Corée du Sud), de la RPD de Corée (Corée du Nord) et d'autres pays asiatiques qui ont été envahis par le Japon. D'une nation qui nie des faits historiques, les gens ne peuvent pas dire qu'elle a fait son examen de conscience ou qu'elle s'est repentie d'avoir lancé une guerre d'agression. Au contraire, elle élude ses responsabilités historiques.
Certains spécialistes chinois soutiennent que l'attitude du Japon envers la guerre a quelque chose à voir avec le procès des criminels de guerre de Tokyo. Tang Zhongnan, président de la Société chinoise d'histoire du Japon, a précisé que le procès du tribunal militaire de l'Extrême-Orient a eu des manques considérables. Dans le procès de Tokyo, seulement sept criminels de guerre de classe A ont été condamnés à mort, et en 1953, tous les autres criminels de guerre ont été libérés; par la suite, ceux-ci ont joué des rôles décisifs dans l'arène politique japonaise. Bian Xiuyue, agrégé supérieur de recherche de l'Institut d'histoire chinoise moderne de l'Académie des sciences sociales de Chine, déclare qu'au Japon, les forces de droite d'avant-guerre et les forces de droite d'après-guerre ont la même origine. Voilà pourquoi le Japon d'après-guerre ne reconnaît jamais ses responsabilités de guerre et refuse d'offrir des excuses aux Asiatiques, notamment aux Chinois.
Considérer l'histoire comme un miroir et envisager l'avenir
Dans la culture chinoise, l'harmonie est toujours hautement estimée. Comme l'énonce un proverbe chinois : « L'harmonie profite aux deux parties, et le mal nuit aux deux. » C'est un bon principe pour guider les relations sino-japonaises. Depuis la normalisation des relations diplomatiques sino-japonaises, les relations entre les deux pays se sont grandement déployées. En 2004, le commerce bilatéral a approché les 170 milliards $US, et plus de 4 millions de personnes des deux pays échangent des visites.
En avril dernier, lors d'une réunion avec le président Toyohiko Yamanouchi du Kyoto News, le conseiller d'État Tang Jiaxuan a précisé que la guerre d'agression lancée par les militaristes japonais a fait souffrir quantité de Chinois, mais que le peuple japonais a aussi été victime de cette guerre. Depuis plusieurs années, le gouvernement chinois a éduqué les gens en se basant sur cet esprit. Perpétuer l'amitié avec le peuple japonais de génération en génération est le plus grand désir du gouvernement et du peuple chinois.
Chine au présent 2005/07/28 |
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